COMMUNIQUÉS DE PRESSE

L’évaluation annuelle des politiques et des institutions en Afrique dresse un bilan mitigé

05 août 2015


WASHINGTON, 5 août 2015 — Le dernier examen des politiques publiques et des institutions en Afrique réalisé par la Banque mondiale révèle qu’en 2014, 26 % des pays ont fait des progrès considérables pour étayer le développement et la réduction de la pauvreté.

L’évaluation de la politique et des institutions nationales (plus connue sous son acronyme anglais « CPIA ») mesure chaque année les performances des pays pauvres et leurs défis. Depuis 1980, les notes de la CPIA servent à déterminer l’allocation de prêts sans intérêts et de dons aux économies éligibles à une aide de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.

Chaque pays est noté sur une échelle allant de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée), en fonction de 16 indicateurs dans quatre domaines : gestion économique, politiques structurelles, politiques d’insertion sociale et d’équité, ainsi que gestion et institutions du secteur public. La note globale est constituée par la moyenne des quatre domaines évalués.

En 2014, la note moyenne pour les pays africains était de 3,2. Dans dix cas, les performances globales se sont améliorées : une série de réformes de politique a permis au Rwanda d’obtenir une note de 4,0 et de figurer ainsi en tête du classement, juste devant le Cabo Verde (3,9), le Kenya, le Sénégal et la Tanzanie (avec chacun une note de 3,8). Les pays africains sortant d’un conflit n’ont connu qu’une amélioration modeste. Pour la quatrième année consécutive, l’accent mis par la Côte d’Ivoire sur un large éventail de réformes lui a fait gagner des points, à 3,3. À l’inverse, la République centrafricaine a perdu du terrain par rapport à l’an dernier, signe que le conflit érode rapidement les avancées politiques.

« Malgré les solides résultats obtenus par plusieurs pays d’Afrique, la médiocrité des performances des pays fragiles de la région montre bien à quel point les réformes politiques et institutionnelles restent indispensables sur le continent », explique Punam Chuhan-Pole, économiste en chef par intérim pour la Région Afrique à la Banque mondiale et auteur du rapport. « Des mesures efficaces et transparentes privilégiant les familles pauvres contribueront grandement à améliorer la délivrance des services de base, à créer des débouchés professionnels et à améliorer la qualité de vie de millions d’Africaines et d’Africains. »

Dix-sept des 34 pays d’Afrique subsaharienne sont considérés comme fragiles. Une comparaison entre ces pays d’Afrique fragiles et les autres pays fragiles dans le monde révèle le retard persistant des premiers. L’écart des notes des deux groupes s’est resserré en 2014, la situation s’étant dégradée dans les pays fragiles hors Afrique. Dans le même temps, les pays d’Afrique non fragiles continuent d’afficher des notes semblables à celles des pays non fragiles hors continent africain.

Le rapport 2014 couvre deux pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) — Djibouti et le Yémen. Si leurs notes restent relativement stables par rapport à 2013, puisque les résultats par domaine sont inchangés, chaque pays affiche un léger fléchissement dans un domaine particulier. Depuis 2008, aucun des deux n’est parvenu à améliorer sa performance globale, la note du Yémen ayant même baissé.

Tandis que près d’un quart des pays de la région ont progressé sur le plan des réformes de la gouvernance en 2014, ils sont plus de deux fois plus nombreux à enregistrer une évolution inverse. Les améliorations les plus tangibles concernent la qualité de la gestion budgétaire et financière : l’Éthiopie, le Lesotho, le Malawi, l’Ouganda, le Tchad et le Zimbabwe ont vu leur note de gouvernance progresser grâce aux réformes engagées et aux efforts consentis pour améliorer la responsabilité en matière de dépenses publiques.

« Il serait souhaitable que tous les pays d’Afrique continuent d’améliorer la qualité de la gouvernance », souligne Mme Chuhan-Pole. « L’examen révèle que plusieurs pays définissent désormais leurs priorités politiques en fonction du budget de l’État, ayant adopté l’une des mesures de bonne gouvernance susceptibles de poser les jalons du développement économique et social. L’analyse constate aussi des avancées sur le plan de l’accès de la société civile aux informations relatives aux politiques publiques et aux budgets. Mais les réformes du système juridique et judiciaire continuent d’être à la traîne. »

Contacts médias
À Washington
Aby Toure
Téléphone : (202) 473-8302
akonate@worldbank.org



COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2016/047/AFR

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