Les huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui avaient pour but de fixer des cibles à atteindre au niveau international, ont été établis lors du Sommet du millénaire des Nations Unies en 2000. Il a fallu attendre deux ans pour qu'une autre réunion internationale définisse enfin concrètement les modalités de leur financement. Aujourd'hui, en 2015, alors que les OMD arrivent à échéance, la communauté internationale s'efforce de ne pas prendre la même voie.
Du 13 au 16 juillet, les dirigeants mondiaux se réunissent à Addis-Abeba (Éthiopie) dans le cadre de la Troisième conférence internationale sur le financement du développement pour élaborer un plan adapté à un nouvel ensemble de priorités, les Objectifs de développement durable (a), avant de se réunir en septembre pour approuver les cibles précises à atteindre.
Cette approche (sans doute plus raisonnable) sera-t-elle plus efficace que celle adoptée à Monterrey en 2002 ? L'enjeu n'est ni plus ni moins que de financer l'élimination de l'extrême pauvreté en l’espace d’une génération.
« Les décisions qui seront prises la semaine prochaine à Addis-Abeba (et à New York en septembre) pourraient bénéficier à plusieurs générations à venir », a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim.
« Mais nous allons devoir sortir des sentiers battus. Il nous faudra beaucoup renforcer la collaboration entre les États, le secteur privé, la société civile et les institutions de développement multilatérales, notamment en intégrant de nouveaux partenaires comme la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures et la Nouvelle banque de développement. »
Le paysage mondial du développement a profondément évolué depuis l'adoption des OMD en 2000. Les pays à revenu intermédiaire représentent une part bien plus importante du PIB mondial qu'à l'époque. Dans le même temps, on observe une forte hausse des inégalités au sein de nombreux pays, et l'écart se creuse entre riches et pauvres. En outre, le secteur privé joue un rôle de plus en plus important dans le financement des biens, des services et des infrastructures dans les économies émergentes, avec 778 milliards d'investissements directs étrangers en 2013.