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Les représentants des pays émergents se montrent confiants malgré le ralentissement de la croissance

24 février 2009


LES POINTS MARQUANTS
  • Lors de récentes discussions avec la Banque mondiale sur la crise économique internationale, les représentants des pays émergents se sont montrés confiants malgré le ralentissement de la croissance
  • Le participants ont conclu en disant que de nombreux pays à revenu intermédiaire avaient renforcé leurs mécanismes de défense afin d'atténuer les effets de la crise
  • Ces échanges entre la Banque mondiale et les représentants des pays émergents s'inscrivent dans une série de vidéoconférences du Réseau mondial de formation pour le développement (GDLN)

24 février 2009—Le 12 février dernier, des responsables économiques et des représentants des banques centrales des pays émergents ont pris part à une vidéoconférence organisée par la Banque mondiale autour du thème de la crise économique internationale. Les participants ont affirmé qu’en dépit de la diminution du volume des échanges et du ralentissement de la croissance du PIB, les systèmes financiers et les réserves internationales des pays émergents restaient robustes, notamment par rapport aux crises survenues à la fin des années 1990.

Les représentants des autorités brésiliennes, chinoises et indiennes, entre autres, ont répondu aux remarques des professeurs d’économie Guillermo Calvo, de l’université de Columbia, et Patrick Honohan, du Trinity College de Dublin. M. Calvo a fait remarquer que si les États-Unis étaient confrontés au « double choc » de la chute de la demande globale et de la crise du crédit, la plupart des pays émergents semblaient mieux résister. Selon lui, l’indice obligataire des marchés émergents « se porte bien » au vu des circonstances, avec des écarts plus faibles que ceux des indices obligataires (à haut risque) des sociétés américaines.

MM. Calvo et Honohan se sont entretenus avec des responsables politiques et des analystes lors de la troisième session des « Dialogues internationaux pour apporter une réponse à la crise économique mondiale », organisés par l’Institut de la Banque mondiale (WBI), qui fournit des connaissances et offre des services de formation aux pays en développement. Ces discussions ont permis aux responsables politiques qui gèrent la crise mondiale de partager leurs expériences et les enseignements qu’ils en ont tirés.

Si les représentants de la Chine, de l’Inde et du Brésil ont confirmé le retour des capitaux et le renforcement des réserves de devises internationales au cours des derniers mois, ils ont également indiqué avoir pris des mesures visant à stimuler leurs économies et mis en place des programmes sociaux destinés à atténuer les effets de la hausse du chômage.

Yang Jinlin, du Centre des finances et du développement de l’Asie-Pacifique, a notamment souligné que la croissance du PIB de la Chine avait chuté de 10 à 6,8 % au cours du quatrième trimestre 2008, principalement en raison d’une baisse de 10 % des exportations chinoises sur la même période. M. Jinlin a rappelé que, dans ces circonstances, 23 millions de travailleurs migrants avaient perdu leur emploi en Chine.

Cette situation a poussé le gouvernement chinois à réduire ses taux d’intérêt à cinq reprises, ainsi qu’à mettre en place un plan de relance de quatre billions de yuans pour les deux prochaines années. M. Jinlin a expliqué que ces mesures étaient destinées à amortir le choc de la crise, avant de reconnaître qu’il faudra beaucoup de temps à la Chine pour passer d’un modèle économique axé sur les exportations à un modèle orienté vers la demande intérieure.

M. Calvo s’est dit préoccupé par le fait que les exigences de financement du plan de relance mis en œuvre par le gouvernement américain puissent « détourner » les capitaux actuellement destinés aux marchés émergents.

Les représentants ont reconnu l’existence d’un tel risque, tout en restant optimistes quant à l’état actuel de leurs économies. Katherine Hennings, conseillère du gouverneur adjoint chargé de la politique économique du Brésil, a précisé que son gouvernement injectait des liquidités dans l’économie du pays afin de permettre aux banques de financer les activités du secteur privé, en particulier les échanges commerciaux.

Mme Hennings a affirmé que, contrairement aux crises des années 1990, le gouvernement n’était pas la source du problème. La représentante a assuré que le Brésil détenait 208 milliards de dollars de réserves et possédait un système financier sain, avec un ratio bancaire capital / fonds propres de 16 %.

Alok Sheel, secrétaire adjoint au ministère des Affaires économiques de l’Inde, s’est lui aussi montré optimiste, expliquant que le vaste marché indien permettait de contrer la baisse de la demande extérieure à laquelle sont confrontées les exportations indiennes. M. Sheel a également indiqué que le secteur financier de son pays était relativement robuste et peu exposé aux actifs toxiques.

Au terme de deux heures d’échanges, les participants ont convenu du fait que les pays à revenu intermédiaire étaient certes touchés par la crise économique qui touche les pays riches, mais que la plupart d’entre eux avaient renforcé leurs mécanismes de protection, en particulier les pays ayant surmonté d’importantes crises dans les années 1990. Contrairement à plusieurs pays développés, ils ont adopté des mesures de régulation bancaire prudentielles et saines, réduit leurs déficits et accumulé des réserves qui leur permettent aujourd’hui de mettre en place des plans de relance visant à atténuer les effets de la crise internationale. Toutefois, ces bonnes nouvelles ne les empêchent pas d’être pleinement conscients des risques qui continuent de planer sur leurs économies.

Ces « Dialogues internationaux » ont été organisés par le bais du Réseau mondial de formation pour le développement (GDLN), un partenariat regroupant plus de 120 institutions internationales reconnues qui œuvrent ensemble à la conception de solutions d’apprentissage personnalisées, destinées aux individus et organisations travaillant dans le domaine du développement.


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