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ARTICLE 20 avril 2018

Libérer le potentiel des filles et des femmes pour améliorer leurs futurs revenus

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Dans les zones rurales de Zambie, les filles ont moins de chances d’aller au terme de leurs études secondaires que les garçons. 

Photo: Jean Madela


En investissant dans le capital humain des femmes, les sociétés font un pari gagnant. Les femmes instruites ont davantage tendance à travailler dans le secteur formel, retarder l’âge de leur mariage mais aussi à avoir moins d’enfants et à s’en occuper mieux. Un projet pour les zones rurales de la Zambie soutient la scolarité secondaire des filles et la formation des femmes en âge de travailler afin leur donner le sens des affaires et des capacités indispensables au quotidien.

Eunice Sichone est l’une des 600 jeunes filles à avoir retrouvé en 2017 le chemin de l’école secondaire dans le district de Gwembe, dans la Province méridionale de la Zambie — et elle en est très heureuse. Elle veut devenir infirmière et est prête à travailler dur pour aider sa famille à s’extraire de la pauvreté.

Comme d’autres, Eunice a bénéficié du Projet pour l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes (GEWEL) (a), dont l’un des volets consiste à accorder des bourses pour le maintien des filles à l’école. Le but est d’aider près de 14 000 adolescentes à aller au terme de leur scolarité secondaire et environ 75 000 femmes vivant en zones rurales à se lancer dans des activités productives.


« La bourse est très utile pour les parents qui, comme nous, ont du mal à joindre les deux bouts, car nous pouvons payer les frais de scolarité. Sans cette aide, Eunice n’aurait pas pu poursuivre ses études.  »
Père d’Eunice Sichone, une jeune fille de 14 ans dans le district de Gwembe

Grâce à un financement de 65 millions de dollars de l’IDA (le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres), le projet contribue aux efforts des autorités zambiennes pour installer une croissance inclusive, en s’attaquant au double défi de la pauvreté et des inégalités hommes-femmes. Les taux d’abandon scolaire à l’adolescence sont en effet supérieurs chez les femmes, et celles-ci sont davantage tributaires d’une agriculture de subsistance — deux facteurs étroitement corrélés à la faiblesse des revenus.

Les mesures prises pour changer la donne auront un effet transformateur sur les filles et les femmes mais également sur leurs familles. Elles permettront aussi au pays de renforcer son capital humain et de s’engager sur une trajectoire de croissance soutenue à long terme.

Encourager la poursuite des études

Pour le père d’Eunice, cette aide est bienvenue car, depuis qu’il a fait faillite (et que sa femme l’a quitté), il n’a plus les moyens d’assumer ses études. « La bourse est très utile pour les parents qui, comme nous, ont du mal à joindre les deux bouts, car nous pouvons payer les frais de scolarité. Sans cette aide, Eunice n’aurait pas pu poursuivre ses études », explique-t-il.

Pour les familles les plus démunies de Zambie, le coût de l’enseignement secondaire est prohibitif et freine la scolarisation des enfants. Alors que l’enseignement primaire est gratuit, il faut passer un examen national et payer des frais de scolarité pour poursuivre dans le secondaire.

Selon une enquête de suivi sur les conditions de vie en Zambie (2010), la plupart des filles qui ont abandonné leurs études entre 2002 et 2010 l’ont fait pour des raisons financières.

La ministre de l’Égalité hommes-femmes, Victoria Kalima, insiste sur tous les atouts d’une scolarité plus longue : « les recherches prouvent que, plus instruites, les femmes sont en meilleure santé, participent davantage au marché du travail formel, gagnent plus d’argent, donnent naissance à moins d’enfants, se marient plus tard et prennent mieux en charge leurs propres enfants. »

De la subsistance à des moyens d’existence durables

Le projet propose en outre des formations pratiques et commerciales de base aux femmes âgées de 19 à 64 ans qui sont, le plus souvent, mères de famille. Grâce à ces formations, elles acquièrent des compétences qui leur permettent de transformer des activités précaires en microentreprises viables, et d’améliorer ainsi leur niveau de vie.

Ce programme associe « compétences pour la vie et techniques commerciales simples, subventions à la productivité, accès à l’épargne, accompagnement et soutien par les pairs », souligne Emmerine Kabanshi, ministre du Développement communautaire et des Services sociaux.

Dès sa première année de déploiement, le projet a touché plus de 21 000 filles et femmes vivant dans l’extrême pauvreté. D’ici 2020, il devrait concerner pratiquement 100 000 filles et femmes dans la moitié des districts du pays.



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