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ARTICLE14 février 2023

Malgré la guerre, l’Ukraine assure à sa population la continuité des soins essentiels

The World Bank

Un hôpital en Ukraine.

Nina, la cinquantaine, vit à Tchernihiv, en Ukraine. À l’automne 2022, elle ressent un essoufflement inhabituel et peine à tenir debout.

« Je marchais deux mètres, puis la force me manquait. Maintenant, je respire mieux », raconte Nina, qui se dit reconnaissante des soins prodigués par l’équipe médicale de l’hôpital de Tchernihiv, où elle a été diagnostiquée et soignée.

Cette ville du nord du pays a été assiégée par la Russie en février et mars 2022. Les établissements de santé de la région ont alors subi plusieurs attaques, avec plus de 15 % des infrastructures de soins endommagées ou détruites (a).

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Dans ce centre de soins primaires de Tchernihiv, les patients pouvaient, avant la guerre, consulter leur généraliste et se faire vacciner.

Mais, pour les autorités ukrainiennes, il était prioritaire de faire en sorte que la population continue d'avoir accès à des services de santé de base (soins prénatals, examens sanguins, soins aigus de courte durée, dépistages du cancer, bilans de santé, etc.) et que les installations médicales puissent fonctionner pour fournir ces services. Car les services publics essentiels doivent continuer, en temps de paix comme en temps de guerre.

Dès le début de l’invasion, la Banque mondiale s’est donné pour priorité d’aider le gouvernement ukrainien à assurer ces services essentiels en fournissant un soutien budgétaire, ainsi que des investissements pour répondre aux besoins.

Cet appui a consisté à réorienter les ressources déjà allouées à des projets existants afin de couvrir les besoins immédiats, mais aussi à préparer de nouveaux projets et une assistance technique.

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Bâtiment détruit dans le centre de soins primaires de Tchernihiv..

Payer les services de santé essentiels

À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Banque s’est attachée à mobiliser ses propres ressources et celles d’autres donateurs afin de garantir les services publics essentiels, notamment les services de santé, dans le cadre d’un projet axé sur les dépenses publiques et les capacités de fonctionnement de l'administration (a). Ce projet, plus connu sous son acronyme « PEACE », a également financé un grand nombre des transferts sociaux versés par l'État aux personnes vulnérables : pensions, allocations d’invalidité, programmes destinés aux populations pauvres et aides monétaires pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays. Afin de garantir que les fonds arrivent effectivement aux bénéficiaires visés, le projet est structuré de telle manière que les décaissements sont effectués rétroactivement, après que les autorités ont elles-mêmes procédé aux versements et au terme d’un processus de vérification des dépenses.

Cet instrument de financement phare a été déterminant pour permettre au pays de continuer à fournir des services publics essentiels et pour apporter un soutien coordonné, rapide, ciblé et prévisible entre bailleurs de fonds.

Approvisionner les hôpitaux en matériel médical d’urgence

Outre ces nouveaux financements, la Banque s’est aussi efforcée de réorienter rapidement les ressources affectées à des projets déjà en cours dans le secteur sanitaire, tels que le projet « Servir la population, améliorer la santé » (a). Elle a ainsi appuyé en 2022 la livraison de matériel et de fournitures médicales d’urgence équivalant à un montant de 38 millions de dollars, au profit de plus de 530 hôpitaux.

L’hôpital de Tchernihiv, où Nina a été soignée pour ses problèmes cardiaques, est l’un d’entre eux.

« Nous avons reçu un appareil d'échographie moderne qui nous permet d’examiner nos patients très vite, sur leur lit d'hôpital, ce qui est très important, car les personnes en soins intensifs cardiologiques constituent les cas les plus graves et difficiles. C'est un appareil portable qui peut être déplacé rapidement. On examine le patient, on pose un diagnostic et on prescrit le traitement approprié. Ce sont des minutes qui peuvent sauver des vies », explique Igor Filipov, chef du service de cardiologie de l’hôpital de Tchernihiv.

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Igor Filipov est le chef du service de cardiologie de l’hôpital de Tchernihiv. Avec son équipe, il soigne environ 2 000 patients chaque année.

Durant les premiers jours de la guerre, dans une ville assiégée, les médecins ont continué à traiter environ 250 patients chaque jour dans cet hôpital, opérant souvent dans le noir, éclairés seulement par des lampes de poche ou des téléphones portables.

Le siège a duré un mois, et la situation s’est considérablement améliorée depuis.

« Grâce aux programmes actuellement mis en œuvre avec le soutien du ministère de la Santé et des donateurs internationaux, nous sommes en mesure de mieux examiner et soigner nos patients. Nous disposons d’appareils de radiographie, d’électrocardiographes, de respirateurs et de stations d’anesthésie, et tous ces équipements contribuent à fournir des soins de grande qualité en cette période extrêmement difficile », témoigne Andriy Zhydenko, directeur général de l’hôpital de Tchernihiv.

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Une station d’anesthésie polyvalente livrée récemment pour le bloc opératoire de l’hôpital de Tchernihiv..

Avant la guerre, le projet avait investi près de 300 millions de dollars pour réformer le secteur de la santé en Ukraine, améliorer la qualité des services médicaux, développer les infrastructures médicales et lutter contre la pandémie de COVID-19. Il avait ainsi accompagné la réalisation d’une réforme majeure qui a permis de créer un Service national de santé et d’introduire un « programme de garanties médicales ». Dans le cadre de ce dispositif, le Service national de santé conclut des contrats avec des établissements de santé pour la prestation de soins médicaux.

Les améliorations apportées au système de santé se sont révélées cruciales dans le contexte de la guerre.

« La création du programme de garanties médicales a entraîné de grands changements. Le Service national de santé a commencé à financer un ensemble distinct de soins pour les patients atteints d’infarctus du myocarde, ce qui a donné lieu à une hausse considérable des prestations. Dorénavant, en cas de crise cardiaque aiguë, une ambulance se rend immédiatement chez le patient, où qu’il vive dans la région, pour le transporter à l'hôpital, où il bénéficiera de la prise en charge nécessaire : angiographie coronarienne, pose de stent et réadaptation cardio-vasculaire. Sans avoir rien à débourser de sa poche », explique le Dr Filipov.

Mis en œuvre par le ministère ukrainien de la Santé, le projet « Servir la population, améliorer la santé » couvrait initialement huit régions (Dnipropetrovsk, Lviv, Poltava, Rivne, Vinnytsia, Volhynie, Transcarpatie et Zaporijjia), avant d'être étendu à tout le pays.

Poursuivre la vaccination contre la COVID-19

Malgré la guerre, le programme de vaccination contre la COVID-19 s’est non seulement poursuivi, mais même intensifié.

Trois semaines seulement après l’invasion de l’Ukraine, la Banque a approuvé un financement supplémentaire de 91 millions de dollars en faveur du projet d’urgence pour la lutte et la vaccination contre la COVID-19 (a) afin d’aider le gouvernement à financer l’achat de plus de 21 millions de doses de vaccins. Le projet a également soutenu l’achat de réfrigérateurs et de conteneurs à déchets afin de renforcer les systèmes de chaîne du froid et de gestion des déchets des prestataires intervenant dans les services liés à la COVID-19 et le programme de vaccination.

En outre, la ligne téléphonique d’urgence COVID-19, lancée par le ministère de la Santé avec l’aide de la Banque mondiale, a reçu plus de 2 millions d’appels du public, avant d’être élargie pour traiter les demandes des structures médicales et des particuliers concernant des besoins urgents : produits pharmaceutiques et médicaux, oxygène, gilets pare-balles pour les secouristes...

Dans plusieurs régions du pays, un projet de soutien aux réformes de la santé finance des activités de participation citoyenne et de contrôle par des tiers qui s’attachent à identifier et éliminer les principaux obstacles à la vaccination, tout en menant des interventions pour améliorer l’accès aux services médicaux et aux vaccins contre la COVID-19 des groupes vulnérables, notamment les Roms, les personnes âgées et les personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Investir dans l’avenir du secteur de la santé en Ukraine

En décembre 2022, la Banque mondiale et le ministère de la Santé ont lancé un nouveau projet baptisé HEAL (a) (« guérir »), qui couvrira les besoins immédiats du secteur de la santé, en mettant l’accent sur le rétablissement et le renforcement des infrastructures et des services de soins du pays. Le projet répondra également à la hausse de la demande de services en santé mentale et en rééducation engendrée par la guerre.

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