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Il manque 1,2 milliard de dollars pour financer le programme « Éducation pour tous »

08 mai 2009


LES POINTS MARQUANTS
  • Les bailleurs de fonds de l’Initiative pour l’éducation lancent une campagne afin de lever des fonds
  • La crise financière menace de porter atteinte aux progrès réalisés en matière de résultats scolaires.
  • Les pays africains engagés dans l'Initiative ont pu scolariser 15 millions d'enfants supplémentaires entre 2001 et 2006.

8 mai 2009—Alors que dans le monde entier, de nombreux efforts sont réalisés pour scolariser les enfants, il manque actuellement 1,2 milliard de dollars de financement pour mener à bien les actions dans ce domaine. Cette situation met en péril l'objectif d'éducation universelle, dont la date butoir est fixée à 2015, estiment les bailleurs de fonds de l’Initiative pour la mise en œuvre accélérée du programme d’éducation pour tous (EFA-FTI).

Le 25 avril dernier, lors des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, des bailleurs de fonds de 34 pays ont apporté leur soutien à une campagne destinée à lever des fonds pour la mise en œuvre du programme d’Éducation pour tous. Ce partenariat international, lancé en 2002, a pour objectif d’assurer à tous les enfants des pays en développement, garçons et filles, l’accès à un enseignement primaire complet d'ici 2015.

« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir », explique Mme Ulla Tørnæs, ministre danoise de la Coopération pour le développement, et co-présidente actuelle de l’EFA-FTI, « afin de convaincre les autres donateurs de prendre part à l’Initiative EFA-FTI et de la soutenir par des moyens financiers appropriés ».

Environ 37 pays à faible revenu bénéficient de l’aide EFA-FTI et la plupart d’entre eux comptent sur ce soutien financier pour permettre à un plus grand nombre d’enfants d’aller à l’école. Par ailleurs, dix autres pays espèrent intégrer le partenariat avant la fin 2010 afin que des millions d’enfants aujourd’hui déscolarisés aient enfin accès à l’école primaire.

Alors que partout dans le monde, la récession frappe de plein fouet les pays pauvres, il est important, estiment les bailleurs du FTI, que les gouvernements et les organismes donateurs continuent à investir sur le long terme dans l’éducation, et ceci malgré les pressions budgétaires qui inciteraient plutôt à des coupes franches.

Les progrès qui, après des décennies de lutte et d’efforts, ont été accomplis en matière d'éducation et de développement, sont désormais menacés. Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, affirment les bailleurs, l’éducation constitue l’un des meilleurs investissements qu’un pays peut réaliser, surtout lorsque les filles bénéficient de réelles possibilités d'instruction.

“La crise actuelle, prévient Graeme Wheeler, Directeur général de la Banque mondiale, porte atteinte aux progrès importants déjà réalisés en matière de résultats scolaires”.

“Ils sont directement menacés. Il nous faut donc agir rapidement si nous voulons accroître notre aide au secteur de l’éducation. Les besoins en financement sont tout simplement énormes.”

Les progrès constatés dans les pays bénéficiant de l’Initiative FTI

Entre 2001 et 2006, plus de 15 millions d’enfants ont été scolarisés en Afrique, dans les pays bénéficiant de l'Initiative FTI, alors que pour l’ensemble des pays bénéficiaires, dans le monde entier, ce sont 28% d'enfants supplémentaires qui ont été scolarisés en primaire entre 2000 et 2007.

La plupart de ces pays bénéficiaires sont bien partis pour atteindre un taux d’achèvement du cycle primaire d'au moins 80% d'ici 2015. Ces progrès ont été en partie favorisés par l’attribution de plus de 1,4 milliard de dollars au Fonds catalytique EFA-FTI.

Le ministre éthiopien des Finances et du Développement économique, M. Sufian Ahmed, a tenu à souligner les résultats spectaculaires qui ont été obtenus jusqu’à présent en Éthiopie.

« Le taux brut de scolarisation en primaire est passé de 19% en 1992 à plus de 97% en 2008. Le taux net a lui aussi augmenté pour atteindre 84,4% en 2008 contre 27% en 1997 ; le nombre des enfants scolarisés a plus que triplé, passant de 3,8 millions en 1998 à plus de 15 millions en 2008. »

Les programmes soutenus par l’Initiative EFA-FTI produisent des résultats concrets qui ont un impact positif sur la vie des enfants, des parents et des communautés de ces pays. Voici quelques exemples :

  • Au Ghana, un programme gouvernemental chargé de supprimer les frais d’inscription scolaire et de proposer un repas quotidien gratuit à l’école a bénéficié à quelque 600 000 enfants à la fin 2008.
  • A Madagascar, grâce à une meilleure formation des enseignants, les parents ont davantage confiance et envoient plus facilement leurs enfants à l’école. Le nombre total d’enfants intégrant le cycle primaire à Madagascar est passé de 2,2 millions en 2000 à 3,7 millions en 2006.
  • En Mongolie, l’Initiative EFA-FTI a financé des écoles mobiles, permettant ainsi aux enfants des communautés de bergers nomades des steppes isolées du pays d’accéder à l’éducation. Les dons FTI ont contribué à financer 100 écoles mobiles réparties dans plus de 21 régions.
  • Au Yémen, le gouvernement travaille avec ses partenaires afin de favoriser l’éducation des filles en formant plus d'enseignantes. En tout, 214 écoles ouvertes aux filles ont été construites dans des provinces isolées et des kits d'écoliers ont été fournis à 350 000 enfants grâce à des dons EFA-FTI. Par conséquent, le taux de scolarisation a augmenté de 23% dans les provinces concernées.

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