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ARTICLE 09 mai 2018

Zoom sur trois femmes qui sauvent des vies sur les routes des Tonga

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Les « Sœurs de la sécurité routière », de gauche à droite : la chef d’équipe Hepisipa Oko, responsable de l’ingénierie routière, Maile Fotu, assistante administrative sur le Projet de consolidation du secteur des transports, et Ane Tauki’uvea, agent routière.


LES POINTS MARQUANTS

  • Les « Sœurs de la sécurité routière » mènent des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et des conducteurs pour que les routes des Tonga soient plus sûres.
  • Les trois femmes ont contribué à réduire le nombre moyen annuel d’accidents mortels dans le pays.
  • Leur action est soutenue par un projet de la Banque mondiale destiné à améliorer le secteur des transports dans l’archipel.

Tonga, 9 mai 2018 – Au Royaume des Tonga, Hepisipa Oko, Ane Tauki’uvea et Maile Fotu s’emploient à améliorer la sécurité routière, avec le soutien de la Banque mondiale. Depuis plus de deux ans, les trois femmes parcourent le pays pour rencontrer des jeunes et mener des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière, contribuant ainsi à faire passer de 20 à 5 % le nombre moyen annuel d’accidents de la route mortels entre 2016 et 2017. Aux Tonga, on les surnomme les « Sœurs de la sécurité routière ».

Entre 2012 et 2016, les deux principales causes d’accidents graves et de décès étaient les excès de vitesse et la conduite en état d’ébriété. Les Sœurs de la sécurité routière ont alors pensé qu’en intensifiant la sensibilisation aux règles et aux risques de la route, elles pourraient contribuer à changer les comportements dangereux dans leur pays.

« Il n’y a pas d’auto-école aux Tonga, le port de la ceinture de sécurité est facultatif et les contrôles sont souvent limités parce que la police n’a pas assez de personnel, en particulier dans les îles éloignées, » explique Ane Tauki'uvea, agent routier.

« Vous n’avez qu’une vie »

Dans le cadre du Projet de consolidation du secteur des transports et en collaboration avec le ministère des Infrastructures, le département de la Police et le ministère de la Santé, les Sœurs ont parcouru le pays pour assurer la diffusion des règles élémentaires de sécurité routière qui peuvent sauver la vie des Tonguiens.

En décembre 2016, le prince héritier Tupoutoa ‘Ulukalala était l’invité d’honneur de la cérémonie de lancement de leur première campagne de sécurité baptisée Koe mo'ui'oku'oku taha pe (« Vous n’avez qu’une vie », en tonguien). La date de programmation, juste avant les fêtes de fin d’année, n’était pas due au hasard : c’est à cette période que se produisent la plupart des accidents de la route. Cette campagne a été largement relayée et couverte par les médias, en particulier par la radio qui est le moyen le plus efficace de communiquer avec les îles éloignées de l’archipel.

Quand elles se rendent dans des écoles, les Sœurs de la sécurité routière enseignent aux enfants des règles de sécurité simples : boucler sa ceinture de sécurité, sortir de la voiture du côté du trottoir ou encore redoubler de prudence quand on circule à bicyclette. Depuis 2016, elles ont visité une centaine d’écoles à travers le pays, touchant plus de 10 000 élèves.

Ces rencontres ont eu un grand impact, souligne Hepisipa Oko, responsable de l’ingénierie routière au ministère des Infrastructures. Elle ajoute : « Des parents viennent nous voir et nous racontent que leurs enfants les grondent s’ils roulent trop vite ou s’ils téléphonent en conduisant ! ».


« Nous avons réalisé des spots et des vidéos pédagogiques montrant les risques de la conduite en état d’ébriété et de la vitesse, mais aussi des vidéos qui donnent des conseils utiles pour que nous soyons tous des usagers de la route plus responsables  »
Maile Fotu
Assistante administrative du projet

Susciter l’intérêt des Tonguiens

Cependant, les Sœurs ont bien conscience que, pour que leur action ait un impact immédiat, elles doivent aussi toucher les conducteurs actuels. Pour ce faire, elles ont distribué aux ministères et aux postes de police du pays des fiches d’information qui présentent les panneaux de signalisation routière et leur signification. Elles ont aussi organisé des émissions de radio avec des policiers et des agents de la sécurité routière pour répondre aux questions du public. Enfin, elles ont posté des messages dans les médias et sur Facebook, où les vidéos se sont révélées très populaires. Ces vidéos pédagogiques contiennent des informations sur la circulation à bicyclette, le comportement à adopter en tant que passager ou piéton, ainsi qu’un résumé des compétences qui doivent être acquises pour obtenir le permis de conduire.

« Les vidéos ont été l’un des meilleurs moyens de susciter l’intérêt des gens », explique Maile Fotu, qui travaille comme assistante administrative sur le projet. « Nous avons réalisé des spots et des vidéos pédagogiques montrant les risques de la conduite en état d’ébriété et de la vitesse, mais aussi des vidéos qui donnent des conseils utiles pour que nous soyons tous des usagers de la route plus responsables. Les enfants adorent regarder des vidéos et nous en laissons dans les écoles que nous visitons pour qu’ils puissent les regarder à nouveau plus tard et qu’ils n’oublient pas le message. »

Les trois femmes ont aussi reçu le soutien du Fonds mondial pour la sécurité routière (a) qui a financé une partie du coût de fabrication de ces différents supports de communication.

Malheureusement, de nombreux pylônes d’éclairage ont été abattus par le cyclone Gita en février 2018 et sont restés hors service pendant plusieurs semaines, ce qui a entraîné la récente recrudescence des accidents. Mais cette difficulté n’a fait que stimuler les Sœurs de la sécurité routière, comme en témoigne Hepisipa Oko : « Nous avons déjà planifié nos prochaines actions et, bientôt, nous retournerons rencontrer les habitants dans les villages et les églises. »


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