Septembre 2010 – L'aide en provenance des pays arabes, sur laquelle relativement peu d'études se sont penchées, joue pourtant depuis quarante ans un rôle considérable dans le financement mondial du développement.
Les donateurs arabes, principalement le Royaume d'Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis, sont parmi les plus généreux du monde, avec une aide publique au développement (APD) qui représente en moyenne 1,5 % de leurs revenus nationaux bruts combinés sur la période 1973-2008, soit plus du double de l'objectif de 0,7 % fixé par les Nations Unies et cinq fois plus que la moyenne des pays du Comité d’aide au développement de l’OCDE (CAD).
L'APD des pays arabes représente 13 % du total de l’aide du CAD en moyenne et pratiquement les trois quarts de l'APD non-CAD.
Durant les années 1970, environ un tiers de la totalité de l’APD provenait de donateurs arabes. Les niveaux observés dans les années 1970 et 1980 découlaient principalement des prix élevés du pétrole et, dans une certaine mesure, des coûts substantiels liés à la mise en place des programmes d'aide et à la capitalisation des fonds et banques de développement.
Le niveau de l’aide en provenance des pays arabes enregistré dans les années 1970 et au début des années 1980 était exceptionnellement élevé au regard des standards internationaux et n’était guère tenable sur la durée. De plus, les pays donateurs ont vu leur espace budgétaire s’amoindrir progressivement en raison de la baisse des revenus du pétrole et de l'augmentation des dépenses publiques au titre des salaires, des transferts, du service de la dette et des services sociaux, dans un contexte marqué par l’essor de leurs populations.
On assiste cependant à une progression du niveau de l’aide depuis 2002, en volume et en part du Revenu national brut, du fait de l'augmentation des prix du pétrole et des besoins de reconstruction post-conflit. Comme par le passé, la majeure partie de cette aide provient d'Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis.
En plus de l’aide intergouvernementale, les donateurs arabes ont créé plusieurs institutions financières spécialisées, qui fournissent une aide au développement à un nombre de plus en plus grand de pays en développement dans le monde entier.
L'aide fournie par ces institutions a augmenté de plus de 4 % par an en termes réels au cours des vingt dernières années.
Au fil du temps, les donateurs arabes ont élargi la portée de leur aide en l’étendant au delà des pays arabes et majoritairement musulmans, et au delà du secteur des infrastructures
Aujourd’hui, l'APD des pays arabes couvre des pays nombreux et variés, dont les pays pauvres d'Afrique subsaharienne, tels que le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, la Somalie et le Soudan, ou encore des pays asiatiques, tels que le Cambodge, le Bangladesh, le Népal, le Pakistan, le Sri Lanka, le Tadjikistan et le Vietnam.
Le Fonds koweïtien pour le développement économique, le Fonds saoudien pour le développement et le Fonds de l'OPEP pour le développement international sont les plus ouverts à l’ensemble du monde, puisqu’ils financent des projets en Europe et en Amérique latine.
L'aide arabe a apporté une contribution majeure dans les flux mondiaux de l’APD dirigés vers un certain nombre de pays en développement – Syrie, Maroc, Yémen ou Jordanie, pour n'en citer que quelques-uns.
Les secteurs concernés ont été diversifiés pour y inclure l'agriculture, la santé, l'éducation et les services sociaux.
On peut raisonnablement penser que l'aide en provenance des pays arabes continuera dans un avenir proche à jouer un rôle important dans l'aide au développement international. Les donateurs arabes ont récemment augmenté le volume de leur aide, malgré la gravité de la crise financière mondiale. Les institutions financières arabes sont bien capitalisées et en mesure d'accroître leur assistance.
