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Visualiser le climat de la planète

23 novembre 2011


LES POINTS MARQUANTS
  • Un nouveau portail consacré au climat décrit plusieurs scénarios possibles en matière de températures et de pluviosité et élargit l’accès aux données climatiques.
  • Un concours sera organisé à l’intention des développeurs afin de faire jaillir des idées sur l’évaluation des risques climatiques et la façon d’y faire face.
  • Quelque 31 sites web de données climatiques en libre accès pourraient être créés l’année prochaine dans les pays en développement.

23 novembre 2011 – Quelle sera l’ampleur de l’élévation des températures dans 30, 40 ou 50 ans ? Quels seront les effets des variations climatiques sur les cultures pluviales dans la Corne de l’Afrique ou sur les inondations hivernales et les sécheresses estivales en Ouzbékistan ? Comment les pays doivent-ils se préparer à affronter des sécheresses et des tempêtes d’une gravité accrue ?

C’est le genre de questions auxquelles la Banque mondiale espère répondre en lançant une nouvelle initiative visant à accroître l’accès aux données climatiques et à promouvoir l’innovation dans la lutte contre le changement climatique à travers le monde.

La Banque a lancé aujourd’hui un Portail des connaissances sur le changement climatique doté d’outils grâce auxquels il est possible d’examiner divers scénarios d’évolution des températures et des précipitations jusqu’à l’horizon 2100. Le site permet aux utilisateurs de consulter plus de 250 indicateurs climatiques et décrit les profils de risque de 31 pays dans lesquels des sites web de données climatiques en libre accès pourraient être créés durant l’année à venir.

Par ailleurs, un concours d’une durée de trois mois intitulé Apps for Climate (développeurs au service du climat) sera lancé en décembre à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se déroulera à Durban (Afrique du Sud). Inspiré de l’initiative « Développeurs au service du développement » (Apps for Development), le concours aura pour objectif d’encourager les scientifiques, les développeurs de logiciels et d’autres spécialistes à créer des applications permettant d’utiliser la masse de données climatiques disponibles pour faciliter la résolution des problèmes de développement posés par le changement climatique.

Le portail, le concours et les données sont les derniers ajouts à l’Initiative de libre accès aux données de la Banque mondiale. Ils s’inscrivent dans les efforts déployés pour faciliter l’accès aux données climatiques et accroître l’utilité de ce type d’informations. Ils complètent aussi l’action menée pour promouvoir l’application concrète des études consacrées au changement climatique sous l’impulsion d’un réseau mondial (Green Growth Knowledge Platform) de chercheurs et de spécialistes du développement.

« Les solutions aux problèmes de développement trouvent leurs fondements dans l’accès aux données, aux analyses et aux connaissances », déclare le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick. « Cette nouvelle initiative mettra des données climatiques de première importance à la portée des responsables de l’action publique, des chercheurs et des professionnels du développement, de sorte que le public et les pouvoirs publics puissent débattre et formuler des politiques à l’aide d’informations de meilleure qualité sur les effets du climat ».

« Le portail des connaissances sur le changement climatique permet aux ministres, aux institutions de développement et aux organisations non gouvernementales des pays en développement de réaliser en quelques minutes ce qui se passera dans 30 à 40 ans grâce aux meilleurs modèles scientifiques disponibles dans le monde. Le site est un excellent moyen d’élargir le débat sur ces questions », commente Andrew Steer, envoyé spécial chargé des questions de changement climatique à la Banque mondiale.

L’accès aux données climatiques « revêt une importance croissante »

Dans le passé, d’immenses quantités de données brutes sur le climat ont été sous-utilisées et souvent consignées dans des documents PDF statiques ou sur les disques durs des spécialistes. Le nouveau portail sur le climat vise à faciliter l’accès et l’utilisation des informations climatiques provenant de diverses sources, notamment du catalogue des données en libre accès de la Banque.

« L’ouverture des données sur le climat encouragera les spécialistes et les innovateurs, où qu’ils se trouvent, à mettre au point de nouveaux instruments d’analyse et de gestion des effets du changement climatique », estime Shaida Badiee, directrice du Groupe de gestion des données sur le développement à la Banque. « La combinaison du libre accès aux données et de l’utilisation d’outils innovants sera très utile aux pays qui formulent des plans d’adaptation au changement climatique ».

Le portail permet aux utilisateurs de chercher, cartographier, comparer, résumer et représenter graphiquement des données climatiques ou liées au climat et d’imaginer les effets de l’évolution des régimes de pluies et de températures. Il facilite l’action des ministères et des équipes de la Banque mondiale dans 130 pays où l’adaptation au changement climatique constitue une priorité en matière de développement.

Modélisation des risques au Mozambique

Le Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement (GFDRR), partenaire du portail sur le climat, appuie cette initiative dans 31 pays par le biais de son projet intitulé Open Data for Resilience Initiative. Le GFDRR et divers ministères procèdent à l’analyse des risques liés aux catastrophes, créent des sites web consacrés aux données climatiques et développent des applications permettant de modéliser les risques.

« L’affichage des données est une étape essentielle vers le renforcement de la résistance au changement climatique », déclare Saroj Jha, directeur du GFDRR. « Le libre accès aux données permet aux pays d’élaborer les mesures de prévention qui sont nécessaires pour faire face aux phénomènes extrêmes et qui doivent se trouver au cœur des politiques et de la planification de tous les pays ».

Selon le GFDRR, 15 pays disposeront de sites web de données en libre accès d’ici au mois de mai et 31 pays pourraient en être dotés d’ici à la fin de 2012. Le Mozambique sera probablement le premier d’entre eux. Déjà touché par les sécheresses, les cyclones et les inondations côtières, ce pays est préoccupé par la perspective d’une diminution de la pluviosité durant la principale période végétative.

Le Mozambique est l’un des nombreux pays confrontés à ce type de problèmes. Son organisme de gestion des catastrophes naturelles et le GFDRR mettent au point des instruments de décision en matière climatique ciblés sur les besoins du Mozambique, mais qui, selon Robert Soden du groupe des laboratoires techniques du GFDRR, pourraient être ensuite mis gratuitement à la disposition d’autres pays.

Un des bénéficiaires de cette initiative pourrait être la Corne de l’Afrique, où la Banque a engagé 1,88 milliard de dollars pour aider la région à faire face à une grave sécheresse et à renforcer sa résilience à ce fléau. La Banque mondiale, le GFDRR et d’autres partenaires — notamment Google, le Programme alimentaire mondial et la NASA (l’Agence américaine de l’aéronautique et de l’espace) — se sont rencontrés ce mois-ci pour discuter des échanges de données. Il sera possible de consulter un nouveau site Internet (Horn of Africa data website) par le biais du portail des connaissances sur le changement climatique et du site des données en libre accès.

« Il est très important que les données soient accessibles, car il existe à la fois une grande part d’inconnu et une grande quantité de données », dit Jason Kessler de la NASA. « Pour bien analyser et comprendre ce qui se passe, nous devrons utiliser toutes les informations que nous pourrons nous procurer ».

« Le portail des connaissances sur le changement climatique est un guichet unique et un outil précieux à la fois pour l’équipe de la Banque et les pays en développement », déclare Marianne Fay, économiste en chef du Réseau du développement durable de la Banque. « Le portail est une plate-forme web idéale pour promouvoir le développement des connaissances, la planification et le partage du savoir en matière de développement écologique et de résilience au changement climatique ».


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