Le ralentissement observé au premier trimestre résultait d’une combinaison de facteurs, à savoir une dissipation des effets des mesures précédentes de soutien à la croissance, la faiblesse de l’environnement externe et un resserrement du crédit, spécialement dans le secteur immobilier. Cela dit, on observe depuis quelques semaines une reprise de l’activité économique, y compris de la production industrielle. La récente accélération, qui se poursuivra vraisemblablement durant les deux prochains trimestres, résulte d’une consommation robuste, d’un rétablissement de la demande externe et de l’adoption de nouvelles mesures d’aide à la croissance, notamment des investissements dans les infrastructures et des incitations fiscales pour les petites et moyennes entreprises.
Selon le China Economic Update, qui évalue régulièrement la situation économique de la Chine, plusieurs menaces pèsent sur ce rajustement graduel. Tout d’abord, un désendettement désordonné des gouvernements locaux pourrait déclencher un net ralentissement de la hausse des investissements. Deuxièmement, un changement brusque dans le coût ou l’accessibilité du capital pour des secteurs tels que l’immobilier pourrait sensiblement réduire l’activité économique. Enfin, le possible rétablissement des exportations chinoises pourrait être compromis par un affaiblissement de la croissance dans les pays industrialisés.
Face à ces risques de moyen terme, le rapport préconise de se focaliser sur les réformes budgétaires et financières, qui faisaient partie du programme énoncé par le gouvernement chinois en novembre 2013. Celles-ci prévoyaient notamment une gestion et une surveillance efficaces de la rapide croissance du crédit, spécialement dans le système bancaire parallèle, et une diminution graduelle de la dette des gouvernements locaux accumulée par des activités hors-budget et quasi-budgétaires.
« Les mesures de réforme proposées sont de nature structurelle », indique Karlis Smits, économiste sénior et auteur principal du China Economic Update. « À moyen terme, ces mesures stratégiques bonifieront la qualité de la croissance de la Chine en la rendant plus équilibrée, plus inclusive et plus durable, tout en jetant les bases d’un développement économique solide. »
Même si ces réformes peuvent réduire la croissance à court terme, la mise en place de politiques qui encouragent la concurrence, qui réduisent les barrières à l’entrée sur les secteurs protégés et qui allègent le fardeau administratif des entreprises contribuera à en amortir l’impact et à créer une économie davantage axée sur le marché.