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ARTICLE27 juin 2022

De la pauvreté extrême à l’entrepreneuriat au Burundi

The World Bank

Mernkabandi couture. Copyright : Mvuyekure, 2021

LES POINTS MARQUANTS

  • Un projet pilote d’appui aux filets sociaux conçu pour soutenir les femmes et les enfants a considérablement réduit les effets de pauvreté l’extrême dans quatre provinces du Burundi.
  • La malnutrition aiguë a diminué, parmi les personnes qui ont bénéficié du projet, tandis que la production agricole et animale ainsi que la scolarisation des enfants ont augmenté, pour ne citer que ces exemples.
  • Un financement de l’Association internationale de développement (IDA), à hauteur de 150 millions de dollars, est en cours d’étendre le projet à toutes les provinces du pays.

GITEGA, 10 juin 2022— Comme de nombreuses familles de la province de Gitega, Hurbaine Nyarushatsi vivait dans une extrême pauvreté, caractérisée par une insuffisance de moyens de subsistance, des niveaux élevés de malnutrition infantile, l’abandon scolaire et une absence de services sociaux généraux. Pendant des années, elle et sa famille ont vécu dans une maison dont le toit avait tellement des fuites que lorsqu’il pleuvait, ses enfants devaient rester dehors et attendre que la pluie s’arrête, y compris pendant la nuit.

« Nous devions trouver des chiffons à mettre sur le sol mouillé avant de pouvoir nous rendormir », raconte Nyarushatsi. « Les enfants allaient à l’école fatigués, affamés et leurs performances étaient très faibles. » 

Mais depuis que Nyarushatsi est devenue bénéficiaire du Projet d’appui aux filets sociaux Merankabandi, elle a pu améliorer la vie de sa famille. Le projet, dont les femmes et les enfants sont les principaux bénéficiaires, effectue des transferts d’argent liquide destinés à leur permettre de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires mais aussi d’entreprendre des activités génératrices de revenus.

« Avec les transferts de 40 000Fbu (20 $) que je reçois tous les deux mois, depuis trois ans, j’ai acheté deux porcs pour démarrer une activité », raconte Nyarushatsi. « Ces deux porcs ont eu beaucoup de porcelets que j’ai vendus par la suite, et les bénéfices générés ont permis de rénover ma maison, de l’équiper en eau potable et d’un panneau solaire. Mon mari a pu acheter un vélo et il l’utilise comme moyen de transport payant. »

Grâce au programme d’accompagnement du projet, les bénéficiaires apprennent à se fixer des objectifs financiers, à gérer le budget du ménage, à faire de l’épargne, à identifier et à entreprendre des activités génératrices de revenus. Des séances de sensibilisation et d’apprentissage des bonnes pratiques en matière de santé maternelle et infantile, de nutrition et de développement de la petite enfance au sein des ménages ainsi qu’un accompagnement individuel par le biais de visites à domicile sont également proposés.

« Maintenant que j’ai tout ce dont j’ai besoin pour vivre décemment et au quotidien, je suis en train de construire une deuxième maison, que je mettrai en location et qui me permettra de générer plus d’argent », a déclaré Nyarushatsi. « Je prévois également d’acheter une vache et de développer mon activité. »

Outre les biens matériels apportés par le projet, la vie familiale a également changé. « En tant que couple, nous avons amélioré notre relation qui était caractérisée par de nombreuses bagarres dues à la pauvreté. Nous avons actuellement une famille heureuse, et nous suivons ensemble une formation en planification familiale », ont déclaré Darien Ndaruzaniye et Fidesse Manirambona, qui vivent également à Gitega.

Au cours des 30 mois du projet pilote, qui s’achèvera ce mois-ci, 56 090 ménages ont bénéficié de transferts d’argent. Le projet a permis d’augmenter et de diversifier la production agricole pour 97,79 % des bénéficiaires et le bétail pour 92,20 %. La scolarisation des enfants de 93 % des bénéficiaires s’est également améliorée, et l’on constate une réduction significative de la malnutrition aiguë parmi les ménages bénéficiaires, entre 8,7 et 4 % par rapport à une prévalence de 20% parmi les ménages non-bénéficiaires.

« Merankabandi a été un exemple pour la région d’un projet de protection sociale performant. Il a permis de réduire la pauvreté de plus de 300 000 personnes en coordonnant les efforts avec le gouvernement et les partenaires au développement », a déclaré Eric Zapatero, le chargé de projet Merankabandi 1, « mais plus important encore, il a créé un système de protection sociale adéquat qui permettra au gouvernement d’étendre ses activités à l’échelle nationale et de contribuer à l’élimination de la pauvreté et au développement du capital humain au Burundi. Un véritable changement de donne. »

Dans le but de poursuivre le succès du projet pilote, qui couvrait quatre provinces, la Banque mondiale a récemment approuvé le financement d’un deuxième projet, Merankabandi 2, pour un montant de 150 millions de dollars, qui couvrira les 18 provinces du pays et ciblera jusqu’à 1 million de bénéficiaires extrêmement pauvres.

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