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Chine : Rétablir et améliorer l'éducation dans les zones frappées par le séisme de 2008

01 mai 2012


LES POINTS MARQUANTS
  • Quarante-sept millions de personnes ont été touchées par le séisme qui a frappé le sud-ouest de la Chine en 2008 et l’éducation locale, déjà fragile, a été ébranlée.
  • À Longnan, un projet financé par la Banque a contribué à la reconstruction des établissements scolaires et à l’amélioration de l’enseignement dans son ensemble.
  • Grâce à ce projet, les chefs d’établissement et les enseignants de cette région ont reçu une formation sur la gestion des catastrophes et sur le développement de méthodes pédagogiques innovantes.

Zhang Jingwen, maîtresse dans une école primaire de la ville de Longnan, dans la province du Gansu, n’oubliera jamais le séisme de magnitude 8 qui est survenu dans le Wenchuan le 12 mai 2008 et a frappé 47 millions de personnes dans le sud-ouest de la Chine. Et pour cause :

« Quand l’école a commencé à trembler, j’ai juste regardé le plafond sans rien faire d’autre. Je n’ai mesuré l’amplitude du tremblement de terre que beaucoup plus tard », dit-elle. « Cela prouve que nous ne savons pas comment réagir aux catastrophes naturelles. »

Selon les experts, les séismes engendrent des conséquences si graves qu’on ne peut les gérer en se fiant seulement à son instinct. À cet égard, la sensibilisation à la gestion des catastrophes dans les zones sujettes aux séismes peut considérablement améliorer les chances de survie des victimes.

Grâce à un don du Fonds mondial pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR), la Banque mondiale a récemment tenu une série de sessions de formation visant à améliorer la manière dont les administrateurs, chefs d’établissement et enseignants de Longnan, dont Mme Zhang, gèrent les catastrophes. Ensemble, ils ont participé à un exercice de simulation de catastrophe et ont mené une opération de secours sur la Base nationale chinoise de formation au secours en zone urbaine.

Outre la gestion de catastrophes, ce groupe a également pris part à des ateliers visant à mettre au point des méthodes pédagogiques innovantes. Dans ce cadre, les participants se sont même rendus dans une école internationale de Pékin pour observer les meilleures pratiques en vigueur.

« Je n’avais jamais entendu parler de dictées ludiques », explique-t-elle à propos d’une nouvelle méthode pédagogique récemment acquise. « Cet exercice très amusant et très créatif pourrait tout à fait être incorporé à mes cours. »

L’éducation est l’une des priorités du programme de reconstruction

La ville de Longnan dans la province du Gansu, qui comptait parmi les régions les plus durement frappées par le tremblement de terre, a reçu 200 millions de dollars pour « reconstituer les forces de production et les moyens d’existence des quelque 5 264 800 personnes affectées par le séisme », selon Feng Jianshen, vice-gouverneur de la province du Gansu.

À Longnan, la plupart des gens vivent dans des montagnes isolées ; dans cette région, même les villes sont reculées, isolées et peu développées. Cela fait longtemps que l’éducation, l’un des éléments clés de l’effort de reconstruction, connaît des difficultés de développement. Les points noirs concernent tout particulièrement l’infrastructure et l’équipement scolaires de la région. En endommageant plus de 2 600 écoles de la zone de Longnan, le séisme d’il y a quatre ans a altéré une infrastructure scolaire déjà mal en point. À la suite du tremblement de terre, une évaluation de sécurité a signalé que plus de 62 % des bâtiments scolaires de Longnan « nécessitaient des réparations, voire plus ». Un demi-million d’élèves et plus de 26 000 enseignants ont ainsi dû travailler dans des préfabriqués ou des camps provisoires.

Pour remédier à cette situation, le projet de reconstruction a contribué à la reconstruction et à l’agrandissement des structures et des équipements scolaires, dont les bâtiments abritant les classes, les laboratoires, les dortoirs, les réfectoires, les terrains de sport et les sanitaires.

Sur les cinq établissements d’enseignement secondaire et les deux écoles d’enseignement professionnel et technique financés par la Banque mondiale, deux sont dorénavant reconstruits. Les écoles restantes devraient également être prêtes cette année.

« Auparavant, de nombreuses écoles de mon comté étaient constituées de temples délabrés transformés en bâtiments de fortune. Dorénavant, les écoles sont les plus beaux bâtiments du comté ! », précise Mi Wanming, secrétaire du parti d’un village du comté de Wen, à Longnan.


« Je n’avais jamais entendu parler de dictées ludiques. Cet exercice très amusant et très créatif pourrait tout à fait être incorporé à mes cours. »

Zhang Jingwen

Maîtresse dans une école primaire.

Au-delà de la reconstruction des bâtiments scolaires

D’après les experts de la Banque mondiale, il est certes important de reconstruire les écoles endommagées et détruites, mais il est tout aussi essentiel de rétablir et d’améliorer l’éducation dans son ensemble afin de poser les fondements d’un développement social solide et durable pour les communautés locales.

« Le facteur déterminant d’une bonne école réside dans la qualité de ses enseignants et chefs d’établissement et non uniquement dans la qualité de ses bâtiments », déclare Liping Xia, spécialiste senior de l’éducation à la Banque mondiale.

En plus du financement de nouveaux bâtiments scolaires, la Banque mondiale a donc également élaboré le programme de formation suivi par Mme Zhang, ainsi que par d’autres enseignants et chefs d’établissement.

Par ailleurs, elle a invité des membres de l’Institut de formation des maîtres de Longnan afin de les préparer à transmettre la formation reçue dans leurs communautés locales et ainsi propager les bienfaits de ce programme.

Ce dernier a donc été articulé en deux étapes : une première s’est tenue à Pékin et une deuxième à Longnan. Certaines des personnes formées lors de la première étape ont ensuite transmis leur formation à d’autres lors de la seconde étape.

  • Le programme de formation aborde les tâches les plus ardues du secteur éducatif, dont :
  • la création d’un projet et d’une culture de l’école ;
  • l’amélioration de l’égalité de l’éducation et de la qualité de l’enseignement ;
  • la getion de la sécurité de l’école ;
  • l’élaboration de concepts et de méthodes pédagogiques axés sur l’élève ;
  • l’amélioration de l’efficacité de l’enseignement dans les classes et de l’évaluation des élèves.

Pendant le programme, les stagiaires étaient encouragés à participer activement et à faire part de leur expérience professionnelle et de leurs réflexions. Li Jianzhong, professeur de mathématiques dans une école primaire du comté de Cheng, à Longnan, a indiqué qu’il avait appris beaucoup de choses utiles et qu’il avait l’intention « d’adapter [sa] manière d’enseigner selon ces nouvelles méthodes pédagogiques. »

« Les professeurs ne devraient jamais cesser d’apprendre. Au fil des mutations de la société, les besoins des élèves changent également. Un bon enseignant ne se repose jamais sur ses lauriers », ajoute-t-il.


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