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ARTICLE 08 juillet 2021

Sahel : aider les éleveurs transhumants à s’assurer un avenir résilient

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Photo: Vincent Tremeau/Banque mondiale


Chiffres clés

  • 75 % du territoire du Sahel sont trop arides pour permettre aux éleveurs de se sédentariser
  • 5 millions d’hectares de pâturages, 181 points d’eau et 66 marchés aux bestiaux soutiennent l’activité économique de 20 700 personnes

Plus de 20 millions d’éleveurs dans la région du Sahel déplacent leur bétail, en quête d’eau et de pâturages. Car 75 % du territoire sont trop arides pour permettre aux éleveurs de se sédentariser.

Chaque année, au début du mois de novembre, les premiers signes de la sécheresse apparaissent : les rivières commencent à s’assécher et les pâturages à se raréfier. De nombreuses familles, souvent en petits groupes, entament alors un voyage de plusieurs mois à la recherche d’eau et de pâturages.

Aujourd’hui cependant, les éleveurs transhumants se heurtent à un nouveau problème qu’ils sont incapables de surmonter seuls : le changement climatique. Leur mode de vie traditionnel est menacé. Les saisons des pluies raccourcissent et les saisons sèches s’éternisent, pouvant durer jusqu’à neuf mois. La grande sécheresse de 2010 a été particulièrement dévastatrice. Au Niger par exemple, elle aura tué plus de 4,8 millions de têtes de bétail, soit 25 % du cheptel, représentant un manque à gagner de plus de 700 millions de dollars pour l’économie du pays.

L’eau se fait plus rare et, pour répondre à une forte pression démographique, les agriculteurs développent leurs plantations, empiétant toujours plus sur les zones pastorales et les couloirs de transhumance. Cette situation a fortement perturbé les schémas traditionnels de gestion des troupeaux, engendrant des conflits plus fréquents et potentiellement plus graves.

Le projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), financé par l’IDA, soutient les pays sahéliens : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Il vise à préserver les systèmes pastoraux, notamment en améliorant la gestion des ressources et la santé animale, en facilitant l’accès aux marchés, en diversifiant les sources de revenu des familles pastorales et en atténuant les conflits. Le projet a installé des infrastructures autour des points d’eau, des pâturages pour le bétail, des parcs à vaccination, des foires aux bestiaux et des lieux de stockage du fourrage.



« Une des choses qui nous a le plus changé la vie, c’est la formation dispensée par des agents des eaux et forêts pour lutter contre les feux de brousse », explique Hamidj Barry, maire d’un village proche de la frontière sénégalaise. « C’est une transmission de savoirs que nous garderons pour toujours. »

Entre 2015 et 2020, le PRAPS a permis d’établir et d’améliorer la gestion de plus de 5 millions d’hectares de pâturages, 181 points d’eau et 66 marchés aux bestiaux. Il a également soutenu l’activité économique de 20 700 personnes, dont 88 % de femmes.

La pandémie de COVID-19 menace ces acquis. Avec la fermeture des frontières pour endiguer la propagation du virus, les animaux transhumants n’ont pas pu rentrer dans leurs territoires d’origine et la forte concentration de familles pastorales aux frontières a créé d’importants risques pour la santé animale. L’IDA apporte un financement additionnel pour mettre en place des initiatives de suivi, renforcer les dispositifs d’alerte existants et apporter une aide ciblée aux familles pastorales.



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