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Un nouveau réseau d’autobus permet aux passagers d’économiser du temps et de l’argent

25 janvier 2017


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Propres et performants, les autobus du nouveau réseau de liaisons rapides de Dar-es-Salaam font économiser du temps et de l’argent aux passagers et offrent de meilleures conditions de travail aux conducteurs. 

Photo : TrueVision/Banque mondiale

Pour les mégalopoles d’Afrique, les transports en commun sont un enjeu vital. À Dar-es-Salaam, un nouveau réseau de liaisons rapides par autobus allège le trafic et permet déjà aux usagers de récupérer les 16 jours de travail perdus par an dans les embouteillages. Quand toute la flotte sera opérationnelle, le réseau devrait pouvoir transporter 400 000 passagers par jour, contre 190 000 actuellement.

DAR ES SALAAM – Avec l’envolée de sa population, passée de 2,5 millions d’habitants en 2002 à 5 millions aujourd’hui, la ville de Dar-es-Salaam pourrait bien rejoindre le club des mégalopoles d’ici 2027 en franchissant la barre des 10 millions d’habitants. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les besoins de mobilité.

Selon la Banque mondiale, les habitants de Dar-es-Salaam consacreraient environ 34 % de leur revenu mensuel aux transports, amputant ainsi les ressources disponibles, notamment leur temps, pour effectuer un travail productif. Près de 60 % des banlieusards empruntent des daladalas, des minibus gérés par des particuliers, et 15 % utilisent leur voiture. Les autres se débrouillent autrement, y compris à pied.

Pour alléger le trafic, la ville a investi dans un nouveau réseau de liaisons rapides par autobus (BRT), financé à hauteur de 290 millions de dollars par un crédit de l’IDA (le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres), au titre du deuxième Projet de corridor de transport central (a). À son lancement en mai 2016, le réseau transportait 70 000 passagers par jour. En décembre 2017, ce nombre avait atteint 190 000.


« J’ai réduit mon budget de transport de plus de 70 %.  »

Ibrahim Mwalafyale

Habitant de Dar-es-Salaam qui préfère désormais venir à Dar-es-Salaam en bus plutôt qu’en voiture.

Moins d’embouteillages, davantage de perspectives

« J’ai réduit mon budget de transport de plus de 70 % », explique Ibrahim Mwalafyale, qui dépensait avant 25 000 shillings tanzaniens par jour (environ 11 dollars) pour se rendre en voiture en ville. Aujourd’hui, il laisse sa voiture à proximité de chez lui et prend le bus.

En plus de réduire la facture pour les usagers, le nouveau réseau raccourcit le temps de trajet entre la banlieue et le centre-ville : ce qui prenait auparavant une à deux heures et demie ne dure plus que 40 à 50 minutes. Et les usagers ont récupéré environ 16 jours de travail perdus auparavant chaque année dans les embouteillages

« Les autobus sont plus rapides », affirme Ronald Lwakatare, directeur général de l’agence DART rattachée au cabinet du Premier ministre de Tanzanie pour superviser l’opérateur privé de BRT. « Le réseau améliore aussi les conditions générales de circulation parce que, comme les gens prennent moins leurs voitures, les voies non réservées sont nettement plus fluides, même aux heures de pointe. »

Sans oublier les opportunités qui s’offrent aux agents immobiliers et autres prestataires de services tout au long du parcours. À côté de la gare routière de Kimara, les deux frères Kassim ont transformé un terrain vague en parking, avec service de lavage et de réparation des voitures. Leurs affaires sont florissantes : « Nous prenons 2 000 shillings pour laver une voiture. Et comme nous sommes mécaniciens qualifiés, nous pouvons faire des réparations ou effectuer l’entretien. Nous n’avons plus une minute à nous. »

Augmenter le nombre de passagers

Le premier tronçon du réseau couvre 21 kilomètres sur un axe majeur, avec des voies réservées, cinq terminaux, 27 arrêts et un dépôt. Des marchés ont été lancés pour étoffer la flotte d’autobus, assurer la billetterie et gérer les fonds. En juin 2018, les 305 autobus de la flotte devraient être opérationnels et le nombre quotidien d’usagers devrait atteindre les 400 000 passagers.

Avec sa flotte initiale de 140 autobus, l’opérateur BRT a embauché 400 chauffeurs qui travaillent par roulement. « J’aime beaucoup conduire les autobus du réseau BRT, parce que c’est un environnement de travail bien plus agréable qu’avant et le salaire est bien meilleur », explique Catherine Mpanda, une mère de 32 ans et l’une des trois seules femmes conductrices.


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