WASHINGTON, 13 décembre 2012 – Selon un document de recherche récemment publié par la Banque mondiale, les décideurs peuvent contribuer à démultiplier le nombre de personnes qui utilisent les services financiers officiels, grâce à des mesures permettant de réduire les coûts, les documents à fournir et les distances à parcourir pour avoir accès à un compte bancaire.
Selon le document qui présente une analyse de microdonnées publiées récemment dans le cadre général d'un projet pluriannuel de la base de données de la Banque mondiale sur l'accès aux services financiers (Global Financial Inclusion Database), l'expérience montre que les mesures prises pour faire face aux obstacles à l'inclusion financière sont particulièrement efficaces auprès des 2,5 milliards d'habitants de la planète qui n'ont pas accès à des services financiers officiels, notamment 75 % de la population pauvre du monde et les personnes vivant en milieu rural.
Le Document de travail de la Banque mondiale consacré à la recherche sur les politiques analyse la manière dont 150 000 personnes réparties dans 148 pays utilisent leurs comptes officiels. Entre autres, les nouvelles données contribuent à expliquer pourquoi les adultes résidant dans des pays comme l'Inde et le Bangladesh utilisent plus les services financiers que ceux vivant dans des pays ayant le même produit intérieur brut par habitant.
« Les résultats auxquels nous aboutissons peuvent aider davantage de pays à prendre des décisions fondées sur des données tangibles, qui contribueront à lever les obstacles à l'inclusion financière, de manière que plus de personnes puissent commencer à économiser avec plus de sécurité et d'efficacité », commente Asli Demirguc-Kunt, directeur de la politique du développement de la Banque mondiale et économiste en chef du réseau des finances et du secteur privé.
La publication faite aujourd'hui des données sur les personnes individuelles fait suite à la publication d'avril relative aux données concernant l'échelon national, qui indiquaient entre autres que les trois quarts des pauvres ne possèdent pas de compte bancaire.
La nouvelle base de microdonnées de Global Findex - la plus vaste de ce type - fournit de précieuses informations sur les individus et leurs habitudes bancaires. Elle couvre 41 indicateurs allant de l'utilisation des clubs d'épargne informels aux paiements via terminal mobile, en passant par la prédominance de l'emprunt officiel. Les données recueillies comprennent des renseignements personnels tels que le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, le revenu et les raisons avancées par la personne concernée pour expliquer le fait qu'elle ne possède pas de compte bancaire.
« L'accès aux microdonnées permet de se faire une idée plus nuancée de la manière dont les gens gèrent l'épargne, le crédit, les paiements et les risques », affirme Leora Klapper, chargée de la supervision de la base de données de Findex et économiste principale du Groupe de recherche sur le développement de la Banque mondiale. « Grâce à ces nouvelles données, les décideurs, les chercheurs et les spécialistes peuvent se rendre compte de la manière dont tous ces comportements financiers s'imbriquent ensemble ».
Les données ont été recueillies par Gallup, Inc. à l’occasion d’un sondage réalisé à l’échelle mondiale. Pour sa part, le Groupe de recherche sur le développement de la Banque mondiale met en place une base de données à l’aide d’un don de dix ans de la Fondation Bill et Melinda Gates. L'intégralité de la base de données sera à nouveau actualisée en 2014 et 2017.
Le portefeuille de la Banque dans le domaine de l’accès aux services financiers dépasse trois milliards de dollars et finance des projets dans une soixantaine de pays. Il soutient les plans d’action nationaux visant à promouvoir le principe de la finance accessible à tous ainsi que l'élargissement de l’accès aux produits et aux services financiers tels que le crédit, l’épargne, les paiements et l'assurance par le biais de mécanismes de prestation de services peu coûteux (guichets automatiques, téléphones cellulaires).