COMMUNIQUÉS DE PRESSE

La protection sociale progresse dans les pays en développement, mais une majorité de pauvres ne sont toujours pas couverts

07 juillet 2015


Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, les programmes de filets de sécurité doivent gagner en efficacité pour assurer une plus grande couverture

WASHINGTON, 7 juillet 2015 – Alors qu’un nombre croissant de pays en développement investissent dans la protection sociale pour améliorer le quotidien et les niveaux de vie des personnes pauvres et vulnérables, 773 millions d’individus, soit environ 55 % de la population pauvre mondiale, ne sont toujours pas couverts, en particulier dans les pays à faible revenu et les zones urbaines. Dans un nouveau rapport intitulé The State of Social Safety Nets 2015, le Groupe de la Banque mondiale dresse un état des lieux de la protection sociale et souligne la nécessité pour les pays d’agir davantage pour assurer une plus grande couverture de la population.                                                                                                                                

Cette étude rappelle que plus de 1,9 milliard d’individus dans 136 pays à revenu faible et intermédiaire bénéficient désormais de programmes de filets de protection sociale. Pour le seul continent africain, le nombre de pays s’étant dotés de programmes sociaux a doublé en trois ans, comme le démontrent des évaluations rigoureuses attestant de l’efficacité de ces dispositifs. Mais trois quarts des pauvres dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure (et plus d’un tiers des plus démunis dans les pays à revenu intermédiaire en général) n’ont toujours pas de couverture sociale et sont de ce fait exposés à des risques.

La parution de ce rapport fait suite à une déclaration conjointe du président du Groupe de la Banque mondiale et du directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), approuvant l’objectif d’un accès universel à la protection sociale, filets de sécurité compris, d’ici 2030. La Troisième conférence sur le financement du développement, qui se tiendra à Addis-Abeba (Éthiopie) la semaine prochaine, permettra de s’assurer que la communauté internationale est en mesure de concrétiser ces ambitions.

« Le Groupe de la Banque mondiale et l’OIT partagent la même vision d’une protection sociale universelle, d’un monde où quiconque a besoin d’un filet de sécurité peut en bénéficier à tout moment, soulignent Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, et Guy Ryder, directeur général de l’OIT dans leur déclaration commune. Le nouveau programme de développement que la communauté internationale est en train de définir, à travers les nouveaux Objectifs de développement durable, est une occasion sans précédent pour nos deux institutions d’unir leurs forces afin de faire de la protection sociale une réalité pour tous, partout. »

Les filets de « sécurité » consistent en des transferts monétaires et en nature ciblés sur les ménages pauvres et vulnérables, dans le but de protéger les familles des conséquences de chocs économiques, de catastrophes naturelles et d’autres crises ; s’assurer que les enfants grandissent en bonne santé, sont bien nourris et sont assidus à l’école ; rendre les filles et les femmes plus autonomes ; et créer des emplois.

Ce rapport est le deuxième d’une série d’études conçues pour suivre et rendre compte de l’expansion et de la couverture assurée par les filets de protection sociale dans les pays en développement, mettant en lumière des innovations prometteuses et passant en revue les changements politiques et pratiques importants mis en œuvre. Il pourrait également contribuer au suivi des avancées en direction de la cible 1.3 de l’Objectif de développement durable n° 1, qui vise à mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, d’ici 2030.

« Davantage de pays, tous niveaux de revenu confondus, investissent dans des programmes de protection sociale, parce que ceux-ci sont porteurs de transformations. Il est avéré que ces programmes permettent aux familles pauvres d’investir dans la santé et l’éducation de leurs enfants, d’améliorer leur productivité et de résister aux chocs, rappelle Arup Banerji, directeur principal du pôle Travail et protection sociale du Groupe de la Banque mondiale. Nous devons redoubler d’efforts pour combler le manque de couverture et toucher les plus démunis en renforçant l’efficacité des programmes de protection sociale, grâce à un meilleur ciblage, une cohérence accrue des politiques, une meilleure intégration administrative et le recours aux technologies. »

Selon le rapport, les dépenses cumulées en faveur des filets de protection sociale dans 120 pays en développement entre 2010 et 2014 sont ressorties à environ 329 milliards de dollars. Bien conçus, les programmes se révèlent rentables puisqu’ils ne mobilisent que 1,5 à 1,9 % du PIB, bien moins que la plupart des subventions publiques aux carburants.

Le rapport montre par ailleurs que les pays ayant les plus faibles niveaux de revenu sont aussi ceux qui ont le plus de mal à offrir une protection sociale aux plus pauvres :

  • Les cinq plus importants programmes de protection sociale dans le monde sont déployés dans des pays à revenu intermédiaire (Afrique du Sud, Chine, Éthiopie et Inde) où ils bénéficient à plus de 526 millions de personnes.
  • Dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, les filets de protection sociale ne couvrent que 25 % des plus pauvres, contre 64 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
  • En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où vivent la majorité des pauvres, les filets sociaux ne couvrent que respectivement un dixième et un cinquième des 20 % les plus démunis de la population.
  • La couverture des plus pauvres en milieu urbain, où, selon les estimations, quelque 683 millions de personnes vivent dans des habitats précaires, constitue également un défi de taille, la pauvreté s’urbanisant à un rythme soutenu.

Les programmes de transferts monétaires sous conditions concernent plus de 50 % des bénéficiaires des programmes sociaux et sont désormais présents dans 64 pays — un progrès considérable alors qu’ils n’existaient que dans deux pays en 1997. Ils ont par ailleurs d’importantes retombées sur l’économie locale dans les communautés ciblées. Des éléments probants récents montrent que, pour chaque dollar transféré, l’effet nominal multiplicateur du revenu va de 1,34 à 2,52 dollars.

Les programmes d’alimentation scolaire et d’exonération de frais de scolarité touchent près de 600 millions de personnes, soit quasiment un tiers des bénéficiaires nets des filets de protection sociale. Les programmes de transferts monétaires, assortis ou non de conditions (y compris le travail sur des chantiers de travaux publics), concernent eux 718 millions d’individus (36 % de ces bénéficiaires nets).

Mais le rapport rappelle aussi que si le ciblage des filets de protection sociale bénéficie effectivement en général aux pauvres, les marges d’amélioration restent conséquentes. Les transferts monétaires sous conditions sont les dispositifs les mieux ciblés, puisqu’ils allouent jusqu’à 50 % des sommes aux 20 % les plus pauvres d’une population. Une telle efficacité transparaît clairement dans le cas des programmes à grande échelle déployés en Amérique latine (Bolsa Familia au Brésil ou Prospera au Mexique) et des programmes plus récents lancés en Asie (Pantawid aux Philippines). À l’inverse, les pensions sociales et les transferts monétaires sans conditions sont moins bien ciblés sur les pauvres.

Le rapport met également en évidence l’obligation de renforcer l’efficacité des programmes de protection sociale en renforçant les capacités des pays à effectuer un ciblage pertinent mais aussi à intégrer, gérer et évaluer ces dispositifs (registres sociaux et des bénéficiaires par exemple).

 

Pour consulter l’intégralité du rapport:  www.worldbank.org/socialprotectionlabor/safetynets2015

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