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La charge mondiale de la morbidité : quelques données sur l’Afrique subsaharienne

09 septembre 2013


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LES POINTS MARQUANTS
  • Le rapport « Global Burden of Disease » (la charge mondiale de morbidité) est une étude scientifique dont l’objectif est d’identifier les principales causes de mortalité et d’incapacité en fonction des régions, du sexe et de l’âge des populations
  • En Afrique subsaharienne, des progrès significatifs ont été enregistrés en matière de santé et la diarrhée et la pneumonie font notamment moins de victimes chez les enfants
  • On assiste également depuis 1990 à une baisse significative de la mortalité causée par la rougeole et la malaria

WASHINGTON, le 4 septembre 2013-- Au cours des vingt dernières années, la situation en matière de santé à l'échelle mondiale a évolué rapidement. Dans le monde entier, les individus vivent plus longtemps qu’auparavant et les populations vieillissent. On assiste à un accroissement de la population mondiale. De nombreux pays ont fait des progrès remarquables dans la prévention de la mortalité infantile. Par conséquent, la charge de la maladie se définit de plus en plus en termes d'incapacité plutôt que de mortalité prématurée.

Les causes principales de mortalité et d'incapacité sont passées des maladies transmissibles chez les enfants aux maladies non transmissibles chez les adultes. La surconsommation alimentaire a dépassé la famine comme facteur de risque de maladie. Bien que des tendances claires se dessinent au niveau mondial, des variations importantes existent d'une région et d'un pays à l'autre. Ce contraste est le plus évident en Afrique subsaharienne, où les maladies transmissibles, nutritionnelles, maternelles et du nouveau-né sont encore prédominantes.

Dans cette région, des progrès significatifs ont été effectués en matière de réduction des décès liés à de nombreuses maladies et affections transmissibles touchant les jeunes enfants, particulièrement les maladies diarrhéiques et les infections des voies respiratoires inférieures. À l'heure actuelle, ces maladies sont toujours parmi les causes principales de mortalité dans cette région, mais leur charge relative a fortement diminué par rapport à la situation il y a vingt ans.

Cette publication présente un résumé des observations mondiales de l'étude GBD  2010, avec un accent sur les données régionales d'Afrique subsaharienne. Les différences au sein de la région en matière de maladies, de blessures et de facteurs de risques sont également explorées. Les observations principales en Afrique subsaharienne sont les suivantes :

  • Dans l'ensemble, la région subsaharienne a fait des progrès en terme de réduction de la mortalité et de prolongation de la durée de vie depuis 1970. Cependant, certains pays ont présenté des taux de mortalité accru pour certains groupes d'âges et sexes entre 1990 et 2010. Par exemple, le Mozambique a vu augmenter ses taux de mortalité chez les femmes âgées de 25  à 29 ans.
  • Au cours des vingt dernières années, la région est parvenue à réduire les décès prématurés et incapacités liés à certaines causes transmissibles, nutritionnelles, maternelles et du nouveau-né, en particulier les maladies diarrhéiques et les  infections des voies respiratoires inférieures. Dans toute la région, les décès dus  à la rougeole et au tétanos ont diminué sensiblement depuis 1990. Le paludisme et le VIH/SIDA ont provoqué plus de décès en 2010 qu'en 1990, mais ces deux  maladies ont atteint un pic entre 2000 et 2005 dans la plupart des pays.
  • Bien que leur charge relative ait diminué, les causes transmissibles, nutritionnelles, maternelles et du nouveau-né, notamment les maladies diarrhéiques, les infections des voies respiratoires inférieures et la malnutrition protéino-énergétique, restent les causes principales de mortalité dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, particulièrement dans les pays à faible revenu tels que le Niger et la Sierra Leone.
  • Entre 1990 et 2010, la charge des maladies non transmissibles a augmenté, particulièrement pour les AVC, la dépression, le diabète et la cardiopathie  ischémique, dans les pays à revenu intermédiaire supérieur de la région.
  • En parallèle au développement de nombreux pays subsahariens, les accidents de la route pèsent de plus en plus lourdement sur la santé des populations. Plusieurs pays ont vu une augmentation de la violence interpersonnelle, en particulier la République démocratique du Congo et le Lesotho. En Somalie et au Soudan, des conflits actuels et passés ont provoqué des taux élevés de perte de santé liée à la guerre.
  • Dans la majorité de la région subsaharienne, le pourcentage d'années de vie en bonne santé perdues en raison de l'incapacité était plus élevé en 2010 qu'en 1990. Dans l'ensemble, les causes principales d'incapacité dans cette région, notamment la dépression et la lombalgie, s'alignaient avec les causes principales d'incapacité au niveau mondial. Cependant, les maladies transmissibles telles que le VIH/SIDA et le paludisme étaient responsables d'une plus grande proportion des incapacités en Afrique subsaharienne que dans le reste du monde. En 2010, les déficits alimentaires, particulièrement l'anémie ferriprive,  représentaient presque le double des pertes de santé en Afrique subsaharienne qu'au niveau mondial. Cette tendance dépendait principalement des pays à faible revenu et n'était pas observée dans les pays à revenu intermédiaire  supérieur de la région comme la République de Maurice et les Seychelles.
  • La malnutrition et la pollution de l'air à l’intérieur des habitations étaient parmi les facteurs de risques principaux de décès prématurés et d'incapacité en Afrique subsaharienne. Dans la plupart des pays, des progrès significatifs ont été accomplis dans la réduction des risques tels que l'insuffisance pondérale chez l'enfant, les pratiques sous-optimales d'allaitement maternel et les carences en vitamines, ce qui a provoqué une chute de leur charge d'environ 30  à 50 % au cours des vingt dernières années. Toutefois, ces facteurs de risques restent parmi les trois facteurs principaux contribuant à la perte de santé dans toute la région, particulièrement dans les pays à faible revenu.
  • La consommation d'alcool, l'hypertension et le tabagisme étaient également des facteurs importants contribuant à la perte de santé en Afrique subsaharienne. Parmi les pays à revenu intermédiaire supérieur de la région, notamment le Gabon et l'Afrique du Sud, des valeurs élevées de glycémie à jeun et d’indice de masse corporelle étaient responsables d'une plus grande proportion de perte de santé. Dans les pays à faible revenu tels que la République centrafricaine, l'insuffisance pondérale chez l'enfant, était le facteur de risque principal entraînant la charge la plus importante.


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