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Les jeunes diplômés du supérieur et l'emploi en Tunisie

01 février 2010


Janvier 2010 – Cette nouvelle étude est le second volet de l’enquête de suivi de l’insertion professionnelle des diplômés dans la vie active, initiée par le Ministère de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle des Jeunes en collaboration avec la Banque mondiale. Elle s’articule autour de trois parties analysant successivement les types de parcours professionnels, la situation face à l’emploi puis au chômage, ainsi que leurs déterminants respectifs.

La position des diplômés de 2004 sur le marché du travail s’est nettement améliorée

Le taux d’emploi global est passé de 43% en 2005 à 63% en 2007. Le chômage bien qu’en diminution de 7 points (9% fin 2007), reste néanmoins à un niveau préoccupant fin 2007 : il concerne encore environ 29% des jeunes diplômés environ trois ans et demi après l’obtention de leur diplômes.

Le diplôme et la spécialité sont des facteurs déterminants de l’insertion. Par rapport à la première enquête, les ingénieurs continuent d’améliorer leur position avec un taux moyen de 76% en emploi salarié. Les maîtrisards et les techniciens supérieurs sont environs 50% en emploi salarié avec une amélioration de l’insertion des maîtrisards en économie et en gestion tandis que les techniciens supérieurs continuent à être affectés par le chômage.

Le rapport indique également qu’outre le diplôme, le genre reste un facteur influant dans l’insertion professionnelle où il s’avère qu’un homme marié a 27% de chance supplémentaire d’être inséré qu’une femme mariée.

L’amélioration du taux d’emploi des diplômés cache tout de même des disparités importantes, notamment la différence du taux d’emploi entre les hommes et les femmes qui est respectivement de 55% et de 71%.

Les principaux parcours professionnels des diplômés qui se dégagent lors de la deuxième enquête:

  • Le parcours de stabilisation dans l’emploi concerne 30% des diplômés et n’intervient souvent qu’après une période allant de six mois à un an.
  • Le parcours de chômage persistant concerne 24% des diplômés trois ans après la fin de leurs études, contre 39% 18 mois après.
  • Le parcours de retour au chômage (13%) se caractérisant par des épisodes de chômage récurrent entrecoupé d’une période d’emploi.
  • La stratégie de poursuite d’études a été adoptée par 13% des diplômés.

Le Secteur public, employeur principal

Le secteur public, dont les salaires mensuels nets sont significativement plus élevés que ceux du secteur privé, continue comme par le passé d’être l’employeur traditionnel des diplômés du supérieur avec 55% des emplois salariés et le rôle du secteur du privé reste significatif générant 45% des emplois salariés. En termes de sécurité et de stabilité de l’emploi, le mode d’embauche préféré des entreprises privées reste le CDD qui concerne 40% des diplômés salariés du privé.

Un taux de chômage en baisse

En général, le taux de chômage des diplômés de la cohorte de 2004 a connu une baisse allant de 45.6% fin 2005 à 31.5% fin 2007 en l’espace de deux ans, même si un cinquième des diplômés les plus nombreux en proportion, à savoir les maîtrisards et les techniciens supérieurs, n’a connu aucune séquence d’emploi en trois ans et demi après la fin de leurs études, contre 10% des ingénieurs.

Conclusions du rapport

Si la position des diplômés sur le marché du travail s’est nettement améliorée, il reste une difficulté d’insertion pour un « noyau dur » de diplômés.

Les femmes connaissent une situation moins favorable sur le marché de l’emploi que les hommes quel que soit le critère.

Le secteur public reste l’employeur le plus attractif des diplômés.

La plupart des diplômés qui travaillent connaissent une certaine instabilité dans leurs parcours professionnels. 23% des jeunes insérés dans le privé n’ont même pas de contrat.


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