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MENA: Création d’un Forum régional sur la réglementation des infrastructures

08 janvier 2010


Janvier 2010 – Les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devront créer 40 millions d’emplois nouveaux dans les dix prochaines années pour répondre à la croissance rapide de la population active. Pour y parvenir, il faudra maintenir la croissance économique à environ 7 % par an sur une longue période. Cet objectif ne peut être atteint sans des investissements importants dans les infrastructures.

Du 7 au 8 décembre 2009, la Banque mondiale a organisé à Amman la Conférence régionale sur la réforme et la réglementation des infrastructures sous le parrainage du ministère jordanien du Plan et la Coopération internationale (MOPIC) et en collaboration avec le Fonds de conseil en infrastructure publique-privée (PPIAF) et la Société financière internationale (IFC).

La Conférence a réuni des décideurs politiques, des organes de réglementation, des prestataires de service, des organisations de la société civile et des représentants du secteur privé et du secteur public venus de l’ensemble de la région et représentant un ensemble de secteurs de l’infrastructure (télécommunications, énergie électrique, gaz, transport, eau et assainissement).

Les principaux objectifs de la Conférence étaient de faire le point des tendances récentes en matière de réformes du secteur des infrastructures dans la région MENA et d’étudier les options pour la création d’un Forum multisectoriel sur la réglementation des infrastructures de la région MENA.

La Conférence a adopté une résolution finale dans laquelle les participants ont invité la Banque mondiale à lancer officiellement un processus devant aboutir à la mise en place d’une organisation qui sera connue sous le nom de « Forum sur la réglementation des infrastructures de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord » dont les objectifs seront de promouvoir la coopération entre les organes de réglementation des infrastructures à l’intérieur des pays et entre les pays de la région MENA. En vue de réaliser cet objectif, un groupe de travail sera formé dont la tâche sera d’œuvrer de concert avec la Banque en vue de faire avancer le processus.

Les investissements relativement importants consacrés aux infrastructures au cours des dernières années ont permis de garantir à l’immense majorité des citoyens de la région MENA l’accès aux infrastructures de base

  • Le taux de branchement des ménages au réseau électrique se situe autour de 90 % ou plus ; l’accès à des services d’eau et d’assainissement acceptables est supérieur à 70 %.
  • La pénétration de la téléphonie mobile a atteint le niveau enregistré dans les pays industrialisés.
  • Les routes pavées représentent entre 60 et 70 % de l’ensemble du réseau routier.

Les pays de la région MENA devront surmonter un certain nombre d’obstacles afin de faire progresser le programme d’action en matière d’infrastructure

  • Selon les estimations, la capacité de production installée du secteur de l’électricité est inférieure de 20 % au niveau global de la demande d’électricité dans l’ensemble des pays de la région MENA : 55 % des entreprises déplorent le fait que les réseaux électriques constituent le principal obstacle à la gestion de leur entreprise. De même, la prévalence des tarifs d’électricité fortement subventionnés entraîne une utilisation abusive de l’électricité, accentuant ainsi les pressions pour une expansion onéreuse de la capacité de production d’électricité.
  • Le degré de densité urbaine s’accroît dans nombre de mégalopoles et a pour effet d’augmenter les coûts de transaction des entreprises ou la durée de la migration journalière des travailleurs : au Caire, la vitesse moyenne des véhicules atteint 9 km/h et les victimes sont nombreuses. D’après les estimations, le coût économique et social total de la congestion représente environ 5 % du PIB. À Téhéran, on estime que les habitants des banlieues passent près de 4,5 millions heures par jour dans la circulation à cause de l’encombrement des voies de circulation et du manque de systèmes commodes de transport en commun urbain.
  • Les subventions de l’énergie ont coûté à la région l’équivalent de 7,1 % de son PIB en 2006, tandis que la réduction de ces subventions pourrait accroître le PIB de la région de 2 %.

Pour maintenir leurs perspectives de croissance économique dans les cinq prochaines années, les pays de la région MENA devront augmenter les investissements dans le domaine des infrastructures

Les pays à revenu intermédiaire de la région MENA devront investir l’équivalent de 9,2 % de leur PIB annuel sur la période 2008 – 2015 afin de maintenir leurs perspectives de croissance économique.

Ceci représente un effort d’investissement total situé entre 75 et 100 millions de dollars EU par an dont 33 % sera consacré à l’entretien du stock d’infrastructures existantes. À ce jour, près de la moitié de ce montant a été mobilisé par des pays de la région.

Des cadres juridiques et réglementaires viables et transparents seront nécessaires pour mettre en place les programmes d’action et les nouvelles institutions et capacités requises pour les mettre en œuvre

La coopération entre les parties prenantes, le dialogue et le partage des connaissances peuvent servir à accélérer l’exécution des réformes, à promouvoir les pratiques optimales et à favoriser une plus grande harmonisation des réseaux d’infrastructure et des normes dans ce domaine au niveau régional.

Un Forum multisectoriel régional sur la réglementation des infrastructures peut être un important cadre de discussion pour le partage des expériences et des informations entre les pays et les secteurs, pour la résolution des problèmes et pour la diffusion des meilleures pratiques. Un Forum conçu de manière judicieuse peut s’imposer comme un centre de partage de connaissances dans la région, en fournissant des services de renforcement des capacités à ses membres.

L’échange accru d’informations entre les organes de réglementation peut aider à accélérer la mise en œuvre des réformes et à encourager l’adoption de règles, normes et standards communs qui devraient permettre la mise en place de cadres réglementaires mieux harmonisés. Cela peut enfin aider à renforcer les liens commerciaux et l’intégration régionale.

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