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ARTICLE 08 juillet 2021

Nigéria : renforcer le redressement et la consolidation de la paix dans le Nord-Est

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Photo: Sarah Farhat/Banque mondiale


Chiffres clés

  • 105 000 personnes — dont 49 % de femmes — ont désormais accès à des routes, des hôpitaux, des installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène et à des édifices publics
  • 13 500 ménages bénéficient de services d’accompagnement psychosocial

Les violentes attaques menées par Boko Haram depuis 2009 ont laissé de profondes cicatrices parmi les 15 millions d’habitants de la région du nord-est du Nigéria. Le conflit a fait quelque 20 000 morts et contraint 2,2 millions de personnes à quitter leur terre, dont environ 70 % ont été accueillis dans les États de Borno, Adamawa et Yobe.

« Pour les déplacés, le sentiment d’être indésirables et prisonniers vient s’ajouter au traumatisme vécu lors du départ forcé », explique Abubakar Abdullahi, un habitant de Bama dans l’État de Borno.

La réunion des familles, la reconstruction des moyens de subsistance et la remise en état des infrastructures de la région gravement endommagées est une entreprise colossale qui nécessiterait de mobiliser, selon une évaluation de la Banque mondiale sur le relèvement et la consolidation de la paix réalisée en 2016, près de 6,7 milliards de dollars.

Deux ans après avoir fui les violences, Abubakar a heureusement pu retrouver sa famille. Il a également bénéficié d’une aide vitale pour survivre grâce au projet multisectoriel de sortie de crise, soutenu par l’IDA.

Ce projet répond au besoin immédiat d’interventions à fort impact pour assurer un relèvement rapide — comme la fourniture de produits non alimentaires, d’intrants agricoles et non agricoles — en parallèle aux opérations humanitaires menées dans le nord-est du pays.

Abubakar Abdullahi a ainsi reçu deux brebis et un bélier : « C’est un excellent moyen de gagner ma vie et d’améliorer ma situation. Je vais pouvoir subvenir aux besoins de ma famille », dit-il.



Le projet ne perd pas de vue le redressement à moyen terme et le renforcement de la résilience, à travers des investissements dans la cohésion sociale, les moyens de subsistance, les infrastructures et les services publics.

Entre 2017 et 2020, 687 projets de réhabilitation d’infrastructures ont été lancés tandis que la construction et la réparation de près de 180 kilomètres de routes et de trois ponts sont en cours. Plus de 105 000 bénéficiaires (dont 49 % de femmes) ont désormais accès à des routes, des hôpitaux, des écoles, des installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène et des édifices publics remis en état.

Le projet, qui a également intégré les traumatismes liés au conflit et aux déplacements, a assuré à ce jour un accompagnement psychosocial pour 13 500 ménages.

Son succès est en grande partie dû aux partenariats avec les institutions du Nigéria et des organisations et des bailleurs de fonds internationaux.

Le gouvernement nigérian, la Commission de développement du Nord-Est et les États de Borno, Adamawa et Yobe se sont fortement impliqués dans le projet. Le gouvernement fédéral et les gouvernements des États ont travaillé en étroite collaboration, les rôles et les responsabilités de chacun étant clairement définis.

L’IDA a également collaboré sur le projet avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Union européenne, la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement. En outre, la Banque mondiale administre un fonds fiduciaire de 3 millions de dollars du ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO), qui axe ses interventions sur le renforcement des institutions et des capacités dans le Nord-Est du Nigéria.

À l’avenir, l’accent sera mis non plus sur le redressement précoce, mais sur la reconstruction à long terme et le renforcement des moyens de subsistance — privilégiant dans ce but la fourniture de services de base, tels que la santé et l’éducation, et le soutien aux investissements agricoles et aux moyens de subsistance.



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