Lors de sa première visite en Haïti à la fin du mois d'août 2024, Dirk Reinermann, Directeur de Mobilisation des Ressources de l'Association Internationale de Développement (IDA) de la Banque mondiale, a visité le nouveau local du Centre des Opérations d'Urgence National (COUN) de la Direction Générale de la Protection Civile. Ce bâtiment d’environ 480 mètres carrés, récemment inauguré et partiellement financé par l'IDA, facilitera une meilleure coordination entre les populations à risque, avant, pendant ou après des événements climatiques, géologiques ou autres.
Quarante-huit heures après son arrivée en Haïti, Dirk- accompagné de Lilia Burunciuc, Directrice de la Banque Mondiale pour les Caraïbes, et d'Anne-Lucie Lefebvre, Chef des opérations du bureau d’Haïti, a visité le département du sud. Cette région a été dévastée par un tremblement de terre en 2021 et par un ouragan de catégorie 4 en 2016. Coiffé d'une casquette noire pour se protéger du soleil, Dirk a visité des projets en cours, notamment des Centres d'Opérations d'Urgence départementaux et communaux, des chantiers de construction d’abris provisoires, ainsi que des maisons rurales bâties dans le cadre des sessions de formations pratiques sur les techniques de construction locale améliorée pour les maçons locaux.
« La Banque mondiale s'engage actuellement à renforcer les systèmes d'alerte précoce, à fournir des abris d’urgence sûrs et à renforcer la capacité de réponse du gouvernement », a déclaré Lilia Burunciuc. « Nous voulons soutenir les efforts du gouvernement dans la reconstruction d'Haïti. »
L'exposition chronique et élevée d'Haïti aux catastrophes naturelles compromet ses efforts de développement et aggrave la pauvreté en accentuant les vulnérabilités sectorielles et territoriales. Les infrastructures physiques dans tous les secteurs souffrent d'une exposition significative et d'impacts élevés dus aux aléas naturels.
Maximiser les impacts du financement de l'IDA en Haïti
La visite de Dirk arrive à un moment critique. Haïti fait face à une crise multidimensionnelle caractérisée par un contexte sécuritaire imprévisible, une augmentation de la violence des groupes armés, une instabilité politique persistante, un niveau élevé d'insécurité alimentaire et un contrat social affaibli. Pour répondre aux principaux facteurs de fragilité et de pauvreté, Haïti aura besoin du soutien continu des donateurs, dont l'IDA.
« Nous avons eu des discussions très importantes avec le gouvernement, des bailleurs de fonds et des organisations de la société civile sur la manière dont nous pouvons maximiser davantage l'impact des investissements de la Banque mondiale en Haïti. L'IDA contribue à la paix et à la stabilité, atteint les populations les plus pauvres et produit des résultats durables », a déclaré Dirk.
Dirk a profité de sa mission pour rencontrer Son Excellence le Premier ministre, Dr. Garry Conille, la ministre des Finances, Ketleen Florestal, des membres du cabinet, des partenaires de développement et d'autres parties prenantes clés, afin de souligner la nécessité d'étendre les impacts du financement de l'IDA en Haïti. Le gouvernement haïtien travaillera en étroite collaboration avec la Banque mondiale à la restructuration des opérations existantes dans le but de fournir des résultats ciblés et opportuns sur le terrain.
Malgré une situation volatile, la Banque reste déterminée à renforcer la résilience des populations affectées par les crises successives. Elle a adopté une forte orientation rurale, avec plus de 80 % de ses programmes mis en œuvre dans des communautés plus stables en dehors de la capitale, Port-au-Prince, dans le but de promouvoir l'accès à des services de base durables.
« L'impact des opérations financées par la Banque mondiale en matière de gestion des risques de catastrophe et le développement humain est notable sur la vie des populations les plus vulnérables, en particulier dans les zones touchées par les récentes catastrophes », a déclaré Anne-Lucie Lefebvre.
Les opérations se maintiennent malgré les crises multiples
La délégation a conclu sa visite de trois jours dans la ville des Cayes, sous un soleil radieux, où le gouvernement réalise d'importants travaux de construction et de réhabilitation routière. Ici, la Banque mondiale soutient le gouvernement haïtien à renforcer la résilience tout en promouvant la reprise des activités économiques en finançant des secteurs clés et en améliorant l'accès fiable aux services de base et aux moyens de subsistance.
Alors que les déplacements routiers restent le principal mode de transport pour les personnes et les marchandises, le réseau routier haïtien reste encore limité et vulnérable. L'urbanisation rapide et non régulée d'Haïti entraîne également des villes surpeuplées avec une faible qualité de vie et une exposition élevée aux risques de catastrophes naturelles. Sachant que 52 % des Haïtiens n'ont pas accès à une route praticable en toutes saisons, Haïti doit développer des infrastructures résilientes pour améliorer les opportunités économiques, en particulier pour la population rurale dans les chaînes de valeur agricoles, pour la prestation de services publics, et pour rendre les systèmes de mobilité urbaine plus inclusifs afin de réduire l'écart entre les sexes en matière d'accès.
« Grâce à la construction d'une centaine de ponts et de dalots, les communautés rurales sont connectées aux marchés publics et aux opportunités. Elles peuvent accéder aux services de base tels que la santé et l'éducation. Tout en garantissant à chacun l'accès à une mobilité efficace, sûre et abordable, la connexion des communautés rurales facilitera un accès rapide à l'aide humanitaire en cas de catastrophe, car la région est exposée à des situations météorologiques critiques », a déclaré l'ingénieur Michel Audibert, membre de l'Unité d'Exécution des Projets du Gouvernement.
