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Lancement officiel de l’Initiative pour l’autonomisation économique des adolescentes et des jeunes femmes au Rwanda

02 avril 2012


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LES POINTS MARQUANTS
  • Une nouvelle initiative émancipe les jeunes femmes en leur assurant leur formation professionnelle et en leur accordant des bourses d’études.
  • Le Rwanda est l’un des huit pays pilotes où ce projet est engagé.
  • Une enveloppe de 2,7 millions de dollars permettra à plus de 2 800 jeunes femmes et adolescentes de bénéficier d’une formation et d’une bourse d’études.

KIGALI, le 2 avril 2012-Le ministère rwandais du Genre et de la Promotion de la famille (MIGEPROF) a récemment lancé un projet d’autonomisation économique qui vise à encourager les adolescentes et les jeunes femmes à créer des entreprises ou à reprendre leurs études.

Ce lancement clôture des activités organisées tout au long du mois de mars, dans le cadre du Mois de la femme, pour célébrer les avancées réalisées par la population féminine au Rwanda, sur le thème « Subvenir aux besoins des familles grâce à l’émancipation des filles et des femmes. »

Lors du lancement officiel, la secrétaire d’État en charge du Développement communautaire et des Affaires sociales, Alvera Mukabaramba, a réaffirmé la volonté du gouvernement rwandais de remédier aux problèmes sociaux et structurels du pays, notamment aux inégalités liées au genre et à la pauvreté. 

L’Initiative pour les adolescentes (AGI), qui finance ce nouveau projet, facilite le passage de l’école à un emploi productif pour les adolescentes. Il s’agit d’améliorer l’emploi, les revenus et l’autonomie des adolescentes et jeunes femmes défavorisées, dans quatre districts du Rwanda. À cette fin, le projet comporte trois volets : qualifications professionnelles et aide à l’entrepreneuriat, bourses destinées à la reprise des études et renforcement des capacités du MIGEPROF.

Une dotation de 2,7 millions de dollars permettra à 2 700 femmes et jeunes filles de recevoir une formation professionnelle, qui est en cours d’instauration par l’Office rwandais de développement de la main-d’œuvre (ou WDA selon son appellation en anglais : Workforce Development Authority). Elle apportera également un appui à 120 jeunes filles, via des bourses d’études gérées par la Fondation Imbuto.

Omowunmi Ladipo, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda, a indiqué les raisons de l’engagement de la Banque et d’autres partenaires au développement en direction de la jeunesse et des adolescentes en particulier.

Bien que le Rwanda ait accompli de remarquables progrès économiques ces dernières années, la pauvreté y reste très répandue : 44,9 % des ménages vivent encore sous le seuil de pauvreté. Or, comme l’a souligné Omowunmi Ladipo, ces ménages pauvres sont nombreux (33 %) à être dirigés par une femme voire, dans certains cas, par une jeune fille.

Par ailleurs, la représentante de la Banque mondiale a souligné que 54 % des Rwandais ont moins de 19 ans, relevant ainsi la place centrale des jeunes dans les efforts de lutte contre la pauvreté à long terme.

Enfin, elle a également rappelé que les inégalités hommes/femmes continuaient d’avoir des répercussions importantes. Ainsi environ 18 % des femmes ne sont toujours pas rémunérées pour leur travail, et seulement 23 % ont un emploi non agricole. Des freins sociaux et institutionnels pèsent aussi sur les résultats scolaires des filles : aujourd’hui, celles-ci ne sont encore que 11,9 % à fréquenter l’enseignement secondaire, contre 14,5 % chez les garçons, tandis que seulement 2,8 % d’entre elles achèvent ce niveau de scolarité.

L’Initiative pour l’autonomisation économique des adolescentes et des jeunes femmes au Rwanda est née de ces constats. Les programmes de formation technique et d’acquisition de compétences entrepreneuriales et pratiques vont bientôt être mis en place ; les participantes bénéficieront d’une allocation journalière de subsistance et d’un accompagnement à la création et à la gestion d’une entreprise. Les bourses d’études ont quant à elles été déjà attribuées.

Le cas de Betty Mutuyimana, 21 ans, titulaire de l’une de ces bourses, illustre les bienfaits du projet.

« J’ai arrêté l’école pendant cinq ans et je vis avec ma sœur cadette, explique-t-elle. La bourse m’a permis de réussir l’examen national de la neuvième classe. Je prépare maintenant un diplôme de biologie, de mathématiques et de chimie au Collège Saint-André. J’espère continuer mes études et suivre une formation médicale. »

La Fondation Imbuto offre toute une batterie de services : financement des frais de scolarité, versement d’allocations journalières, accueil des enfants, accompagnement psycho-social et mentorat, entre autres. Un suivi permanent et une évaluation de l’impact du projet achevé aideront l’État et ses partenaires à déterminer les compétences requises pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin, ou les produits financiers que les banques et les entités privées peuvent proposer aux jeunes femmes.

Jean Philbert Nsengimana a souligné in fine que ce projet permettra aux pouvoirs publics de mieux définir les moyens de lever les obstacles rencontrés par les filles et les jeunes femmes, et qui les empêchent de déployer tout leur potentiel. Il les a félicitées pour leur réussite et a déclaré que, le plus important pour le succès du projet, c’était « la détermination de chaque partie prenante de le concrétiser. »

À propos de l’AGI

  • Fonds fiduciaire multidonateurs administré par la Banque mondiale
  • Principaux donateurs : Suède, Danemark, Norvège, Australie, Royaume-Uni et Fondation Nike
  • Huit pays pilotes : Haïti, Jordanie, Libéria, Afghanistan, Soudan du Sud, Rwanda, Népal, RDP lao
  • Actions : Procurer les compétences et la formation nécessaires à la création d’entreprises, dispenser une formation professionnelle et accorder des bourses d’études
  • Importance du suivi et de l’évaluation de l’impact du projet afin d’en tirer des enseignements et de le déployer
  • À ce jour, 20 millions de dollars ont été décaissés dans les pays pilotes

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