Zhang Jingwen, maîtresse dans une école primaire de la ville de Longnan, dans la province du Gansu, n’oubliera jamais le séisme de magnitude 8 qui est survenu dans le Wenchuan le 12 mai 2008 et a frappé 47 millions de personnes dans le sud-ouest de la Chine. Et pour cause :
« Quand l’école a commencé à trembler, j’ai juste regardé le plafond sans rien faire d’autre. Je n’ai mesuré l’amplitude du tremblement de terre que beaucoup plus tard », dit-elle. « Cela prouve que nous ne savons pas comment réagir aux catastrophes naturelles. »
Selon les experts, les séismes engendrent des conséquences si graves qu’on ne peut les gérer en se fiant seulement à son instinct. À cet égard, la sensibilisation à la gestion des catastrophes dans les zones sujettes aux séismes peut considérablement améliorer les chances de survie des victimes.
Grâce à un don du Fonds mondial pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR), la Banque mondiale a récemment tenu une série de sessions de formation visant à améliorer la manière dont les administrateurs, chefs d’établissement et enseignants de Longnan, dont Mme Zhang, gèrent les catastrophes. Ensemble, ils ont participé à un exercice de simulation de catastrophe et ont mené une opération de secours sur la Base nationale chinoise de formation au secours en zone urbaine.
Outre la gestion de catastrophes, ce groupe a également pris part à des ateliers visant à mettre au point des méthodes pédagogiques innovantes. Dans ce cadre, les participants se sont même rendus dans une école internationale de Pékin pour observer les meilleures pratiques en vigueur.
« Je n’avais jamais entendu parler de dictées ludiques », explique-t-elle à propos d’une nouvelle méthode pédagogique récemment acquise. « Cet exercice très amusant et très créatif pourrait tout à fait être incorporé à mes cours. »
L’éducation est l’une des priorités du programme de reconstruction
La ville de Longnan dans la province du Gansu, qui comptait parmi les régions les plus durement frappées par le tremblement de terre, a reçu 200 millions de dollars pour « reconstituer les forces de production et les moyens d’existence des quelque 5 264 800 personnes affectées par le séisme », selon Feng Jianshen, vice-gouverneur de la province du Gansu.
À Longnan, la plupart des gens vivent dans des montagnes isolées ; dans cette région, même les villes sont reculées, isolées et peu développées. Cela fait longtemps que l’éducation, l’un des éléments clés de l’effort de reconstruction, connaît des difficultés de développement. Les points noirs concernent tout particulièrement l’infrastructure et l’équipement scolaires de la région. En endommageant plus de 2 600 écoles de la zone de Longnan, le séisme d’il y a quatre ans a altéré une infrastructure scolaire déjà mal en point. À la suite du tremblement de terre, une évaluation de sécurité a signalé que plus de 62 % des bâtiments scolaires de Longnan « nécessitaient des réparations, voire plus ». Un demi-million d’élèves et plus de 26 000 enseignants ont ainsi dû travailler dans des préfabriqués ou des camps provisoires.
Pour remédier à cette situation, le projet de reconstruction a contribué à la reconstruction et à l’agrandissement des structures et des équipements scolaires, dont les bâtiments abritant les classes, les laboratoires, les dortoirs, les réfectoires, les terrains de sport et les sanitaires.
Sur les cinq établissements d’enseignement secondaire et les deux écoles d’enseignement professionnel et technique financés par la Banque mondiale, deux sont dorénavant reconstruits. Les écoles restantes devraient également être prêtes cette année.
« Auparavant, de nombreuses écoles de mon comté étaient constituées de temples délabrés transformés en bâtiments de fortune. Dorénavant, les écoles sont les plus beaux bâtiments du comté ! », précise Mi Wanming, secrétaire du parti d’un village du comté de Wen, à Longnan.