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ARTICLE 17 avril 2018

Indice de santé : prendre le pouls des États pour transformer l’Inde

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Crédit photo : Banque mondiale


L'Inde a réalisé des progrès notables en matière d’allongement de l'espérance de vie, de réduction de la mortalité maternelle et infantile et d'autres priorités sanitaires. Toutefois, le pays n'a pas atteint certains objectifs nationaux et internationaux. Il existe par ailleurs de grandes disparités d'un État à l'autre en ce qui concerne l’état de santé de la population et la performance des systèmes de santé.

Pour contribuer à la transformation de ce secteur, la NITI Aayog (Institution nationale pour la transformation de l’Inde), en collaboration avec la Banque mondiale et le ministère indien de la Santé et de la Protection de la famille, a entrepris d’élaborer un indice de santé. Il s’agit là d’un exercice systématique sans précédent qui permettra de suivre, année après année, l’évolution des résultats sanitaires et de performance des systèmes de santé dans les États et territoires de l'Union.

L'indice de santé classe les États en fonction de plusieurs indicateurs tels que le taux de mortalité néonatale (décès survenant dans les 28 premiers jours de la vie), la couverture vaccinale, le taux de succès du traitement des cas confirmés de tuberculose, la stabilité de l’affectation des principaux gestionnaires, les postes de médecins et de spécialistes vacants dans les établissements de santé, ou encore le fonctionnement des centres de santé primaire, des antennes de premier échelon et des unités de soins cardiaques.

Un double objectif

L'objectif de l'indice de santé n'est pas seulement de classer les États en fonction de leur performance générale, mais aussi selon la progression de leur performance annuelle, car ce sont les progrès cumulés des États et des territoires de l'Union qui définiront le destin de l'Inde. Afin de comparer des entités similaires, les États et territoires ont été classés en trois catégories, à savoir les grands États, les petits États et les territoires de l'Union.

 


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Crédit photo : Banque mondiale


Un outil pour l’action publique

L'indice peut être assimilé à un bilan de santé annuel : c’est un outil pratique qui permet aux gouvernements des États de repérer les aspects dans lesquels ils ont progressé, stagné ou décliné. Le rapport sur l'indice de santé fournit des informations sur l'ampleur des changements à un niveau global ainsi que pour chacun des 23 indicateurs. En analysant la situation, les États peuvent concentrer leurs efforts sur un meilleur ciblage des interventions et l’amélioration de la prestation des services de santé afin de répondre aux besoins de la population. Cela peut aussi favoriser un échange de savoirs avec des États ayant des caractéristiques similaires et qui ont constaté des améliorations.

Une marge de progrès considérable pour tous les États et territoires

Cet exercice d’introspection sera très utile à tous les États et territoires de l’Union. En effet, le premier rapport sur l’indice de santé (Healthy States, Progressive India) montre que même ceux qui obtiennent les meilleurs résultats ont encore une marge de progrès considérable. Par exemple, le Kerala, le Mizoram et le Lakshadweep, qui sont respectivement le grand État, petit État et territoire de l’Union en « meilleure santé », ont encore du chemin à parcourir et peuvent largement améliorer leurs performances.

L’indice de santé est un outil innovant, car non seulement il stimule la concurrence en comparant des États similaires, mais il incite également chaque État à améliorer sa performance par rapport à l'année précédente. Par exemple, bien que le Kerala soit demeuré l'État en meilleure santé en 2014-2015 comme en 2015-2016, on y a observé une légère baisse de la valeur de son indice de santé.

Un bilan de santé très contrasté

Le fossé séparant les États les plus et les moins performants est très large : ainsi, l’écart entre le Kerala et l'Uttar Pradesh est de 43 points, il est de 36 points entre le Mizoram et le Nagaland, et de 31 points entre le Lakshadweep et Dadra et Nagar Haveli.

 

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Source du graphique : rapport Healthy States, Progressive India
 

Éviter le relâchement et nourrir l’espoir

On peut s’attendre à ce que le suivi des progrès réalisés contribuera aussi à éviter tout relâchement parmi les « grands États en bonne santé » tels que le Kerala, le Punjab et le Tamil Nadu, qui ont dès le début obtenu de bons résultats. Parallèlement, l’indice devrait nourrir l'espoir et l'optimisme dans de grands États comme le Jharkhand, le Jammu-et-Cachemire et l'Uttar Pradesh, dont les performances ont toujours été médiocres, mais qui affichent les plus grandes avancées en matière de santé.

 


Healthy States, Progressive India


Des mesures d’incitation pour les États

Par la mise en avant des États qui ont accompli le plus de progrès, l'indice de santé devrait permettre de changer l’approche de décideurs traditionnellement préoccupés par les dépenses, les intrants et les extrants budgétaires, en faisant davantage porter leur attention sur les résultats. La décision du ministère de la Santé publique de lier l'indice à des mesures d’incitation dans le cadre de la Mission nationale de la santé signifie clairement aux États que le suivi est désormais axé sur les résultats et que les mesures d’incitation le sont sur les performances.

Des données de meilleure qualité sont indispensables

Le processus d'élaboration et de déploiement de l'indice a mis en évidence d’importantes lacunes dans la disponibilité des données sur les résultats sanitaires et la performance des systèmes de santé. Il met en lumière le besoin de données programmatiques robustes pouvant être utilisées pour assurer un suivi continu. 

 



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