Tonga, 9 mai 2018 – Au Royaume des Tonga, Hepisipa Oko, Ane Tauki’uvea et Maile Fotu s’emploient à améliorer la sécurité routière, avec le soutien de la Banque mondiale. Depuis plus de deux ans, les trois femmes parcourent le pays pour rencontrer des jeunes et mener des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière, contribuant ainsi à faire passer de 20 à 5 % le nombre moyen annuel d’accidents de la route mortels entre 2016 et 2017. Aux Tonga, on les surnomme les « Sœurs de la sécurité routière ».
Entre 2012 et 2016, les deux principales causes d’accidents graves et de décès étaient les excès de vitesse et la conduite en état d’ébriété. Les Sœurs de la sécurité routière ont alors pensé qu’en intensifiant la sensibilisation aux règles et aux risques de la route, elles pourraient contribuer à changer les comportements dangereux dans leur pays.
« Il n’y a pas d’auto-école aux Tonga, le port de la ceinture de sécurité est facultatif et les contrôles sont souvent limités parce que la police n’a pas assez de personnel, en particulier dans les îles éloignées, » explique Ane Tauki'uvea, agent routier.
« Vous n’avez qu’une vie »
Dans le cadre du Projet de consolidation du secteur des transports et en collaboration avec le ministère des Infrastructures, le département de la Police et le ministère de la Santé, les Sœurs ont parcouru le pays pour assurer la diffusion des règles élémentaires de sécurité routière qui peuvent sauver la vie des Tonguiens.
En décembre 2016, le prince héritier Tupoutoa ‘Ulukalala était l’invité d’honneur de la cérémonie de lancement de leur première campagne de sécurité baptisée Koe mo'ui'oku'oku taha pe (« Vous n’avez qu’une vie », en tonguien). La date de programmation, juste avant les fêtes de fin d’année, n’était pas due au hasard : c’est à cette période que se produisent la plupart des accidents de la route. Cette campagne a été largement relayée et couverte par les médias, en particulier par la radio qui est le moyen le plus efficace de communiquer avec les îles éloignées de l’archipel.
Quand elles se rendent dans des écoles, les Sœurs de la sécurité routière enseignent aux enfants des règles de sécurité simples : boucler sa ceinture de sécurité, sortir de la voiture du côté du trottoir ou encore redoubler de prudence quand on circule à bicyclette. Depuis 2016, elles ont visité une centaine d’écoles à travers le pays, touchant plus de 10 000 élèves.
Ces rencontres ont eu un grand impact, souligne Hepisipa Oko, responsable de l’ingénierie routière au ministère des Infrastructures. Elle ajoute : « Des parents viennent nous voir et nous racontent que leurs enfants les grondent s’ils roulent trop vite ou s’ils téléphonent en conduisant ! ».