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Maroc : Les habitants des quartiers informels accèdent aux services d'eau et d'assainissement

12 juillet 2011


"La démarche de l’OBA n’a pas été imposée, c’est une démarche qui dès le départ a été discutée et testée. L’OBA correspond à notre stratégie d’amélioration des conditions de vie dans les quartiers périurbains."

— Khalid Sbia, Adjoint au Directeur du Budget, Ministère de l’Économie et des Finances du Maroc

12 juillet 2011 - Nombreux sont ceux au Maroc qui rejoignent les villes dans l’espoir d’une vie meilleure et qui finalement doivent habiter dans des quartiers informels sans accès aux services de base, tels que l’eau potable et l’assainissement. Ces conditions de vie ont des conséquences néfastes sur la santé et le bien-être des populations, en particulier pour les femmes et les enfants qui, chaque jour, doivent passer des heures à aller chercher de l’eau aux puits ou aux fontaines publiques.

En 2005, l’extension des services d’eau et d’assainissement à ces quartiers périurbains défavorisés est devenue prioritaire pour le Maroc, qui a encouragé opérateurs et autorités locales à plafonner les frais de raccordement pour ces habitants. En effet, ces frais représentaient un obstacle majeur empêchant les pauvres d’accéder à ces services.

Par la suite, les pouvoirs publics et les opérateurs des services des eaux de trois villes marocaines ont sollicité une subvention auprès du Partenariat mondial pour l’aide basée sur les résultats (GPOBA), un programme administré par la Banque mondiale, afin de réaliser un projet pilote pour l’extension de ces services. Ce projet, fondé sur une approche innovante d’aide basée sur les résultats (OBA), est mis en œuvre par deux opérateurs privés (LYDEC à Casablanca et Amendis à Tanger) et un opérateur public (RADEM à Meknès).

« Avec une approche OBA, la subvention n’est versée aux opérateurs qu’après qu’un agent indépendant a vérifié qu’ils ont bien fourni aux ménages ciblés un raccordement en état de fonctionnement, » explique Adriana de Aguinaga, responsable de programme par intérim du GPOBA. « Cette méthode renforce la transparence et assure que le financement profite aux personnes qui en ont le plus besoin. »

« La subvention OBA comble l’écart entre ce que ces ménages peuvent payer et le coût d’extension des services à leur foyer », observe Xavier Chauvot de Beauchêne, chef de projet pour la Banque mondiale.

Jusqu’à présent, plus de 52 000 habitants de quartiers informels ont pu bénéficier de raccordements à l’eau et à l’assainissement grâce au projet pilote OBA. Leur vie en est spectaculairement améliorée.

« Avant, sans eau, il était difficile de s’organiser et de faire des choses. J’avais le sentiment que les portes étaient fermées, mais maintenant elles sont ouvertes. Tout devient possible », observe Hassana Jaatouti, bénéficiaire du projet à Meknès.

L’approche OBA aide à recentrer la prestation de services sur les ménages, ce qui permet de faire en sorte que les intervenants rendent mieux compte de leurs activités, de renforcer les partenariats entre autorités locales et opérateurs et de faire du suivi de la fourniture de services une priorité.

« Le projet pilote OBA a changé la façon dont nous faisons les choses : il a motivé les gens, a donné confiance dans le projet, et nous a permis d'établir des branchements aux réseaux plus rapidement », explique Jean-Pierre Ermenault, directeur général de LYDEC.

« La démarche de l’OBA n’a pas été imposée, c’est une démarche qui dès le départ a été discutée et testée. L’OBA correspond à notre stratégie d’amélioration des conditions de vie dans les quartiers périurbains », observe Khalid Sbia, Adjoint au Directeur du Budget, ministère de l’Économie et des Finances du Maroc.

La Banque mondiale travaille actuellement avec le gouvernement marocain au déploiement à grande échelle d’un programme d’extension des services d’eau et d’assainissement aux communautés défavorisées périurbaines, en s’appuyant sur l’approche OBA.

Par Cathy Russell, Chargée de la communication, GPOBA

 


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