COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Le défi de l'inclusion de la jeunesse au Maroc

14 mai 2012




Un nouveau rapport de la Banque Mondiale accorde une voix à la jeunesse marocaine

Rabat, le 14 mai 2012– Un nouveau rapport de la Banque mondiale constate que près de la moitié des jeunes marocains âgés de 15 à 29 se trouvent sans emploi ou ne fréquentent pas le système éducatif. Le rapport intitulé Promouvoir les Opportunités et la Participation des Jeunes au Maroc étudie les causes de cette inactivité généralisée et met en avant une série de propositions permettant d’obtenir une plus grande inclusion des jeunes dans la vie sociale et économique du pays.

Prenant pour base des recherches innovantes directement axées sur les visions et expériences personnelles des jeunes, le rapport représente l’une des analyses les plus exhaustives sur les questions liées à la jeunesse au Maroc et met en lumière la problématique essentielle de l’inactivité parmi les jeunes au Maroc, et pas seulement dans le domaine de l’emploi. Deux mille foyers à travers le pays ont fait l’objet d’une enquête au moyen d’entretiens conduits auprès de 2 883 jeunes en faisant partie, et plusieurs groupes témoins ont été formés pour récolter les aspirations d’un échantillon de jeunes ainsi que pour identifier les barrières empêchant leur intégration.

 « Les jeunes au Maroc sont pleins d’idées et tiennent à contribuer à la société, » déclare Gloria La Cava, spécialiste des sciences sociales auprès de la Banque mondiale, et Directrice de l’équipe ayant rédigé le rapport.  « Cependant, les jeunes ont été exclus des opportunités, n’ont pas bénéficié d’une décennie de croissance économique et n’ont qu’une voix très limitée dans le processus de prise de décisions » , ajoute-t-elle.

Les résultats des recherches, qui ont également examiné les programmes et institutions travaillant sur la problématique jeunesse, constituent la base d’une série de propositions relatives à d’éventuelles politiques. Les auteurs, y compris l’économiste en chef spécialiste des questions liées à la pauvreté, Tara Vishwanath, ont étayé lesdites propositions par des exemples d’approches réussies tirées de l’expérience internationale acquise dans des programmes similaires. Parmi les recommandations, le rapport met l’accent sur le fait que les jeunes eux-mêmes doivent faire partie de la solution en tant que participants actifs dans la conception et l’évaluation des programmes destinés à répondre à leurs besoins.

Le rapport a bénéficié du soutien de Silatech, un programme basé à Doha ayant pour but de faciliter l’intégration des jeunes du monde arabe dans le marché de l’emploi et de les aider à saisir les opportunités entrepreneuriales.

 « Une politique publique efficace doit avoir pour base un fondement de recherches solides et des preuves documentées des expériences antérieures » déclare Dr. Tarik Yousef, président et directeur général de Silatech.  « L’expérience marocaine en matière de politiques relatives à l’emploi des jeunes, telle qu’elle est démontrée dans le rapport comporte des enseignements pour les gouvernements de la région et nous sommes fiers d’avoir soutenu cette étude réalisée par la Banque mondiale. En même temps nous saluons la disposition du gouvernement marocain à partager cette expérience avec d’autres pays de la région. »

Le rapport examine l’une des catégories de la population les plus importantes du pays. En effet, les jeunes (âgés de 15 à 29 ans) représentent 30 pourcent de la population globale et 40 pourcent de la population en âge de travailler (de 15 à 64 ans). Dans un pays à économie en croissance générant des emplois, ceci pourrait constituer un véritable don démographique. L’innovation et la productivité de cette importante catégorie de la population de jeunes pourrait se transformer en un véritable moteur de croissance ainsi qu’un levier économique permanent renforçant la demande globale.

Afin de permettre à cette ressource humaine vitale de déployer pleinement son potentiel, la mise en place d’un environnement propice est essentielle, bien que représentant un grand défi pour le Maroc. Les jeunes doivent faire face à plusieurs obstacles à commencer par un accès limité à une maîtrise de la langue française dans le système éducatif public fréquenté par une majorité de jeunes marocains. Cela empêche une large catégorie de jeunes d’avoir accès aux opportunités d’emploi dans le secteur privé où les compétences en langue française sont nécessaires.

Les programmes actuels de lutte contre le chômage des jeunes se caractérisent par des dysfonctionnements comparables, sachant que la majorité de ces programmes concernent les diplômés de l’enseignement supérieur. Or, ces diplômés représentent seulement 5 pourcent des jeunes chômeurs, laissant donc le reste de ceschômeurs pratiquement sans aucun programme de lutte contre le chômage dédié.

Les femmes sont confrontées quant à elles à des barrières culturelles supplémentaires générant des disparités criantes entre les genres dans la main d’œuvre. Le taux de chômage des jeunes femmes est presque deux fois plus élevé que celui de leurs homologues masculins et une grande majorité des jeunes femmes ne fréquentant pas le système éducatif sont inactives sur le marché de l’emploi.

L’analyse qualitative des constats mis en avant par le rapport indique que le coût social de l’exclusion économique des jeunes est élevé, soulignant un niveau de frustration particulièrement prononcé notamment parmi les jeunes hommes.  

Le rapport constate également que les changements récents ayant eu lieu au Maroc révèlent aussi le potentiel et la détermination à relever ces défis. La création du Conseil Consultatif pour la Jeunesse et l'Action Sociale, la nouvelle Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse et les partenariats émergeants entre les secteurs publics et privés et les ONG portent beaucoup de promesses pour que les jeunes marocains aient un rôle social et économique plus significatif.

Ces initiatives représentent des modèles d’inclusion sociale et économique pouvant être généralisés et une participation directe des jeunes au développement et à la mise en œuvre de la stratégie nationale actuelle peut être renforcée. Dans la même lignée que la Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse, d’autres mesures sont nécessaires pour améliorer les programmes déjà en place et proposer de nouvelles mesures visant à renforcer l’accès aux compétences  appropriées, à l’employabilité, à l’esprit entrepreneurial des jeunes et la participation active à tous les aspects de la société.  

 « Les jeunes représentent l’avenir du Maroc et surmonter leur exclusion économique peut avoir un impact significatif sur le développement et la prospérité du pays »  déclare Inger Andersen, Vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Moyen Orient et l’Afrique du Nord,  « Ce rapport constitue un guide utile pour les décideurs politiques sur la manière d’intégrer le défi relatif à l’inclusion des jeunes dans les programmes politiques et sociaux plus larges. »

Contacts médias
À Maroc
Ibtissam Alaoui
Téléphone : 212 – 537- 636 – 050
ialaoui@worldbank.org
À Washington
Lara Saade
Téléphone : 202-473-9887,
Lsaade@worldbank.org

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2012/447/MENA

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