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La vie reprend après les troubles politiques – Réinsertion des ex-combattants en Côte d’Ivoire

08 mai 2012


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LES POINTS MARQUANTS
  • Le Projet d'Assistance Post-Conflit (PAPC) de la Côte d’Ivoire contribue à améliorer les conditions de vie des ex-combattants et des jeunes à risque
  • Le projet met l’accent sur la réinsertion économique, l’appui au processus d'identification nationale, la réhabilitation communautaire et le renforcement des capacités
  • D’ores et déjà 18.000 personnes ont bénéficié de ce programme

ABIDJAN, le 8 mai 2012—Le Projet d'assistance post-conflit (PAPC) financé par la Banque mondiale a été mis en œuvre en 2007 pour soutenir le Programme de sortie de crise, un projet d’envergure mis en œuvre par le gouvernement ivoirien dans le cadre de l'Accord Politique de Ouagadougou signé en 2007 qui a mis fin à une crise nationale prolongée. Le PAPC visait à contribuer au processus d'identification nationale et à améliorer les opportunités économiques et l'accès aux services sociaux de base en faveur des communautés affectées par le conflit et des individus associés à des groupes armés.

« Le projet a démarré alors que la Côte d’Ivoire était en rupture avec ses partenaires au développement, » dit le Chef de Projet et Chargé principal des Opérations à la Banque mondiale, Emmanuel N. Noubissié. «Cependant la Banque mondiale jugeait important de soutenir financièrement le pays dans ses efforts de reprise économique et sociale. »

Des emplois pour les jeunes

Depuis son lancement, le PAPC a mis l’accent sur la question des jeunes qui ont pris les armes pendant la crise ivoirienne. La gamme de services mis à leur disposition comprend des offres d’emplois et des programmes de formations professionnelles et de gestion.

« Ces emplois donnent à ces jeunes une chance de gagner leur vie de manière digne, » dit Noubissié. « Ils leurs permettent de connaitre un mode de vie normal, loin des armes, et le plus entreprenants ont pu se constituer une cagnotte qui leur a permis de financer des activités génératrice de revenu ou de poursuivre des formations professionnelles plus poussées. »

Les emplois offerts dans le cadre de ce programme consistent en activités d’entretien des voiries, en projets de salubrité et d’entretien des bâtiments publics pour des personnes âgées de 18 à 40 ans. Bien que les contrats soient de courte durée (six mois tout au plus), les résultats sont encourageants.

« Lorsque le conflit a commencé, il n'y avait pas de possibilités d'emploi pour moi et beaucoup de mes amis, " explique Ticouho Sonza Lucien, qui bénéficie du programme de réinsertion financé par le PAPC.

A présent, malgré ses années passées dans des groupes paramilitaires locaux, Lucien gagne sa vie en œuvrant pour la paix et la cohésion sociale dans le cadre du PAPC.

Le chemin ardu de la démobilisation

Le projet PAPC n’a pas été sans contraintes, selon Kouassi Clément, Coordonnateur Adjoint chargé de la réinsertion économique au PAPC.  Bon nombre de participants réclament des contrats à plus longue durée et de meilleurs salaires.

« Face à  un contexte d’après-crise où de nombreux jeunes sont sans emploi, nous avons dû faire face à d’innombrables sollicitations, » explique Clément. « Notre  stratégie s’oriente désormais vers un accompagnement des jeunes ex-combattants par la  formation et le renforcement des capacités pour améliorer leur employabilité à long terme. »

La question des données disponibles a également posé problème. Bien que tout le monde s’accorde à dire que la réinsertion des ex-combattants est nécessaire, personne ne connait leur nombre exact.

« Tout le monde parle d’ex-combattants suite à la guerre. Mais accéder à ces anciens combattants, les accompagner dans leur réinsertion, a été quelque chose de difficile » dit Noubissié.

Selon Noubissié, il existe une base de données mais celle-ci n’est pas accessible au public.

« Le projet a démarré en 2008. » dit Noubissié. Notre objectif était d’atteindre 24.000 ex-combattants et jeunes à risque d’ici le 31 décembre 2011. Mais aujourd’hui, on est très loin de ce chiffre à cause de cette difficulté. »

A l’avenir, les coordonnateurs du projet espèrent étendre le programme au-delà d’Abidjan, dans d’autres régions touchées par la crise.  D’ores et déjà, 18.000 ex-combattants ont été soutenus par le PAPC.  D’ici la fin juin 2013, 30.000 autres jeunes devraient bénéficier de ce programme.


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