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Intégration régionale : Le Bénin reçoit 75 millions de dollars pour faciliter le commerce et améliorer son infrastructure routière

08 avril 2010


COTONOU, 8 avril 2010—Le Gouvernement du Bénin et la Banque mondiale ont procédé, le jeudi 8 avril 2010 à Cotonou, à la signature de l’Accord de Financement relatif au Programme de Facilitation du Commerce et du Transport le long du corridor routier Abidjan-Lagos (PFCTAL). Cette cérémonie de signature fait suite à l’approbation par le Conseil d’administration de la Banque mondiale le 23 mars dernier d’un montant total de 228 millions de dollars (environ 114 milliards FCFA) pour soutenir la mise en œuvre de la première phase du Programme couvrant le Ghana, le Togo et le Bénin.

D’une manière globale, l’objectif du PFCTAL est de réduire les barrières commerciales et de transport dans les ports et sur les routes le long du corridor Abidjan-Lagos. Son coût global est estimé à 340 millions de dollars pour l’ensemble des 5 pays du Corridor, à savoir : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria.

Pour le cas spécifique du Bénin qui vient de recevoir dans le cadre du nouveau programme PFCTAL un crédit de 75 millions de dollars (environ plus de 35 milliards de francs CFA), il s’agira notamment de : faciliter le commerce, à travers : la collecte et le partage des informations et données pertinentes entre les administrations douanières le long du Corridor ; la mise en place d’un guichet unique de facilitation du commerce dans l’enceinte du Port de Cotonou, afin de faciliter le traitement de toutes les transactions de manière efficace et rapide ; et la simplification des formalités douanières et l’élaboration des manuels qui en facilitent l’application. Il s'agira aussi d'améliorer l’infrastructure routière du Corridor, à travers la réhabilitation du tronçon de la route entre Godomey et Pahou par l’aménagement de deux voies dans les deux sens ; et suivre les programmes de lutte contre le VIH/SIDA. Il est question ici de la formulation et de l’exécution de programmes visant à réduire l’impact et la propagation du VIH/SIDA au sein des communautés établies ou opérant le long de la partie du Corridor en territoire béninois.

Le PFCTAL cadre parfaitement avec les efforts du gouvernement béninois pour une meilleure intégration du pays dans le contexte régional. C’est qu’a indiqué le ministre béninois de l’Economie et des Finances, Idriss Daouda, lors de son allocution à l’occasion de la cérémonie de signature de l’Accord de Financement : « Les activités prévues au titre de ce Projet régional constituent des compléments à d’importants projets nationaux en cours d’exécution notamment dans le pays ». Il a ensuite assuré l’auditoire de ce que : « Le Projet Régional de Facilitation du Commerce et du Transport sur le Corridor Abidjan-Lagos ne se développera pas isolément, bien au contraire, il évoluera en synergie avec d’autres projets concourant aux mêmes objectifs ».

Le Représentant de la Banque mondiale, Joseph Baah-Dwomoh, a de son côté mis l’accent sur la nécessité pour tous les pays bénéficiaires d’œuvrer à la réussite du Programme au niveau régional. Il a déclaré ce qui suit : « Par ailleurs, au vu du caractère régional de ce Programme, il est évident qu’en prenant les mesures de facilitation, de simplification et de transparence, chaque pays profitera des mêmes mesures prises par ses voisins. Par conséquent, la performance du Corridor dépendra de la performance de chaque pays ».

Joseph Baah-Dwomoh a, pour finir, rappelé les engagements pris par les gouvernements du Corridor pour lever les obstacles à l’intégration régionale : « Je voudrais achever mon intervention en rappelant qu’en vue d’éliminer l’impact négatif des obstacles actuels sur la facilitation du commerce et du transport, les gouvernements des pays du Corridor ont convenu de prendre les mesures nécessaires pour réduire les prix du transport en réduisant notamment, les temps de traversée des frontières et les temps de séjour des marchandises dans les ports ; en réduisant aussi, les barrages routiers qui occasionnent le racket, et en améliorant, les infrastructures routières le long du corridor. La mise en œuvre de ces engagements déterminera le succès du Projet Régional de Facilitation du Commerce et du Transport sur le Corridor Abidjan-Lagos ».

Quelques informations générales sur le Corridor Abidjan-Lagos

Le corridor Abidjan-Lagos, long de 998,8 km, relie quelques unes des capitales les plus grandes et économiquement dynamiques en Afrique (Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et Lagos) et dessert une population de plus de 35 millions d’habitants. La circulation des personnes et des biens sur plusieurs axes de ce corridor constitue le trafic le plus élevé en Afrique occidentale et centrale, comptant jusqu'à 10.000 personnes et plusieurs milliers de véhicules qui franchissent les frontières chaque jour.

Le potentiel pour le corridor Abidjan-Lagos de devenir un catalyseur pour la croissance économique et l'intégration régionale en Afrique de l’Ouest est bien connu, et les gouvernements des cinq pays aspirent à tout mettre en œuvre pour exploiter un tel potentiel en vue d’un meilleur développement socio-économique de la sous-région. L’amélioration de l'efficacité du Corridor Abidjan-Lagos pourrait avoir une incidence positive sur les exportations ainsi que les importations dans la sous-région.

L’augmentation du volume des importations serait bénéfique pour les consommateurs locaux (y compris les entreprises locales qui dépendent des intrants venant de l'étranger), si on augmente les excédents de consommation. L’augmentation du volume des exportations serait bénéfique pour les producteurs locaux si l’on ouvre les opportunités de marché. D’une façon générale, les résultats attendus du Programme de Facilitation du Commerce et du Transport le long du Corridor Abidjan-Lagos portent essentiellement sur : une meilleure qualité des transports avec une baisse des tarifs ; une diminution des coûts pour les transporteurs, ce qui favorisera une meilleure compétitivité entre les sociétés de transport et, partant, une meilleure qualité de service ; une augmentation des échanges commerciaux ; une réduction du temps de voyage, ce qui va entraîner la réduction des coûts ; et une intégration des entreprises locales dans les chaînes d'approvisionnement au niveau mondial.

Pour la mise en œuvre du PFCTAL, chaque pays bénéficiaire exécutera ses propres composantes au niveau national, à travers des mécanismes convenus au niveau ministériel, notamment des coordinateurs nationaux et des points focaux. Quant au contrôle de la performance du Corridor dans son ensemble, il sera pris en charge par l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL), en conformité avec le Protocole d’accord d’Accra de septembre 2007 signé par les cinq pays et la CEDEAO, et avec celui de juillet 2008 convenu entre la CEDEAO et l’OCAL, à travers lesquels l’OCAL a été désignée comme l’agence de gestion du Corridor pour la CEDEAO.

Dans ce cadre, l’OCAL est chargée de développer et de mettre en application, un système d’information qui enregistre et fournit des renseignements sur la mise en œuvre et le suivi du PFCTAL. En plus, elle est chargée de l’exécution du volet régional VIH/SIDA du Programme qui s’adressera aux populations les plus vulnérables le long de ce Corridor, poursuivant ainsi la série de mesures couronnées de succès du Projet Corridor de lutte contre le VIH/Sida financé par la Banque mondiale jusqu'à 2007, et qui a continué ses activités avec le financement du Fonds mondial.

La période d’exécution du PFCTAL va de 2010 à 2016.


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