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Table ronde des OSC avec les administrateurs de la Banque mondiale

29 avril 2014


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La table ronde des organisations de la société civile (OSC) avec les administrateurs de la Banque mondiale s’est tenue le mardi 8 avril 2014. Organisées depuis 2011 à l’occasion des Réunions de Printemps et des Assemblées annuelles, ces discussions sur les politiques publiques visent à promouvoir un dialogue aussi riche que possible entre le Groupe de la Banque mondiale et les OSC. Quelque 120 représentants d’OSC y ont pris part avec 12 administrateurs (ou leurs suppléants) et conseillers pour les pays suivants : Algérie, Allemagne, Arabie saoudite, Brésil, Canada, États-Unis, Finlande, France, Îles Salomon, Italie, Koweït, Pays-Bas, Russie et Suisse. Les droits humains, l’examen en cours des politiques de sauvegarde, l’inclusion des minorités sexuelles et l’impact de plusieurs projets financés par le Groupe de la Banque mondiale ont fait partie des thèmes abordés. La rencontre était co-présidée par Merza Hasan (administrateur pour le Koweït et d’autres pays du Moyen-Orient et doyen du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale) et Victoria Tauli Corpuz(directrice de l’organisation Tebtebba [Centre international des peuples autochtones pour la recherche et l’éducation] aux Philippines). Sara Aviel (administrateur suppléant pour les États-Unis) et Collins Magalasi (directeur exécutif d’Afrodad [Forum et réseau africains sur la dette et le développement] au Zimbabwe) ont été les premiers à prendre la parole.

M. Hasana ouvert formellement la réunion, remerciant les représentants des OSC pour leur présence. Il a présenté les différents administrateurs et souligné l’importance de ce dialogue pour sensibiliser le Groupe de la Banque mondiale aux préoccupations des OSC et relayer leurs idées au service d’une efficacité accrue des investissements de l’institution en faveur du développement. Il a fait le point sur les initiatives engagées par les bureaux des administrateurs en vue d’améliorer leurs sites web, conformément aux attentes exprimées par de nombreuses OSC dans un courrier officiel. Il a également annoncé l’ouverture d’une nouvelle plateforme pour simplifier le partage d’informations sur le personnel et les orientations stratégiques des administrateurs. Mme Corpuz a remercié les administrateurs de leur présence et dit apprécier la fidélité au principe de cette rencontre pendant les Réunions de printemps et les Assemblées annuelles. Elle a souligné que la franchise des échanges de vue et d’idées contribuait à renforcer les connaissances et les capacités des OSC à s’engager aux côtés du Groupe de la Banque mondiale tout en les aidant à jouer un rôle plus efficace pour promouvoir un développement durable dans leur pays et dans le monde.

Mme Aviel a rappelé que le nouveau cadre d’engagement avec les citoyens adopté par le Groupe faisait partie des priorités de l’institution puisqu’il peut contribuer au changement en améliorant les résultats du développement et en renforçant la redevabilité des pouvoirs publics vis-à-vis de leurs concitoyens. Elle est également revenue sur les mesures importantes prises par l’institution pour réformer sa structure opérationnelle ainsi que ses politiques en matière de budget et de recrutement, afin de se donner toutes les chances d’atteindre ses deux objectifs d’élimination de l’extrême pauvreté et de promotion de la prospérité partagée. Fort de l’ancienneté de ses relations avec la Banque mondiale, M. Magalasi a tenu à signaler l’amélioration évidente de la qualité du dialogue avec la société civile et de certains des instruments de reddition de compte du Groupe, à l’instar du Panel d’inspection. Il a ensuite évoqué plusieurs projets en cours au Guatemala, en Inde et au Kenya dont les OSC estiment qu’ils ont un impact négatif sur les populations locales et/ou l’environnement, formulant le vœu que cette rencontre soit l’occasion d’un échange fructueux à leur propos. Puis il a indiqué que les OSC souhaiteraient mieux comprendre les règles internes d’incitation du personnel pour améliorer les résultats et l’impact de la tendance croissante de l’IFC à recourir à des intermédiaires financiers pour promouvoir le développement.

Profitant de la séance de discussion qui a suivi, les représentants d’OSC ont soulevé un certain nombre de questions, de l’avancement de la révision actuelle des procédures de sauvegarde à l’intégration des droits humains et de l’égalité des sexes dans les nouvelles normes de la Banque mondiale. Un des participants a voulu savoir si les normes de sauvegarde révisées allaient renforcer les interventions de la Banque mondiale pour la conservation des forêts et la lutte contre le changement climatique dans des pays comme l’Indonésie. Plusieurs représentants d’OSC ont évoqué la question de l’accessibilité et du coût des projets privés dans le secteur de l’eau aux Philippines et en Inde, financés par l’IFC. Un militant LGBT a voulu connaître les mesures prises par le Groupe de la Banque mondiale face à l’homophobie croissante dans certains pays, se demandant si l’institution était prête à intégrer les minorités sexuelles dans ses politiques d’inclusion sociale. Plusieurs questions ont porté sur la poursuite du soutien de l’IFC à l’élargissement de la centrale électrique Tata Mundra, en Inde, alors même que le non-respect des règles de performance et les dégâts provoqués sur les communautés locales de pêcheurs sont avérés.


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L’administrateur co-présidant les débats a demandé à ses collègues de répondre à ces questions en fonction de leurs zones géographiques de responsabilité et de leur expertise. Tous ont remercié les OSC pour la pertinence de leurs questions, admettant que le Groupe de la Banque mondiale pouvait faire des erreurs mais soulignant qu’il s’efforçait constamment de les identifier et d’y remédier. Certains ont rappelé que la mission du Groupe de la Banque mondiale — remédier à la pauvreté chronique et promouvoir les indispensables réformes – comportait intrinsèquement des risques et des opportunités. D’où cette ouverture de l’institution aux différentes approches du développement (notamment les partenariats public-privé) selon les objectifs recherchés et le contexte national. La Banque mondiale continuera d’appuyer tout type de projets publics et privés pour autant qu’ils soient d’un bon rapport coût-efficacité et respectueux de l’environnement et qu’ils fassent avancer le développement. Un administrateur a salué le rôle des OSC, qui fournissent à la Banque des informations et des données en temps réel sur les effets, positifs et négatifs, des projets à haut risque pour les populations locales.

À propos de la révision des mesures de sauvegarde, plusieurs administrateurs ont réitéré l’engagement pris par la Banque mondiale de ne pas provoquer leur dilution, puisqu’elles sont devenues un label de qualité pour les normes du Groupe, même si l’objectif de l’exercice est de les rationnaliser et de les actualiser. Pour poursuivre son action dans des contextes difficiles et remédier à des problèmes complexes, la Banque doit disposer de normes de sauvegarde pratiques et applicables. Un autre administrateur a rappelé que si le Groupe de la Banque mondiale défend bien l’égalité des sexes, l’ajout d’une politique de sauvegarde dédiée à cette question ne serait pas forcément la meilleure manière de promouvoir cet objectif, sachant qu’il existe d’autres instruments plus praticables pour l’intégrer dans les opérations de l’institution. L’un de ses collègues a noté que l’inclusion sociale, qui recouvre les droits des minorités sexuelles, joue un rôle essentiel pour aider le Groupe à atteindre ses deux objectifs. Il importe donc de renforcer les capacités des OSC à intervenir dans ce domaine et à pousser de manière constructive leurs gouvernements à agir. Revenant sur le projet de Tata Mundra, plusieurs administrateurs ont remercié les OSC pour leurs informations précises, notant que l’IFC œuvrait à la mise en place d’un plan d’action visant à répondre aux inquiétudes des habitants.

M. Hasan a clôturé la réunion en remerciant tous les participants pour ces échanges constructifs et enrichissants, ce que Mme Corpus a volontiers reconnu, ajoutant qu’il faudrait peut-être prévoir plus de temps pour la prochaine table ronde, puisque les OSC n’avaient pas toutes eu l’occasion de commenter les échanges ou de poser leurs questions.

L’administrateur co-présidant les débats a demandé à ses collègues de répondre à ces questions en fonction de leurs zones géographiques de responsabilité et de leur expertise. Tous ont remercié les OSC pour la pertinence de leurs questions, admettant que le Groupe de la Banque mondiale pouvait faire des erreurs mais soulignant qu’il s’efforçait constamment de les identifier et d’y remédier. Certains ont rappelé que la mission du Groupe de la Banque mondiale — remédier à la pauvreté chronique et promouvoir les indispensables réformes – comportait intrinsèquement des risques et des opportunités. D’où cette ouverture de l’institution aux différentes approches du développement (notamment les partenariats public-privé) selon les objectifs recherchés et le contexte national. La Banque mondiale continuera d’appuyer tout type de projets publics et privés pour autant qu’ils soient d’un bon rapport coût-efficacité et respectueux de l’environnement et qu’ils fassent avancer le développement. Un administrateur a salué le rôle des OSC, qui fournissent à la Banque des informations et des données en temps réel sur les effets, positifs et négatifs, des projets à haut risque pour les populations locales.

À propos de la révision des mesures de sauvegarde, plusieurs administrateurs ont réitéré l’engagement pris par la Banque mondiale de ne pas provoquer leur dilution, puisqu’elles sont devenues un label de qualité pour les normes du Groupe, même si l’objectif de l’exercice est de les rationnaliser et de les actualiser. Pour poursuivre son action dans des contextes difficiles et remédier à des problèmes complexes, la Banque doit disposer de normes de sauvegarde pratiques et applicables. Un autre administrateur a rappelé que si le Groupe de la Banque mondiale défend bien l’égalité des sexes, l’ajout d’une politique de sauvegarde dédiée à cette question ne serait pas forcément la meilleure manière de promouvoir cet objectif, sachant qu’il existe d’autres instruments plus praticables pour l’intégrer dans les opérations de l’institution. L’un de ses collègues a noté que l’inclusion sociale, qui recouvre les droits des minorités sexuelles, joue un rôle essentiel pour aider le Groupe à atteindre ses deux objectifs. Il importe donc de renforcer les capacités des OSC à intervenir dans ce domaine et à pousser de manière constructive leurs gouvernements à agir. Revenant sur le projet de Tata Mundra, plusieurs administrateurs ont remercié les OSC pour leurs informations précises, notant que l’IFC œuvrait à la mise en place d’un plan d’action visant à répondre aux inquiétudes des habitants.

M. Hasan a clôturé la réunion en remerciant tous les participants pour ces échanges constructifs et enrichissants, ce que Mme Corpus a volontiers reconnu, ajoutant qu’il faudrait peut-être prévoir plus de temps pour la prochaine table ronde, puisque les OSC n’avaient pas toutes eu l’occasion de commenter les échanges ou de poser leurs questions.

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