Plus de 20 millions d’éleveurs dans la région du Sahel déplacent leur bétail, en quête d’eau et de pâturages. Car 75 % du territoire sont trop arides pour permettre aux éleveurs de se sédentariser.
Chaque année, au début du mois de novembre, les premiers signes de la sécheresse apparaissent : les rivières commencent à s’assécher et les pâturages à se raréfier. De nombreuses familles, souvent en petits groupes, entament alors un voyage de plusieurs mois à la recherche d’eau et de pâturages.
Aujourd’hui cependant, les éleveurs transhumants se heurtent à un nouveau problème qu’ils sont incapables de surmonter seuls : le changement climatique. Leur mode de vie traditionnel est menacé. Les saisons des pluies raccourcissent et les saisons sèches s’éternisent, pouvant durer jusqu’à neuf mois. La grande sécheresse de 2010 a été particulièrement dévastatrice. Au Niger par exemple, elle aura tué plus de 4,8 millions de têtes de bétail, soit 25 % du cheptel, représentant un manque à gagner de plus de 700 millions de dollars pour l’économie du pays.
L’eau se fait plus rare et, pour répondre à une forte pression démographique, les agriculteurs développent leurs plantations, empiétant toujours plus sur les zones pastorales et les couloirs de transhumance. Cette situation a fortement perturbé les schémas traditionnels de gestion des troupeaux, engendrant des conflits plus fréquents et potentiellement plus graves.
Le projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), financé par l’IDA, soutient les pays sahéliens : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Il vise à préserver les systèmes pastoraux, notamment en améliorant la gestion des ressources et la santé animale, en facilitant l’accès aux marchés, en diversifiant les sources de revenu des familles pastorales et en atténuant les conflits. Le projet a installé des infrastructures autour des points d’eau, des pâturages pour le bétail, des parcs à vaccination, des foires aux bestiaux et des lieux de stockage du fourrage.