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Le financement du secteur de l'éducation atteint des records alors que les stratégies évoluent

29 mars 2010


LES POINTS MARQUANTS
  • 1,05 milliard de dollars, le plus gros investissement qui ait été consacré à l'éducation dans un seul pays en 2009-10.
  • Le soutien de la Banque au secteur de l'éducation atteindra 4,4 milliards de dollars cette année.
  • Une nouvelle stratégie en matière d'éducation guidera la Banque pour la décennie à venir.

29 mars 2010--La Banque a approuvé ce mois-ci deux nouveaux projets d'éducation en Inde qui mobiliseront 1,05 milliard de dollars en prêts sans intérêts destinés à dynamiser les taux d'inscription à l'école élémentaire ainsi que le niveau d'apprentissage, et qui renforceront les institutions éducatives partout dans le pays.

Ces deux opérations représentent le principal investissement de la Banque qui ait été consacré à l'éducation dans un pays durant l'exercice 2010. Le premier investissement de la Banque dans ce secteur remonte à 1982. Il s'agissait d'un prêt de 5 millions de dollars accordé à la Tunisie afin de lui permettre de construire quelques écoles.

La Banque a soutenu le programme indien Srava Shiksha Abhiyan (SSA), destiné à fournir à tous les enfants une éducation élémentaire de qualité, via deux crédits de l'IDA qui, depuis 2003, ont représenté un total de 1,1 milliard de dollars. SSA (qui est aujourd'hui le plus important programme destiné à promouvoir l'éducation dans le monde) a permis de grands progrès, et notamment contribué à élargir l'accès à l'éducation élémentaire : entre 2003 et 2009, le nombre d'enfants non scolarisés est passé de 25 à 8,1 millions.

Bien que les progrès réalisés en Inde soient significatifs, en particulier dans le primaire, seuls 11 % des élèves accèdent à l'enseignement supérieur. Cette situation entraîne une pénurie de compétences, en particulier dans les secteurs des technologies de l'information, des infrastructures, de l'énergie et de l'eau.

Augmentation des financements

Selon les projections actuelles, les financements de la Banque concernant l'éducation au cours du dernier exercice budgétaire devraient atteindre les 4,4 milliards de dollars, ce qui représenterait un nouveau record pour l'institution. Sur ce montant, 2 milliards de dollars sont consacrés à des prêts concessionnels sans intérêt accordés aux pays les plus pauvres d'Afrique, d'Asie du Sud et d'autres régions. Les 2,4 milliards restants devraient être destinés aux pays à revenu intermédiaire clients de la Banque dans le monde entier.

La Banque, qui doit gérer un portefeuille plus important, a également demandé à ses pays clients et partenaires de mettre en place des stratégies et des objectifs sur 10 ans pour leurs programmes d'éducation. La branche Éducation de la Banque a entrepris des consultations régionales et nationales qui permettront de comprendre les vues de ses clients et partenaires afin de concevoir la nouvelle Stratégie pour le secteur éducatif 2020.

Une nouvelle stratégie pour une nouvelle décennie

« Les perspectives d'un développement réussi au niveau d'un pays dépendent des compétences et de la créativité de ses citoyens et de sa population active, de la sagesse et de l'humanisme de ses dirigeants et de la capacité des parents à élever des enfants en bonne santé, éduqués et heureux », explique Elizabeth King, directrice de la branche Éducation de la Banque. « Investir dans l'éducation est le meilleur moyen de voir ces perspectives se réaliser ».

La date butoir des objectifs du Millénaire pour le développement - et leur promesse de transformation du bien-être humain et économique - est fixée à 2015, soit dans cinq ans seulement. La nouvelle stratégie de la Banque concernant l'éducation se concentre donc sur la réduction de la pauvreté et sur une aide permettant aux pays de maîtriser les processus d'acquisition de connaissances et d'innovations qui soutiendront une croissance solide et durable.

Cette stratégie intègre les leçons apprises par le passé et vise à atteindre les ODM dans le domaine de l'éducation. Il s'agit notamment d'augmenter considérablement le taux d'achèvement du cycle primaire et de répondre au besoin croissant d'une éducation secondaire et supérieure de qualité. La stratégie définira le défi qu'implique le renforcement des opportunités d'apprentissage pour les enfants les plus démunis et des compétences professionnelles pour les jeunes, prenant également en compte tous ceux qui vivent dans des zones de post-conflit ou dans des Etats fragiles.

Les nouvelles données du développement indiquent que les plans d'éducation au niveau régional, qui occupaient une place importante dans les premières stratégies de la Banque, devront éventuellement être remplacés par des stratégies conçues pour les pays en fonction de leur stade de développement, afin de faciliter le passage à des plans spécifiques aux pays.

Travail en cours

Mme King et son équipe rencontrent des centaines de spécialistes et responsables du secteur – gouvernements, universitaires, organisations de la société civile et donateurs - afin de comprendre les tendances actuelles, de débattre des défis à venir, d'élaborer un consensus stratégique, de développer un cadre d'indicateurs de succès et d'identifier les lacunes dans les travaux d'analyse et les investissements.

L'équipe rencontrera ses partenaires dans une vingtaine de villes avant de finaliser la stratégie, en novembre 2010.

« La nouvelle stratégie d'éducation de la Banque mondiale intégrera l'état actuel et les tendances émergentes du secteur », affirme Mme King, « et nous permettra de nous positionner pour les dix ans à venir ».

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