Skip to Main Navigation
ARTICLE 15 novembre 2021

Partenariat mondial pour la sécurité hydrique et l’assainissement : collaborer avec les pays partenaires pour assurer un avenir hydrique résilient  

Image

Photographie : Xaume Olleros


Alors que le monde est confronté à une triple crise changement climatique, COVID-19 et absence de progrès dans la réalisation des Objectifs de développement durable, il est plus urgent et nécessaire que jamais que la communauté mondiale et les pays travaillent ensemble pour notre avenir commun. Le Partenariat mondial pour la sécurité hydrique et l’assainissement (GWSP) est un groupe de réflexion orienté vers l’action qui collabore avec les pays pour les aider à mieux gérer leur eau et favoriser un développement vert, résilient et inclusif. 

Aujourd’hui, environ 2 milliards de personnes ne disposent pas d’une eau potable sûre et 3,6 milliards n’ont pas accès à un assainissement fiable. Si rien ne change, nous n’aurons pas assez d’eau pour répondre à la demande d’ici à 2030, ce qui rendra impossible la réalisation de l’ODD 6, « Eau potable et assainissement pour tous ».  

Par ailleurs, les effets du changement climatique s’intensifient et causent des ravages dans les systèmes d’eau du monde entier, car la hausse des températures entraîne une augmentation des sécheresses, des inondations et de la variabilité des précipitations. La situation s’est encore aggravée en 2020, au pic de la pandémie de COVID-19. L’eau propre, l’assainissement et l’hygiène sont essentiels pour enrayer la propagation des maladies infectieuses. Et, alors que nous nous efforçons de nous relever des graves répercussions de la pandémie sur la santé humaine et le développement, nous avons impérativement besoin d’eau et d’assainissement. Le tableau est sombre, mais pas sans espoir. De nombreuses mesures sont prises pour lutter contre cette triple crise, mais nous devons faire encore beaucoup plus.  

Comme le montre son dernier rapport annuel, disponible ici (a), le Partenariat mondial pour la sécurité hydrique et l’assainissement (GWSP) a fait de réels progrès en travaillant avec ses partenaires pour trouver des solutions et améliorer la sécurité pour tous. Nous aidons les pays à fournir de l’eau pour les populations, pour la production et pour la planète, comme l’illustrent les quelques exemples ci-dessous de nos activités dans les pays partenaires.  

Soutien aux méthodes innovantes du traitement des eaux usées en République dominicaine 

Dans la province d’Espaillat, en République dominicaine, environ 90 % de la population n’accède à l’eau que deux ou trois jours par semaine. Le système de collecte des eaux usées s’est effondré (a) et l’usine de traitement a cessé de fonctionner en 2004 en raison d’un manque d’entretien. En liaison étroite avec le gouvernement, le GWSP a permis d’envisager des méthodes innovantes de collecte et de traitement des eaux usées, telles que des systèmes d’égouts simplifiés construits et exploités en consultation permanente avec les utilisateurs finaux. Notre assistance technique a encouragé le gouvernement à adopter des solutions naturelles, en particulier la création de zones humides. Nous avons également soutenu la réalisation d’une analyse des dépenses publiques dans le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement par la Banque mondiale, qui a orienté les discussions au plus haut niveau sur les réformes politiques à mener et qui a directement alimenté le Pacte pour l’eau du gouvernement, c’est-à-dire le document officiel détaillant une vision à 15 ans pour le secteur.

Une planification fondée sur des faits pour réformer le secteur de l’eau au Togo 

Au Togo, seulement 51 % de la population a accès à l’eau potable. Et, à une époque où une bonne hygiène est plus nécessaire que jamais, seuls 17 % des ménages disposent d’un dispositif de lavage des mains avec eau et savon. Les services municipaux de l’eau ont des difficultés à faire face aux besoins d’entretien et à la demande d’interventions, sachant que seulement 32 % de la population de la capitale est actuellement desservie.  Pour remédier à cette situation, le GWSP a appuyé la réalisation du Diagnostic stratégique de l’eau au Togo, une analyse approfondie du secteur de l’eau et de l’assainissement et de la gestion des ressources hydrique du pays. Ce diagnostic a abouti à une de feuille de route pour le gouvernement, fondée sur des recommandations concrètes afin d’améliorer le secteur de l’eau, notamment un plan d’action pour renforcer l’efficacité opérationnelle et technique. Il a également formulé des principes pour guider les réformes tarifaires urgentes, ainsi que des recommandations plus larges sur la planification et la réglementation du secteur de l’eau et sur sa gestion dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  


De grands progrès pour une petite ville : en Inde, la municipalité de Shimla apporte l’eau à ses habitants  

Aucune grande ville indienne ne dispose d’un approvisionnement public continu en eau. La contamination de la ressource est fréquente, et jusqu’à 70 % de l’eau distribuée est perdue avant d’atteindre l’utilisateur final en raison de fuites et de raccordements non autorisés. 

Le GWSP soutient le partenariat de la Banque mondiale avec l’Himachal Pradesh (a), dans le nord de l’Inde, pour aider cet État à assurer sa sécurité hydrique. La petite capitale, Shimla, est une destination touristique populaire qui accueille chaque année plus de 15 fois sa population. Cette situation pèse lourdement sur les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement, d’autant plus que le pompage de l’eau à 1 400 mètres d’altitude dans cette ville montagneuse coûte cher.   

Avec l’assistance technique du GWSP, la municipalité a mis sur pied une société d’approvisionnement en eau et d’assainissement entièrement autonome. L’accent mis sur l’amélioration de l’efficacité et de la gouvernance a permis de réaliser des progrès substantiels : la ville a considérablement amélioré la qualité de son eau, les pertes ont été réduites de 20 % et l’approvisionnement en eau a augmenté de 25 %, et la collecte des eaux usées a fait un bond de 200 %. Shimla bénéficie désormais d’une alimentation en eau assurée pendant deux à trois heures par jour, et la société a pour objectif de déployer prochainement un système d’approvisionnement en continu dans toute la ville.  

Donner aux agriculteurs camerounais les moyens de mieux gérer l’eau  

Le secteur agricole camerounais emploie 70 % de la main-d’œuvre du pays et fournit 42 % de son PIB. Cependant, les agriculteurs sont en proie à des difficultés. La fertilité des sols diminue, l’eau est mal gérée et les pratiques agricoles traditionnelles freinent la productivité. Ces problèmes sont exacerbés par les effets du changement climatique, dont la manifestation la plus évidente est sans doute la disparition des eaux de surface du lac Tchad, qui ont diminué de 95 % au cours des 60 dernières années.

Le GWSP soutient le travail de la Banque mondiale avec le gouvernement afin de responsabiliser les agriculteurs et d’améliorer les pratiques de gestion de l’eau pour favoriser une durabilité à long terme face au changement climatique. Nous appuyons ainsi la réforme du secteur de l’irrigation dans l’extrême nord du Cameroun, la vallée du Logone. Suivant les conseils du GWSP, le gouvernement a élaboré un plan pour transformer son entité parapublique d’irrigation en agence moderne, capable de venir en aide aux agriculteurs, d’entretenir les infrastructures et de planifier de nouveaux projets d’irrigation.  

Le transfert de certaines responsabilités aux associations d’usagers de l’eau permettra d’impliquer les acteurs locaux dans les processus décisionnels, en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes dans le secteur. Notre soutien a par ailleurs favorisé un changement institutionnel à plus long terme, en particulier la définition d’une nouvelle politique nationale de l’eau et d’un nouveau code de l’eau. 

Projet d’assainissement de l’eau aux Philippines, OIT Asie Pacifique. Copyright NCND

Goutte à goutte : instaurer la confiance et partager les ressources en eau dans le Mashreq

Dans le cadre de l’Initiative pour l’eau du Mashreq, qui rassemble la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Liban, la Jordanie et la Turquie, le GWSP soutient les efforts de la Banque mondiale pour promouvoir la coopération régionale dans la gestion des ressources hydriques transfrontalières. Alors que la région manque d’eau, elle connaît une croissance démographique et une urbanisation rapides, son agriculture consomme beaucoup d’eau, la variabilité des précipitations s’accroît et la qualité de l’eau diminue.  Avec notre soutien, l’Initiative pour l’eau du Mashreq relève les défis de la sécurité hydrique dans la région en développant un argumentaire fondé sur des preuves pour promouvoir la coopération transfrontalière. Elle noue des partenariats et favorise l’action concertée grâce à l’échange de connaissances, au dialogue et à l’instauration de la confiance. Enfin, elle renforce la coopération technique en améliorant l’accès à la technologie et le partage des solutions et des options politiques. 

Cette initiative a permis d’établir les fondements d’un engagement régional à long terme, d’approfondir la coopération entre les pays du Mashreq et d’alimenter les discussions politiques essentielles sur l’agenda régional de l’eau. Sur le plan concret, nous avons partagé des méthodes et des technologies novatrices qui ont renforcé la capacité des institutions de l’eau pour mieux gérer les ressources.