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Amérique centrale-Assistons-nous à une (R)évolution dans le domaine de la parité hommes-femmes ?

25 mai 2011


L’Amérique centrale a vu s’améliorer sa stabilité économique et politique au cours des dernières années. D’une façon générale, quoique modeste, la croissance économique a été positive et s’est accompagnée d’une amélioration des résultats socioéconomiques. S’il est vrai qu’une femme sur deux en âge de travailler ne participe toujours pas pleinement à l’économie, il reste que la contribution des femmes à la création du revenu global a connu une hausse sensible ces derniers temps, ce malgré le faible taux de croissance enregistré par la région en général. Pour la première fois, en Amérique centrale, les femmes perçoivent un revenu supérieur à celui des hommes. Une nouvelle étude examine l’évolution de ces tendances dans la région et analyse un certain nombre de programmes exécutés en Amérique centrale et en Amérique latine (dont quelques-uns sont financés par le GAP) ; des programmes qui ont pu contribuer positivement à la parité entre les hommes et les femmes. Il s’en dégage trois grands enseignements.

Premièrement, les politiques visant à accroître le fruit du travail des femmes par la réduction des obstacles au marché du travail et par le renforcement des compétences se sont avérées prometteuses, en particulier chez les pauvres. Il s’agit, entre autres, de programmes de formation dont un grand nombre regroupe la formation professionnelle et les services de placement qui contribuent à faciliter l’entrée des femmes sur le marché du travail. De même, la disponibilité de crèches pour garder les enfants a permis aux jeunes mères de travailler davantage en réduisant les contraintes de temps qu’elles connaissaient à la maison. Les programmes de microfinance ont aussi aidé les femmes entrepreneurs en allégeant les contraintes liées au crédit et en proposant des formations en gestion d’entreprise.

Deuxièmement, les politiques qui ont modifié l’allocation des ressources à l’intérieur des ménages en offrant aux femmes l’accès à l’argent ont facilité l’investissement dans le capital humain, entraînant potentiellement des changements au niveau des normes sociales et comportementales, tout en faisant la promotion de l’égalité des sexes. Le rôle de la migration des femmes en quête de meilleures opportunités d’emploi semble aussi avoir eu un impact sur l’affectation des ressources à l’intérieur des ménages et sur les normes sociales.

Troisièmement, nombre de programmes ayant les femmes pauvres pour cibles directes ou indirectes ont contribué à améliorer la communication chez les femmes : les bénéficiaires, les dirigeantes et les membres de la population locale. Quoique modeste, la masse croissante d’informations disponibles indique que ce type de communication peut contribuer à promouvoir l’échange de connaissances et entraîner d’importants changements de comportement et d’attitude ; cela pouvant se traduire, à un second niveau, par de meilleurs résultats aux plans économiques et du développement. Les enseignements tirés des projets pilotes financés par le GAP donnent à penser que lorsque les aspirations des femmes changent, cela peut jouer un grand rôle dans l’amélioration de leurs actions en termes de prise de décision, d’investissement et de potentiel de création de revenu.

En dépit des progrès accomplis, les avancées futures sont freinées par le taux de couverture des programmes actuels, les recettes publiques limitées et la croissance économique plutôt faible observée en Amérique centrale. Il existe une urgente nécessité de comprendre plus en profondeur les liens qui existent entre le renforcement du pouvoir d’action des femmes et le développement économique.

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