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COMMUNIQUÉS DE PRESSE 17 février 2020

Les pays s’engagent à juguler la « pauvreté des apprentissages » au Moyen-Orient et en Afrique

LE CAIRE, 17 février 2020 – Conscients des mauvais résultats des systèmes éducatifs au Moyen-Orient et en Afrique et de l’enjeu crucial que représente la refonte de l'école pour le développement futur de ces régions, ministres et partenaires de développement ont affirmé leur engagement à lutter contre la crise mondiale des apprentissages lors d’une conférence de haut niveau qui a rassemblé les représentants d’une vingtaine de pays. Et d’appeler en particulier à des efforts soutenus dans l’amélioration des apprentissages, la mesure des acquis des élèves et l’utilisation de la technologie ; à une augmentation et un meilleur usage des ressources ; et à une plus grande collaboration afin de renforcer le partage des connaissances et de mettre à profit les économies d’échelle.  

« Nous devons accélérer les avancées en matière d’apprentissage et réformer avec le souci d’agir au mieux pour l’élève. Il s’agit de doter les enfants des compétences fondamentales qui leur permettront de continuer à apprendre à tout âge et de devenir des adultes productifs », a souligné Jaime Saavedra, directeur mondial du pôle Éducation à la Banque mondiale. Afin de mobiliser toutes les énergies pour la réalisation de l’Objectif de développement durable sur l'éducation (ODD 4), la Banque mondiale a mis au point un nouvel indicateur de « pauvreté des apprentissages » — le pourcentage d’enfants incapables de lire et comprendre un texte simple à dix ans — et fixé une nouvelle cible : réduire de moitié au moins ce chiffre d’ici à 2030. « La pauvreté des apprentissages concerne actuellement 59 % et 87 % des enfants respectivement dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne. Cette situation est totalement inacceptable et il faut y mettre fin. » Afin d'améliorer plus rapidement le niveau des apprentissages scolaires, la Banque mondiale préconise d’agir sur deux fronts : mettre en œuvre des réformes systémiques pour obtenir des résultats sur le long terme tout en procédant à des interventions de plus court terme pour enrichir dès maintenant le quotidien des élèves en classe. 

« Un pays ne peut pas se développer sans l’humain, et cette conférence témoigne de notre engagement au plus haut niveau en faveur d’une réforme de l’éducation », a déclaré la ministre égyptienne de la Coopération internationale Rania Al-Mashat.

Lors de son allocution en séance plénière, le ministre égyptien de l’Éducation et de l’Enseignement technique Tarek Shawki a exposé le programme de réforme ambitieux porté par son pays en vue de moderniser le système scolaire : utilisation de manuels de lecture par les enseignants, introduction de nouveaux programmes scolaires, supports d’apprentissage numériques, amélioration des pratiques pédagogiques, méthodes d'évaluation des élèves assistée par ordinateur... « L’enjeu de l’enseignement secondaire aujourd’hui est de préparer les jeunes à un environnement imprévisible et en évolution permanente. Nous voulons produire des diplômés bien formés et pas seulement des diplômes », a souligné le ministre, en indiquant que le programme de réforme « Éducation 2.0 » vise fondamentalement à faire acquérir aux élèves les compétences nécessaires pour trouver leur place dans le monde de demain. Et d’ajouter : « Il faut que nous nous demandions ce que nous attendons de nos enseignants aujourd’hui, car le modèle d’avant ne fonctionne pas. »

« Le programme de réforme égyptien a pour objectif de replacer l’apprentissage au centre de la salle de classe, et il est susceptible à ce titre d’apporter des enseignements précieux aux autres pays d’Afrique et de la région, a pour sa part indiqué Marina Wes, directrice des opérations de la Banque mondiale pour l'Égypte. Car si l’amélioration des systèmes scolaires pose des défis difficiles à résoudre, les solutions innovantes sont nombreuses et ce type d’échanges entre les pays et de collaboration régionale constitue pour la Banque mondiale et les autres partenaires de développement un moyen précieux d’encourager et de soutenir les réformes. »   

« Le Royaume-Uni est fier d’accompagner les efforts déployés par l’Égypte pour offrir à tous une éducation de qualité, a déclaré l’ambassadeur britannique au Caire, Geoffrey Adams. Dans le cadre de notre partenariat, nous apportons une assistance technique destinée à mettre en place un environnement d’apprentissage plus interactif qui permettra aux élèves de réaliser pleinement leur potentiel. En investissant dans les connaissances et les talents des jeunes enfants, on investit dans leur et notre prospérité. » 

La « Conférence de haut niveau sur l'accélération de l'apprentissage au Moyen-Orient et en Afrique : appel à l’action et opportunités de collaboration » a permis aux ministres et hauts fonctionnaires de près de 20 pays de partager leurs points de vue et leurs expériences sur les défis et les réformes de l’éducation, faisant ainsi émerger un certain nombre de lignes directrices communes : 

- La nécessité d’une action soutenue et plus rapide en faveur de l’amélioration des acquis scolaires fait l’objet d’un large consensus, sachant que chaque pays est un cas particulier qui doit tracer sa propre voie vers la réforme tout en apprenant des autres.

- La crise de l’apprentissage est aussi une crise de l’enseignement. Un trop grand nombre d’enseignants ne sont pas bien formés ni accompagnés, et les mesures d’incitation sont insuffisantes. Comme l’ont souligné les intervenants tout au long de la conférence, les enseignants et les chefs d'établissement doivent être au cœur de tout programme de réformes.  

- Il est indispensable d’investir davantage dans l’éducation de la petite enfance et d’assurer une meilleure offre de services dans l’ensemble des pays afin de réduire les inégalités de développement qui s’installent dès le plus jeune âge et entravent les apprentissages futurs. Un impératif qui s’accompagne de la reconnaissance que ces investissements sont complexes et qu’il est nécessaire de bien former et préparer les enseignants des petites classes. 

- Il faut actionner le levier de la technologie pour répondre aux besoins des élèves et des enseignants, et notamment le mettre à profit pour améliorer les évaluations, la formation continue et l'accès aux ressources pédagogiques et aux supports d’apprentissage.

- Les participants ont enfin mis l’accent sur l’évaluation des élèves et l’importance des données afin de mesurer les effets des réformes et de guider les politiques et les programmes.

À l’issue de la conférence, les ministres et délégués se sont réunis afin d’aborder les axes d’action prioritaires pour accélérer l’amélioration des apprentissages et promouvoir une collaboration plus étroite. Parmi ces pistes figurent la création de plateformes pour le partage des connaissances ; l’appui au perfectionnement professionnel des enseignants ; le développement de ressources d'apprentissage pour la petite enfance ; la mise en place d’une plateforme pour faciliter l’évaluation des élèves ; et la mise au point d’une stratégie et d’une plateforme régionales pour le partage d’expériences et l’accès à des ressources pédagogiques et d'apprentissage en vue de promouvoir les compétences en lecture et en écriture.

Coorganisée par la Banque mondiale et le ministère égyptien de l'Éducation et de l'Enseignement technique, la conférence a bénéficié du soutien du Royaume-Uni. 

 


Contacts

Le Caire
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mabdalla@worldbank.org
Washington DC
Kimberly Versak
+1-202-250-9418
kversak@worldbank.org
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