WASHINGTON, le 1er septembre 2020 – Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a discuté aujourd’hui un nouveau Cadre de partenariat avec la République centrafricaine (RCA) pour la période 2021-2025. Un don de l’Association internationale de développement (IDA) d’un montant de 50 millions de dollars a été également approuvé pour financer une opération à l’appui des politiques de développement (DPO). Il aidera le gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles visant à renforcer l’inclusion sociale et la gestion budgétaire.
Le nouveau Cadre de partenariat pays a pour objectif de renforcer la stabilisation, l’inclusion et la résilience, et vise dans le même temps à asseoir la légitimité de l’État et à stimuler la croissance. Au cours des cinq prochaines années, le Groupe de la Banque mondiale investira dans le capital humain, la connectivité, la gestion économique et la gouvernance. Dans ce contexte, l’autonomisation des femmes et le développement du numérique constitueront deux priorités transversales. La stratégie prévoit en outre une allocation exceptionnelle pour le redressement de la RCA, assortie d’un budget pouvant atteindre 355 millions de dollars sur les 3 prochaines années, sous réserve que le pays poursuive son action sur la voie de la stabilisation et de la paix.
« La RCA est à la croisée des chemins. L’accord de paix conclu il y a 18 mois s’est révélé difficile à mettre en œuvre, cependant il tient bon. À l’heure où se prépare la tenue d’élections présidentielles et locales, le pays a une occasion unique de créer les conditions qui permettront aux Centrafricains de tirer pleinement profit des dividendes de la paix, » explique Han Fraters, le responsable des opérations de la Banque mondiale pour la République centrafricaine. « Le Groupe de la Banque mondiale est déterminé à accompagner cette transition. »
Pays enclavé au cœur du continent, la RCA figure au rang des pays les plus pauvres et fragiles du monde. Avec un Indice du capital humain de 29, un enfant naissant aujourd’hui dans le pays atteindra à l’âge adulte un niveau de productivité correspondant à 29 % de son plein potentiel, s’il avait bénéficié d’une éducation complète et d’une bonne santé pendant ses premières années.
En plus de quatre décennies de conflits et violences récurrents, l’irruption du coronavirus (COVID-19) risque de faire basculer 140 000 Centrafricains supplémentaires dans l’extrême pauvreté. La pandémie devrait entraîner un ralentissement économique sévère et fragiliser les finances publiques, dans un contexte où l’on prévoit une contraction de 1,2 % de l’économie pour 2020 (soit 3,1 % ramené par habitant), en chute par rapport à un PIB en progression de 3,1% en 2019.
Conformément à la feuille de route établie par le Plan national de relèvement et de consolidation de la paix, l’appui du Groupe de la Banque mondiale s’articulera autour de deux domaines :
Le développement du capital humain et de la connectivité pour renforcer la stabilité, l’inclusion et la résilience : en investissant dans les personnes et les communautés, pour leur garantir l’accès aux services de base, comme l’éducation, la santé, l’énergie, l’eau et les routes. Cet objectif implique aussi un soutien dédié au processus de paix, par le biais de la réintégration des ex-combattants, et de la promotion de la cohésion sociale dans les communautés divisées.
Le renforcement de la gestion économique et de la gouvernance pour asseoir la légitimité de l’État et stimuler la croissance : en améliorant la gestion des finances publiques et la mobilisation des ressources domestiques. Le développement du secteur privé et l’amélioration du climat des affaires figureront également parmi les priorités.
« Le secteur privé constitue un partenaire essentiel dans notre effort commun pour encourager un développement économique plus inclusif en République centrafricaine. IFC complètera les efforts de la Banque mondiale dans des secteurs clés tels que l’énergie, l’agriculture et les services financiers, pour aider à libérer un nouveau potentiel d’investissement et de création d’emplois dans le pays, » a déclaré Aliou Maiga, le directeur régional d’IFC pour l’Afrique de l’ouest et centrale. « Cependant le pays doit améliorer son environnement des affaires, ce que le gouvernement est déterminé à accomplir. »
Le portefeuille des opérations en RCA comprend actuellement 15 projets nationaux, représentant un engagement total de 563,5 millions de dollars issus des fonds de l’IDA, et 2 projets régionaux de l’IDA, pour un montant total de 231 millions de dollars. Le portefeuille se concentre sur la stabilisation, l’inclusion, le renforcement de l’État et le redressement économique rapide.
* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,6 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.