Excellence Monsieur le Vice Premier Ministre, Ministre du Budget
Excellences Madame et Messieurs les Ministres ;
Monsieur le Gouverneur de la Province du Bas Congo
Monsieur le President du Conseil d’Administration de la SNEL et le personnel de la SNEL
Cheres populations du Bas Congo ;
Mesdames et Messieurs ;
C’est véritablement un jour exceptionnel pour moi de participer à cette cérémonie officielle de mise en service du Groupe 12 de la centrale hydroélectrique d’Inga qui va débiter 55 MW dans le réseau de Kinshasa. Il faut le dire tout net, cette inauguration s’est vraiment fait attendre et je dois reconnaitre que c’est la première fois que qu’en tant que Directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC que j’ai vraiment l’occasion d’apprécier véritablement le résultat palpable des larges financements que nous avons mis à la disposition du secteur de l’électricité sur ce site emblématique d’Inga. La Banque mondiale est en effet engagée pour environ 1.2 milliard de dollars des Etats Unis d’Amérique dans le secteur de l’électricité dont 580 million de dollars des Etats Unis pour le PMEDE et 560 million de dollars des Etats Unis pour le SAPMP qui correspond au transport par la ligne de transmission à haute tension entre Inga et Kasumbalesa. La Banque mondiale finance en outre, la pose de la fibre optique sur les 2,300 kilomètres de la ligne haute tension et cet investissement devrait permettre de connecter d’ici peu la RDC à ses voisins du sud.
Nous avons été par le passé, actifs dans le secteur électrique à travers les programmes d’urgence comme le PMURR et le PUSPRESS qui ont permis de remettre partiellement en état les installations électriques de ce pays au sortir de la guerre avec la réhabilitation du groupe 4 de la centrale hydroélectrique de Ruzizi 1 à Bukavu et l’électrification partielle de la ville de Kindu et la fourniture de groupes électrogènes dans un certain nombre de villes secondaires.
Malgré les défis énormes associés au financement de la réhabilitation d’Inga, le Gouvernement a très tôt compris qu’il était important que le secteur électrique puisse bénéficier d’un soutien conséquent de ses partenaires au développement. La Banque mondiale a aussitôt répondu positivement à la demande des autorités et nous avons des 2003-2004 été présents sur le secteur électrique compte tenu de son importance pour le relèvement, la croissance économique et le développement de la RDC. Nous avons aussi compris que réhabiliter la ligne haute tension Inga-Kasumbalesa devrait être couplée avec la réhabilitation des groupes hydro-électriques d’Inga et nous avons commencé à le faire depuis 2008.
Excellence Monsieur le Vice Premier Ministre, Ministre du Budget
Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Monsieur le Gouverneur de la Province du Bas Congo
Cheres populations du Bas Congo ;
Mesdames et Messieurs
Je voudrais profiter de cette tribune pour saluer et féliciter Monsieur le Ministre des Ressources hydrauliques et de l’Energie et ses équipes, la Cellule de Développement des Projets de la SNEL et la direction générale de cette entreprise ainsi que le BCECO, l’entreprise et l’Ingénieur conseil sans lesquels nous ne serions pas ici aujourd’hui. Je dis merci et félicitations a tous mes collègues de la Banque mondiale qui ont travaillé sans relâche afin que nous puissions atteindre ce résultat. J’y associe tous mes prédécesseurs qui ont eu à gérer cet important dossier.
Tous les pays du monde, la RDC y compris ne peuvent pas se développer sans un accès approprie a de l’électricité en quantité suffisante et de bonne qualité. Nos études à la Banque mondiale nous montrent que l’absence d’électricité a retardé la croissance économique par habitant de 0.1 pourcent par an au cours de dernière décennie en Afrique au Sud du Sahara et que cette réduction de la croissance économique a été d’au moins 0.25 pourcent en RDC, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Nous savons que 30 pays africains continuent de souffrir de la défaillance chronique de leur production d’électricité et que les entreprises dans ces pays perdent du fait de cette situation près de 5 pourcent de leurs chiffres d’affaires et que cette perte peut même atteindre 20 pourcent dans le cadre des activités du secteur informel. Un accès adéquat à de l’électricité pourrait permettre de réduire les coûts de production de 80 pourcent et accroitre le chiffre d’affaires de certaines entreprises de 60 pourcent et rendre les entreprises africaines et congolaises compétitives et donc créer des emplois et accélérer la croissance économique des pays africains en général et de la RDC en particulier. Un accroissement de 2.5 pourcent du taux de croissance économique par habitant pourrait être atteint en RDC si ce pays avait la même qualité des services énergétiques que l’Ile Maurice.
Il est établi que seulement un africain sur trois a accès à l’électricité, et que si la tendance actuelle se poursuivait, presque tous les pays africains ne seront pas à même de fournir un accès universel à l’électricité a leurs habitants en 2050. Et que dire de la RDC quand seulement un congolais sur 10 à accès à de l’électricité ? Il faut absolument renverser cette tendance qui ne cadre pas avec l’ambition de nombreux pays africains de devenir des économies émergentes. C’est une ambition légitime et il est heureux que la RDC fasse partie des pays qui ont cette ambition. Pour que cette tendance se retourne en Afrique au Sud du Sahara, il faudrait que la capacité de production d’électricité puisse s’accroitre d’au moins de 7 pourcent par an pendant des décennies. En réalité, l’Afrique au sud du Sahara aurait besoin d’accroitre sa capacité de production d’électricité de 1 GW par an tous les mois alors qu’elle arrive à peine à produire 1 GW par an tandis que alors que la Chine réussissait à produire 1 GW par semaine au cours des de ces dernières années. Le continent africain n’exploite que que 8 pourcent de son potentiel hydroélectrique quand la RDC n’exploite que moins de 3 pourcent de son potentiel hydroélectrique et que le coût de production de cette électricité est l’une des plus basses au monde.
La RDC à un défi majeur c’est le défi de la croissance inclusive a deux chiffres pour les 20 prochaines années. Elle n’y arrivera pas sans électricité, sans réseaux de transport fonctionnels, sans une agriculture performante et sans une population bien éduquée et en bonne santé et sans des institutions solides et bien gérées. Que faisons-nous pour répondre en partie à ces préoccupations et aider le gouvernement ? Pour sa part, la Banque mondiale participe de manière significative au financement du secteur électrique et la réhabilitation future des groupes G11 et G15 en complément des groupes G21 et G22 devrait permettre d’améliorer significativement la situation de la production en plus des travaux de distribution que nous finançons. Nous sommes fortement engagés dans la mise en œuvre d’Inga 3 et nous travaillons avec les autres bailleurs de fonds pour faire de cette opération une réalité dans les années à venir et nous allons financer à hauteur de 50 millions de dollars des Etats Unis, un projet d’assistance technique qui devrait participer à la définition précise des contours de ce programme, aux études environnementales et sociales et au montage financier ainsi qu’au montage institutionnel de cette opération d’envergure avec nos collègues de la BAD et des autres bailleurs de fonds actifs dans le secteur. C’est l’occasion pour moi de remercier la BAD et la BEI qui sont des partenaires de premier ordre et avec lesquels nous travaillons en parfaite symbiose. Le gouvernement s’est lancé dans un vaste programme de réalisations d’infrastructures hydroélectriques à Zongo 2, à Kakobola, à Katende, etc…. Nous tenons à féliciter les autorités et les encourageons à accélérer le rythme de ces réalisations car il n’est pas normal qu’avec le plus grand potentiel hydroélectrique du continent, la RDC dispose d’un des taux d’accès les plus faibles du continent. Il s’agit, là encore, d’un des nombreux paradoxes dont la RDC est coutumier qu’il est urgent de corriger.
Que faudrait-il faire ? Nous pensons qu’il faut très rapidement régler la question de la décentralisation de la production et de la gestion de l’électricité dans ce pays et donner la possibilité aux producteurs indépendants dans le cadre d’une règlementation appropriee et appliquée d’être des prestataires capables de répondre à la demande. Cette réforme nous semble fondamentale pour répondre à la question de l’accès à l’électricité dans ce pays. Une capacité de régulation appropriee devra accompagner cette nécessaire ouverture que la RDC ne peut éluder plus longtemps. Cette ouverture permettra au secteur prive de tirer pleinement profit des exceptionnelles ressources hydrauliques de ce pays, car il ne faut pas l’ignorer plus de 217 sites potentiels ont été identifiés dans ce pays et 52 pourcent des ressources en eau du continent africain se trouvent en RDC. J’ai eu l’occasion de le constater moi-même lors de mon récent séjour à Zongo dans le Bas Congo avec le potentiel incroyable de la rivière Inkisi. Il faudra penser à remettre à niveau les performances opérationnelles, commerciales et financières de la SNEL et dans les meilleurs délais et une reforme institutionnelle de fond sera nécessaire à terme. La signature du contrat de performance entre l’Etat et la SNEL est un pas dans la bonne direction et nous espérons que la mise en place du contrat de service devrait apporter des améliorations nécessaires à la gestion de cette grande entreprise. La question du financement des infrastructures reste posé car il faudrait en moyenne environ 1.5 milliard de dollars des Etats Unis par an pendant plusieurs années. Nous considérons que l’utilisation d’un éventail de technologies allant des grands ouvrages au micro centrales de production d’électricité et des systèmes décentralisés de production ainsi que l’utilisation de sources alternatives d’accès devraient permettre de répondre en partie à cette question, l’un des enjeux majeurs étant liés à une gestion technique et financière orthodoxe du secteur.
La RDC peut être ce pays émergent qu’il souhaite devenir et qu’il mérite de devenir. Cela est possible. L’expérience montre que depuis 1950, 13 pays ont cru en moyenne à 7 pourcent par an pendant 25 ans ou plus et que ces pays ont pu atteindre un tel niveau de croissance économique essentiellement parce que: (i) ils ont exploite les possibilités du marché mondial; (ii) ont maintenu une stabilité macroéconomique; (iii) ont maintenu des niveaux d’épargne et d’investissement élevés; (iv) que l’allocation des ressources a été orchestrée par les marches; et (v) que ces pays avaient des gouvernements crédibles, engages et compétents.
La Banque mondiale en partenariat avec le Gouvernement répond en partie à ce besoin de réformes et d’accélération des reformes. Les opérations financées par la Banque mondiale adressent les questions de gouvernance, de renforcement des institutions, de développement des infrastructures, du climat des affaires, de la compétitivité de l’économie et de la promotion du secteur privé, de l’accès au financement, de la formation et du développement du capital humain. La réforme des institutions me parait être la reforme cardinale, celle qui est à la base de toutes les autres reformes. Pour nous la réforme des institutions est aussi et également la réforme en profondeur des entreprises publiques. Nous avons décidé de renforcer davantage les institutions de l’Etat et non de les contourner. La faiblesse de l’Etat et de l’Administration ne doivent plus être une raison de faire sans l’Etat mais plutôt de faire avec l’Etat. Ce processus a déjà commencé avec la Regideso et doit se poursuivre avec la SNEL.
Excellence Monsieur le Vice Premier Ministre, Ministre du Budget
Excellence Madame et Excellences Messieurs les Ministres ;
Monsieur le Gouverneur de la Province du Bas Congo
Monsieur le Président du Conseil d’Administration de la SNEL et le personnel de la SNEL
Chères populations du Bas Congo
Chers participants, Mesdames et Messieurs.
Au regard de ces questions liéess au développement du secteur énergétique, du développement des infrastructures et de la croissance inclusive a deux chiffres, il nous faudra adopter des solutions innovantes et la RDC ne pourra pas se contenter de demi-mesures car le temps joue contre nous. Je voudrais renouveler ici l’engagement de la Banque mondiale à accompagner le gouvernement congolais à relever le défi de la lutte contre la pauvreté pour ledéveloppement économique et social harmonieux au bénéfice de toutes les populations congolaises et soutenir la RDC dans sa quête pour l’émergence.
Je vous remercie.