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Les États sahéliens font front commun contre la menace d’une invasion acridienne

25 mars 2010


LES POINTS MARQUANTS
  • La Banque mondiale a alloué 60 millions de dollars à la lutte contre une invasion qui portait atteinte à la sécurité alimentaire dans 7 pays
  • Le projet a ouvert la voie à une collaboration accrue sur les systèmes d'alerte précoce et la prévention des invasions de criquets
  • Quatre millions d'agriculteurs ont reçu une aide pour compenser les pertes subies lors de l'invasion

BAMAKO, 25 mars 2010—Le Projet de lutte d’urgence contre le criquet pèlerin (PALUCP), qui vise à établir un système de gestion durable pour lutter contre les invasions acridiennes dans 7 pays africains, a permis de mettre sur pied des mécanismes d’alerte précoce dans la zone du Sahel, où les difficultés d’ordre climatique ont un impact profond sur la sécurité alimentaire.

Préparé dans l’urgence entre septembre et décembre 2004, le PALUCP concerne le Burkina-Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, et le Tchad, qui faisaient face à une invasion acridienne sans précédent qui avait anéanti en quelques semaines la production agricole de la région.

Répondant favorablement à l’appel des gouvernements et de la communauté internationale portée par l’Organisation des Nations pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Banque avait alors mis à la disposition de ces pays un crédit de l’Association internationale de développement (IDA), de 60 millions de dollars américains, comme contribution à cet effort international.

Le PALUCP a pour objectif de réduire la vulnérabilité des pays bénéficiaires et de renforcer les stratégies de prévention, d’alerte précoce et de lutte contre les criquets pèlerins et à en atténuer l’impact négatif sur le plan socio-économique et environnemental dans les localités touchées. Le projet intervient dans trois domaines : l’appui a la lutte d’urgence contre le criquet pèlerin pour faire face à l’invasion de 2004-2005, la réduction les effets de l’invasion acridienne sur les populations et l’environnement, et l’appui a la mise en place de stratégie renforcée de lutte préventive et de gestion du risque acridien, tant au niveau national que régional.

Un effort collectif qui paie

Le projet a appuyé des reformes institutionnelles qui ont permis de créer, dans les pays de la ligne de front, des unités indépendantes de lutte contre le criquet pèlerin ce qui est une condition essentielle de leur durabilité. Les capacités institutionnelles et techniques ont été renforcées par l’acquisition des équipements nécessaires aux activités de prospection, de surveillance et de contrôle du ravageur, par la formation du personnel et la construction d’infrastructures. Le projet a appuyé le développement et la diffusion de méthodes de gestion des pesticides conformes aux standards internationaux. Un programme de développement visant à promouvoir davantage l’utilisation des biopesticides a été appuyé, notamment dans le cadre de la lutte préventive.

Le projet appuie, en étroite collaboration avec la Commission de lutte contre le criquet pèlerin et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le développement de plan de gestion du risque acridien dans la région occidentale et la mise en place de mécanisme de financement durable qui permettront de renforcer leur préparation aux futures crises acridiennes.

Afin de pérenniser les acquis, le projet a également initié une revue sectorielle de la protection des végétaux, à la demande des pays qui ont souligné que le système de gestion des risques acridiens ne sera durable que dans un système renforcé de la protection des végétaux. La revue sectorielle permettra d’identifier les problèmes essentiels, d’un point de vue économique et environnemental, de la gestion des pesticides et la protection des végétaux, d’identifier les forces et faiblesses du cadre institutionnel et réglementaire et de faire de recommandations en vue de renforcer ce secteur clé pour la productivité agricole.

Globalement, les pays ont progressé dans la mise en œuvre du projet mais certaines activités ont été retardées  en raison de la mise en vigueur tardive du projet, de la lenteur des réformes institutionnelles pour mettre en place des centres nationaux et indépendants de lutte antiacridienne, des troubles politiques dans certains des pays concernés, et du retard dans l'élaboration de Plans de gestion environnementale de l’entreposage des pesticides.

Plus de 4 millions de producteurs ont bénéficié d’un appui

Le projet est actuellement en bonne voie pour atteindre son objectif de développement, suite à l’extension d’une année qui a été accordée, jusqu’au 30 juin 2010, pour achever les activités en cours et pérenniser les acquis.

L'équipe reste également prudente en ce qui concerne le Mali et le Niger en raison de l'insécurité qui a été un obstacle à des activités de terrain  dans le nord du Sahel depuis de nombreux mois. « Si cette situation persiste pendant longtemps, la possibilité d’atteindre l’Objectif de développement du projet dans ces pays doit être réexaminée », indique Denis Jordy, Chargé du projet.

Plus de 4 millions de personnes qui ont été affectées par les pertes de récoltes provoquées par le criquet pèlerin en 2004 ont bénéficié d’un appui du projet sous forme de mis a disposition d’intrants agricoles, de micro dons et de micro projets visant à restaurer leurs capacités de production et améliorer leur revenu.


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