ARTICLE

RD Congo : Bouffée d’oxygène pour les zones de santé du nord de Bandundu

22 avril 2011


LES POINTS MARQUANTS
  • Dans le nord de la province de Bandundu, l’accès des populations aux services de santé de qualité s’améliore progressivement
  • Ces progrès ont été rendus possibles grâce au Projet d’appui à la réhabilitation du secteur de la santé financé par la Banque mondiale
  • Ce projet qui est présent dans quatre autres provinces du pays donne du matériel, des médicaments et une prime au personnel soignant, ce qui réduit en même temps le coût des soins

KINSHASA - 22 avril 2011—Dans la zone de santé de Kwamouth, région située au confluent du fleuve Congo et de la rivière Kasaï, à environ 250 km de Bandundu (chef-lieu de la province du même nom), les malades éprouvent beaucoup de mal à être évacués vers les centres de santé équipés, quand il y en a un dans la contrée. « Ma femme était la première à être évacuée par véhicule à l’hôpital de Mashabio pour y subir une intervention chirurgicale », explique Jean François Mumbenze qui félicite le Projet d’appui à la réhabilitation du secteur de la santé (PARSS) quant aux transferts des femmes enceintes vers l’hôpital général de référence pour des cas de césarienne.

À Kiri, le projet a convaincu le peuple autochtone qui a accès désormais aux soins modernes. « Nous commençons à accoucher dans des maternités, ce qui n’était pas le cas avant », témoigne, satisfaite, Madeleine Dekande, une pygmée qui assistait à la remise officielle du matériel roulant du projet à Bandundu ville.

Oshwe fait partie des 14 zones de santé  de la province de Bandundu, qui bénéficient du soutien du PARSS. Ces zones couvrent une population d’environ 1 340 000 habitants.

Depuis deux ans, ce projet dote en effet ces zones de santé d’un lot important de matériel divers : véhicules, motos, vélos, canots rapides, lits et matelas pour malades, lits d’accouchement et d’opération, fournitures de bureau, carburant et lubrifiants. L’inspection provinciale de la santé de Bandundu travaille aujourd’hui dans un bâtiment réhabilité et équipé grâce au projet.  « Les vieilles machines à écrire ont été remplacées par un kit informatique et nos conditions de travail se sont nettement améliorées grâce au coup de pouce du projet », témoigne Ndwaya Mokuba, secrétaire à l’Inspection provinciale de la santé.

Jean Jacques Frère, responsable du projet pour le compte de la Banque mondiale, confirme : « Nous sommes encouragés par les résultats obtenus, mais beaucoup reste  à faire et nous continuerons  à les appuyer selon nos moyens ».

Assurer l’accès aux soins de qualité

Lancé en 2008 à Bandundu comme dans les quatre autres provinces où il est présent (Equateur, Katanga, Kinshasa et Maniema), le PARSS s’assure que les populations des zones de santé ciblées ont accès à un ensemble de services de santé essentiels de qualité et qu’elles utilisent effectivement ces services. Doté d’un budget global de 150 millions de dollars pour l’ensemble de son programme, le projet s’étend jusque fin 2011.

Le coordonateur du projet dans le nord de la province, Dr Jean Longri, explique que l’appui du PARSS aux zones de santé est global, car il touche aussi bien les finances, la logistique que la formation. Le projet effectue en effet des travaux de réhabilitation, fournit des médicaments, des consommables et équipements médicaux et non médicaux aux hôpitaux et centres de santé. Pour mieux soigner les malades, il subventionne les soins en payant au personnel médical des primes de performance en guise de motivation. « Nous n’avons plus à envier les infirmiers de la ville parce que la prime constitue pour nous une véritable bouffée d’oxygène », reconnaît  Elisabeth Monkango, infirmière titulaire au centre de santé  Ngatoko, dans la zone de Nioki.

Cette prime est payée trimestriellement à cinq personnes par structure de santé. Lorsqu’ils la perçoivent, « les bénéficiaires rétrocèdent les 20% à partager par solidarité aux non bénéficiaires », raconte Jacques Moke, qui souhaite voir les infrastructures notamment les bâtiments de certains centres de santé être réhabilités et la quantité des médicaments leur accordée être augmentée.

Personnel fidélisé

Coordonnateur national du PARSS, Dr Jacques Wangata estime que la subvention accordée aux structures de santé permet de réduire les dépenses des familles qui y suivent les soins. L’appui en matériel est aussi précieux pour les hôpitaux et centres de santé qui en bénéficient.

Agent au bureau central de la zone de santé de Kutu, Mputu Makalamba avoue que ces interventions du PARSS influent qualitativement sur les rendements du personnel soignant et contribuent au bon fonctionnement des structures de santé. Le matériel roulant notamment, « facilite le suivi, la supervision et les activités de la surveillance épidémiologique », souligne-t-il.

« En accordant une subvention aux structures de santé, nous sommes arrivés à fidéliser le personnel, à le discipliner même », constate avec satisfaction Dr Jacques Wangata. Pour la première fois en 20 ans, les cadres de l’administration publique des meilleures zones de santé du PARSS ont, par ailleurs, reçu une gratification représentant le légendaire « 13ème mois »  de prime.

Approuvé en 2005, le Projet d’appui à la réhabilitation du secteur de la santé est financé par l’Association internationale de développement (IDA), la branche du Groupe de la Banque mondiale qui assiste les pays à faible revenu.
« Le plus important, c’est que  le gouvernement s’approprie  ce projet et pérennise toutes les actions qui ont été réalisées jusqu’ici », souligne Jean Jacques Frère.


Api
Api

Bienvenue