Pour les habitants de Rosario, en Argentine, une ville qui gère bien ses déchets ce n’est pas qu’une ville propre. La démarche adoptée à Rosario a permis d’accroître l’activité économique tout en préservant l’environnement avec, affirme le maire Monica Fein, « un impact direct sur l’essentiel : la qualité de vie des citoyens ».
« Nous avons fait le pari d’innover dans la recherche de solutions », explique Monica Fein. « Notre décision de moderniser les services de collecte a profondément transformé notre ville. »
Il y a encore une génération, nombre de villes à travers le monde ne disposaient pas d’un programme complet pour la gestion des ordures ménagères. Les déchets organiques servaient à nourrir les animaux et les déchets d’emballages étaient quasiment inexistants. Mais aujourd’hui, sous l’effet de la croissance démographique, de l’urbanisation galopante et du développement économique, la gestion des ordures devient l’une des priorités à l’échelle planétaire.
En 2012, la Banque mondiale a tiré la sonnette d’alarme dans un rapport phare intitulé What a Waste (a), qui prévoyait une hausse de 70 % du volume des déchets urbains à l’horizon 2025, et un documentaire encensé par la critique, Trashed (a), a montré en détail l’ampleur de la crise mondiale des déchets.
Les villes, au centre du problème
Étant donné que la gestion des déchets solides incombe généralement aux municipalités, il n’est pas étonnant que cette problématique soit l’une des priorités des maires, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, comme le souligne Ede Illjasz-Vasquez, directeur principal du pôle mondial d’expertise en Développement social, urbain et rural, et résilience, au sein de la Banque mondiale.
« Sans une bonne gestion des déchets solides, vous ne pouvez pas construire des villes qui soient à la fois durables et agréables à vivre », explique-t-il. « Le problème ne se résume pas à trouver des solutions techniques. Il faut aussi raisonner en termes d’impacts sur le climat (a), sur la santé (a) et sur la sécurité (a), et prendre en compte les aspects sociaux, qui vont de l’inclusion des ramasseurs d’ordures à la nécessité d’un changement de comportement, afin d’encourager les individus et les pays à produire moins de déchets et à les recycler (a). »