L'Asie de l'Est est sortie de la crise économique et financière. Les résultats de la région en termes d'exportation et d'emploi sont pratiquement identiques aux niveaux antérieurs à la crise, en grande partie grâce à la Chine. En tête de l'économie mondiale, la croissance du PIB réel en Asie de l'Est devrait atteindre 8,7 % en 2010 après avoir connu un ralentissement en 2009 (7 % contre 8,5 % en 2008).
Étant donné le retour à la normale de l'activité et la stabilisation des prix, les autorités monétaires de la région ont commencé à mettre fin aux mesures exceptionnelles de soutien à la politique économique. Toutefois, dans de nombreux pays, il est peut-être prématuré à ce stade de supprimer les mesures de relance budgétaire. L'investissement privé doit en effet augmenter pour devenir le moteur de la croissance et les populations pauvres sont toujours en souffrance. Néanmoins, l'espace budgétaire reste limité et les mesures de relance seules ne peuvent pas soutenir la demande intérieure sur une période prolongée. À court terme, il est donc nécessaire d'effectuer une transition vers une croissance s'appuyant sur le secteur privé.
L'objectif est réalisable ; l'Asie de l'Est est ressortie plus forte de la crise mondiale et une croissance rapide est envisageable pour les prochaines années, y compris au sein d'une économie mondiale affaiblie. Cependant, pour retrouver des taux de croissance identiques à ceux d'avant la crise et basés sur le secteur privé, il faut que les pays reprennent un programme de réformes à moyen terme et le mettent en œuvre avec vigueur.
Étant donné la diversité de la région, les priorités seront différentes selon les pays.
Pour la Chine, comme le souligne le 11ème plan quinquennal, le rééquilibrage de l'économie jouera un rôle décisif.
La priorité des pays à revenu intermédiaire est d'investir davantage dans le capital humain et physique afin de faire progresser la chaîne de valeur dans la production et les exportations
Les pays à faible revenu doivent trouver leur place dans l'industrie manufacturière et intégrer les réseaux régionaux et mondiaux de la production.
Les pays exportateurs de produits de base auront besoin de renforcer les règles et les cadres financiers pour transformer des revenus externes volatiles en une croissance durable
Enfin et surtout, il est nécessaire que les Iles du Pacifiquer enforcent leur intégration au sein du marché voisin le plus étendu.
Ce rapport identifie également deux points importants de l'agenda régional sur le moyen terme. Premièrement, le processus d'intégration régionale doit se poursuivre. Il est d'autant plus important de renforcer l'intégration économique régionale que la croissance devrait ralentir dans les économies avancées. Les obstacles internes aux échanges doivent être réduits, même face aux pressions protectionnistes qui se font jour partout dans le monde, y compris dans la région. Une intégration renforcéeencouragera des économies de proximité et des échanges intra-sectoriels ; elle favorisera une urbanisation durable, des coûts moindres et une compétitivité internationale accrue.
Deuxièmement, la réponse au changement climatique constitue une priorité majeure de la région. Les mesures d'atténuation doivent être renforcées afin d'améliorer l'utilisation des terres et de l'eau, mais aussi de promouvoir la rentabilité énergétique. L'accent doit être mis sur la préservation des ressources et sur la nécessité de recourir bien davantage aux sources d'énergie renouvelables.
