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Améliorer l'accès et les opportunités pour les communautés lacustres de Sô-Ava

22 janvier 2016


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La nouvelle passerelle de Sô-Ava, de 50 mètres de long, relie désormais Vekky-Daho à Sô-Tchanhoué.

© Wilfrid Adoun / PSDCC

LES POINTS MARQUANTS
  • La pirogue était jusqu’en mars 2015 le seul moyen de transport des habitants de la commune de Sô-Ava vivant au bord du lac Nokoué.
  • Un financement de la Banque mondiale a permis de désenclaver les villages en construisant une passerelle qui relie Vekky-Daho à Sô-Tchanhoué.
  • Ce nouveau pont facilitera les déplacements des habitants et développera l’activité économique.

VEKKY-DAHO, le 22 janvier 2016—D'aussi loin qu'ils s'en souviennent, les riverains de Sô-Ava, commune du département de l’Atlantique au Bénin constituée d’habitations sur pilotis, dépendaient des pirogues pour se rendre d’un village à un autre.

« Étant entourés d’eau, le déplacement d’une case à une autre se faisait uniquement par pirogue. C’était une situation difficile et cela nous prenait du temps pour aller dans les autres villages. Les risques de noyade étaient importants », explique Gabriel Doguenou, chef de l’arrondissement de Vekky-Daho.

Les travaux, entrepris en mars 2015, laissent présager un meilleur avenir aux habitants de So-Tchanhoué, Sô-Zounko et Vekky-Daho. Grâce à la construction de 200 mètres de piste prolongée par une passerelle de 50 mètres, ces communautés —historiquement, culturellement et économiquement proches— sont désormais reliées. La passerelle, financée par le Projet de services décentralisés conduits par les communautés (PSDCC), a été construite en quatre mois, un temps record. Elle changera la vie de plus de 35 000 habitants.


« Cette passerelle est une aubaine pour les habitants de Sô-Tchanhoué, Sô-Zounko et Vekky-Daho. Maintenant nous pouvons circuler rapidement entre les trois villages dans des conditions sûres »

Antoine Kakessou

chef du service de la planification et du développement local à la Mairie de Sô-Ava


« Cette passerelle est une aubaine pour les habitants de Sô-Tchanhoué, Sô-Zounko et Vekky-Daho. Maintenant, nous pouvons circuler rapidement entre les trois villages dans des conditions sûres. Cette amélioration nous permettra d’augmenter nos activités économiques et nos échanges tout au long de l’année », indique Antoine Kakessou, chef du service de la planification et du développement local à la Mairie de Sô-Ava.  

Les populations bénéficiaires et les autorités locales se sont fortement mobilisées pour que cette passerelle voit le jour.

« Notre engagement pour la réalisation de cet ouvrage a été total. C’est l’ensemble des habitants réunis en assemblée générale qui a souhaité l’édification de ce pont. Nous sommes très satisfaits de ces travaux car le résultat a changé notre quotidien en mieux. Nos enfants peuvent désormais aller à l’école sans être accompagnés », se réjouit Reine Adigbi, membre de l’association de développement villageois de Vekky-Daho.

La passerelle de Sô-Ava a coûté plus de 21 millions de francs CFA (soit environ 40 000 dollars). Elle a fait l’objet de plusieurs études – environnementale, sociale et géotechnique – pour garantir sa qualité et sa durabilité. Des tests de résistance aux intempéries ont également été menés étant donné les risques climatiques : « Sô-Ava n’est pas un site comme les autres à cause de sa nature lacustre. Nous avons pris toutes les dispositions pour assurer que l’ouvrage soit pérenne pour sortir définitivement les populations de l’enclavement», affirme Germain Ouin Ouro, secrétaire exécutif du PSDCC.

Financé par la Banque mondiale, le PSDCC a démarré en janvier 2013. Il est destiné à améliorer l’accès des communautés pauvres aux infrastructures socioéconomiques de base suivant une approche de développement aux mains des communautés. Un programme pilote de filets sociaux y est également intégré. La revue à mi-parcours du projet qui s’est tenue à Cotonou du 30 novembre au 16 décembre 2015 a révélé des résultats très encourageants. 256 000 personnes, dont 52% sont des femmes, ont bénéficié de ce projet.

Au-delà de ces actions, le PSDCC accompagne le développement des communes dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique Nationale de Décentralisation et de Déconcentration. Le projet transfère des ressources financières aux communes via le Fonds d’appui au développement des communes (FADEC) afin de réaliser des infrastructures de base additionnelles dans 1 000 villages et d’améliorer l’accès des populations aux services sociaux.


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