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COMMUNIQUÉS DE PRESSE12 octobre 2022

La transition de la Chine vers une économie sobre en carbone et vers la résilience climatique nécessite d’exploiter autrement les ressources et les technologies

Beijing, 12 octobre 2022 – Le changement climatique est une sérieuse menace pour la prospérité à long terme de la Chine. Cependant, selon un rapport du Groupe de la Banque mondiale publié aujourd'hui, le pays devrait être en mesure de respecter ses engagements climatiques et de mener sa transition vers une économie plus verte, tout en réalisant ses objectifs de développement.

Le Rapport national sur le climat et le développement (CCDR) (a) produit par le Groupe de la Banque mondiale pour la Chine analyse les changements fondamentaux qui permettraient au pays de concrétiser ses engagements nationaux visant à atteindre son pic d'émissions avant 2030 et la neutralité carbone d'ici 2060, en se penchant sur les domaines de l'énergie, de l'industrie, des transports, de l'urbanisme et de l'utilisation des terres. Ce rapport souligne l'urgence d'agir, en raison des émissions massives de gaz à effet de serre de la Chine, de la forte exposition de sa population et de son infrastructure économique aux risques climatiques, et du rôle essentiel de ce pays dans l'action mondiale de lutte contre le changement climatique.

Les effets du changement climatique menacent les villes côtières situées à faible altitude, densément peuplées et économiquement essentielles, qui abritent environ un cinquième de la population chinoise et contribuent à un tiers du PIB du pays. La Chine subit déjà de fréquentes inondations sur le littoral, des ondes de tempête, une érosion côtière et des infiltrations d'eau saline. Selon le rapport, sans atténuation du changement climatique, les pertes de PIB pourraient se situer entre 0,5 et 2,3 % dès 2030.

En outre, si la Chine ne réussit pas sa transition vers une économie bas carbone, il sera impossible de réaliser les objectifs climatiques mondiaux, le pays étant à l’origine de 27 % des émissions mondiales de CO2 et d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Cette transition nécessitera des changements massifs sur le plan des ressources, de l’innovation et des nouvelles technologies, pour améliorer l'efficacité énergétique et productive. Toutefois, les capacités technologiques avancées de la Chine signifient que le chemin vers la neutralité carbone ouvrira de nouvelles voies de développement.

« Les perspectives de croissance à long terme de la Chine dépendent de plus en plus du rééquilibrage de l'économie, qui doit reposer plus sur l’innovation que sur l'investissement dans les infrastructures, plus sur la consommation intérieure que sur les exportations, et sur une allocation des ressources non pas guidée par l'État mais déterminée par le marché, déclare Manuela V. Ferro, vice-présidente de la Banque mondiale pour l'Asie de l'Est et le Pacifique. Ce rapport démontre que les réformes dont la Chine a besoin pour évoluer vers une croissance de haute qualité permettraient également de réduire considérablement le coût de l'action climatique. »

Le rapport énumère différents atouts qui permettraient à la Chine de transformer le défi climatique en opportunités : des rendements croissants de la production et le développement de technologies à faible émission de carbone telles que l'éolien et le stockage de l'électricité ; un taux d'épargne domestique élevé et une position de chef de file dans la finance verte ; la capacité de créer des emplois hautement qualifiés dans des industries à forte productivité. On estime que la Chine compte déjà 54 millions d'emplois « verts », dont plus de 4 millions dans le secteur des énergies renouvelables. Le pays a également annoncé qu'il ne construirait plus de centrales à charbon à l'étranger et qu'il intensifierait son aide à d'autres pays pour le développement de sources d’énergie propre.

La participation du secteur privé est capitale pour que la Chine parvienne à la neutralité carbone et le rapport souligne l'importance de la collaboration entre secteurs public et privé pour relever ce défi. Un environnement réglementaire plus prévisible ainsi qu'un meilleur accès aux marchés et aux financements permettraient au secteur privé de jouer un rôle central dans la mise en place de solutions de marché, l'amélioration de la productivité, la réduction des coûts, la stimulation de l'innovation technologique et le comblement du déficit financier.

« Pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d'ici 2060, le rapport estime que la Chine a besoin de 14 à 17 000 milliards de dollars d'investissements supplémentaires dans les infrastructures et les technologies vertes, dans les seuls secteurs de l'électricité et des transports, précise Ruth Horowitz, vice-présidente régionale d'IFC pour l'Asie et le Pacifique. Compte tenu de l'ampleur des moyens nécessaires, les financements publics ne suffiront pas. La Chine doit donc mener des réformes politiques et réglementaires pour doper le secteur privé et exploiter pleinement son potentiel d'investissement et d'innovation. »

Le rapport formule un ensemble complet de recommandations stratégiques applicables à l'économie nationale ainsi qu'aux secteurs de l'énergie, de l'industrie, du bâtiment, de l'agriculture et des transports :

·         Accélérer la transition du secteur de l'électricité en augmentant la capacité de production d'énergie solaire et éolienne d'ici 2030 pour atteindre 1 700 gigawatts — contre un objectif actuel de 1 200 gigawatts — et en améliorant l'intégration des énergies renouvelables par des investissements dans les solutions de stockage.

·         Accélérer l'élargissement du parc des véhicules privés et commerciaux électriques, et mettre en place des installations de recharge adéquates.

·         Assurer une transition équitable pour les régions et les populations les plus touchées par l'abandon des combustibles fossiles, notamment en améliorant la mobilité de la main-d'œuvre et en élaborant un arsenal complet de mesures en matière de politique de l'emploi intégrant à la fois des dispositifs de formation et de requalification et des plans d’indemnisation pour les travailleurs mis au chômage.

·         Dans le secteur du bâtiment, instaurer des obligations d'information et améliorer les normes écologiques.

·         Réformer les subventions sur l'utilisation de l'eau, l'emploi de l'énergie dans l'irrigation et la production d'engrais afin de soutenir une utilisation des terres à faible émission de carbone dans l'agriculture.

·         Mettre en place des compensations écologiques, développer les marchés de crédits carbone et les assurances contre les risques de catastrophe liés aux événements météorologiques, afin d'encourager les investissements dans les puits de carbone et la résilience climatique.

·         Étendre le système actuel d'échange de quotas d'émission du secteur de l'électricité à d'autres secteurs à forte intensité de carbone, tels que l'acier, le fer et le ciment, et passer progressivement à des plafonds d'émissions absolus.

·         Encourager les stratégies sobres en carbone dans les entreprises publiques, par l'adoption notamment d'objectifs et d'une comptabilité des émissions afin de contribuer aux engagements nationaux.

·         Mettre en place un système performant de comptabilisation des émissions des entreprises et rendre obligatoire l'établissement de rapports financiers sur le climat.

Les modélisations réalisées dans le cadre du rapport indiquent que, même si la transition de la Chine vers la neutralité carbone sera complexe, les coûts économiques à long terme resteront acceptables. Toutefois, des destructions d'emplois interviendront dans les secteurs à forte intensité d'émissions comme l'industrie du charbon. Pour remédier à cette situation, le rapport contient des recommandations en faveur d'une transition juste et équitable vers une économie bas carbone. Il peut notamment s'agir de mesures de soutien aux ménages pauvres face à la hausse des prix de l'énergie, de former et de requalifier les travailleurs du secteur des combustibles fossiles et d'apporter une aide ciblée aux communautés locales les plus touchées.

***

Les nouveaux rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR) publiés par le Groupe de la Banque mondiale offrent une analyse diagnostique de fond qui intègre à la fois les enjeux du changement climatique et ceux du développement. Ils permettront aux pays de prioriser les mesures les plus efficaces en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et d'accélérer l'adaptation, et d’atteindre dans le même temps leurs objectifs de développement plus généraux. À partir de données et d'études rigoureuses, ils recensent les principaux moyens de réduire les émissions de GES et les vulnérabilités climatiques, en mettant en évidence les coûts et les difficultés liés à ces actions, ainsi que les avantages et possibilités qui en découlent. Les rapports préconisent des mesures concrètes et prioritaires pour accompagner la transition vers une économie sobre en carbone et résiliente. Accessibles au public, ces documents visent à informer les pouvoirs publics, les citoyens, le secteur privé et les partenaires du développement, pour leur permettre de s’engager dans les programmes d'action pour le développement et pour le climat. Ils viendront étayer d'autres diagnostics essentiels du Groupe de la Banque mondiale, ainsi que ses activités et opérations dans les pays, et contribueront à mobiliser des fonds et orienter les financements vers des mesures climatiques à fort impact.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2023/022/EAP

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