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Fonds d'appui à la société civile : Appel à propositions !

28 janvier 2009


Mai 2008 – Avril 2010, il y a presque deux ans, le Conseil d’Administration de la Banque mondiale approuvait une Note de Stratégie Intérimaire (NSI) qui a permis à la Banque de se réengager et de reprendre sa coopération financière avec le Togo, après une période de plus de 6 ans de suspension des décaissements suite à une accumulation d’arriérés au titre du service de la dette. La Stratégie Intérimaire a définit le cadre de l’assistance de la Banque mondiale au Togo sur la période de Mai 2008 à Juin 2010 et a offert de nouvelles opportunités de relance économique du pays.  Les principaux piliers soutenus par la NSI sont ceux retenus par le gouvernement togolais dans sa Stratégie de réduction de la pauvreté adoptée par le Conseil des Ministre en mars 2008, à savoir : (i) l’amélioration de la gouvernance économique et de la transparence ; (ii) la promotion de la relance économique et du développement durable ; et (iii) la prise en compte des besoins sociaux urgents.

Deux ans après, tous les projets et programmes retenus dans le cadre de la NSI et entièrement financés par des dons de la Banque ont démarré et sont sur la bonne voie. Le bilan en ce qui concerne les résultats atteints sont assez édifiants.  Voici quelques exemples.

Sur les questions de gouvernance et de transparence, la Banque mondiale a octroyé des appuis budgétaires d’un montant total d’environ 195 millions de dollars respectivement en 2008 (175 millions, dont plus de 155 millions ont servi à apurer les arriérés) et 2009 (20 millions de dollars) pour soutenir la mise en œuvre des réformes engagées par le Togo. Les réformes soutenues ont aidé à améliorer la gouvernance économique et la transparence dans certaines entreprises publiques (coton, phosphates), ainsi que l’efficacité de la gestion des finances publiques.  Au jour d’aujourd’hui, le Gouvernement a pu mettre en place des systèmes qui lui permettent d’utiliser les ressources publiques de façon efficace et efficiente afin de soutenir la reprise économique et sociale du pays, et créer un cadre pour l’assainissement et le renforcement du secteur financier et bancaire. Ces réformes ont aussi contribué à renforcer la préparation du budget, à améliorer son exécution, de même que les mesures de contrôle et les procédures de passation des marchés publics. Elles ont également aidé à améliorer la solidité financière du système financier et bancaire, pour lequel la Banque a financé un projet d’assistance technique de 12 millions de dollars (Projet Secteur Financier et Gouvernance).  A signaler enfin que dans le but de promouvoir la bonne gouvernance économique, la Banque a aussi financé la réalisation d’une étude sur la Revue des dépenses publiques et la gestion financière de l’Etat, qui a évalué de façon complète et intégrée la situation des allocations des ressources publiques, fournissant ainsi au Gouvernement les bases pour la formulation et la mise en œuvre d’un plan d’actions global destiné à l’amélioration de l’impact des politiques publiques et la gestion financière de l’Etat.

Pour appuyer la relance économique et le développement durable, des moyens ont été déployés pour financer la réhabilitation des infrastructures.  Les deux projets d’infrastructures prévus ont tous démarré, et le premier qui a porté sur le pavage du deuxième artère du Boulevard de l’Oti, l'un des principaux axes de la capitale situé dans une zone à forte densité de population et fréquemment utilisé par les agents économiques travaillant dans la zone industrielle, y compris le Port de Lomé, a déjà été achevé.  Ce projet (une voie de 2,4 km de long, et 7 m de large) d’un montant total de 1,5 millions de dollars a permis d’améliorer et de faciliter la circulation pour des milliers d’utilisateurs, et d'éliminer les embouteillages qui surviennent sur la voie, surtout aux heures de pointe. La sécurité des motocyclistes a également été renforcée et les travaux de drainage ont permis d’améliorer la qualité de vie des personnes vivant aux abords de la route et qui souffraient régulièrement d’inondations pendant la saison des pluies.

Le deuxième projet d’infrastructure initialement prévu pour un montant de 10 millions de dollars, s’est finalement vu octroyé 26,2 millions de dollars. Ce projet, dont les travaux ont déjà démarré, va non seulement construire des voiries urbaines à Lomé, mais il va également donner l’accès à l’eau potable, et contribuer à l’électrification des rues de la capitale.

Enfin, pour répondre aux besoins sociaux urgents, la Banque mondiale a financé un Projet de développement communautaire (PDC), dont l’objectif est d’aider à réduire la pauvreté dans les communautés pauvres (surtout en milieu rural).  D’un montant initial de 17,2 millions de dollars, le PDC a démarré vers la fin 2008 et a déjà financé plusieurs infrastructures socio communautaires, notamment la construction et la réhabilitation de salles de classe, de centres de santé, de pistes rurales, etc.  Un financement additionnel de 7 millions de dollars a été accordé par la suite pour aider les communautés pauvres à faire face aux effets de la crise alimentaire.  Dans ce cadre un programme de nutrition en milieu scolaire a été initié dans environ 90 des communautés les plus démunies du Togo, pour plus de 20 000 écoliers qui bénéficient de déjeuners à l’école.  Sur la base des résultats de la première année, il est apparu que les parents ne retirent plus leurs enfants de l’école pour les envoyer au champ, ce qui s'est traduit par une augmentation du taux de fréquentation dans les écoles bénéficiaires. On peut donc espérer que ce programme va offrir la possibilité aux enfants des familles les plus pauvres de terminer au moins leur éducation primaire.

Le financement additionnel du PDC a également permis de mettre en place un programme d’appui à la production céréalière. Au total, 4 275 tonnes d’engrais et plus de 325 tonnes de semences (maïs, riz et millet) ont été distribuées à 13 774 agriculteurs pour la saison 2008-2009. Le résultat s’est traduit par une hausse de la productivité agricole, et par le maintien sur le marché d’un prix abordable pour les céréales.

Ainsi, en moins de deux ans de mise en œuvre, on peut citer au titre des résultats du PDC ce qui suit : (i) amélioration des infrastructures socio communautaires pour les pauvres ; (ii) amélioration des conditions de vie pour les membres des groupements qui ont bénéficié de financement pour des activités génératrices de revenus ; (iii) maintien à l’école des enfants issus de familles très pauvres grâce au programme de repas scolaires ; (iv) augmentation de la productivité céréalière ; et (v) une meilleure autonomisation des communautés bénéficiaires qui arrivent à identifier et exécuter leurs micro projets eux-mêmes, grâce aux différentes formations reçues dans le cadre du Projet.

En fin de mission en tant que Représentant de la Banque mondiale au Togo, Monsieur Joseph Baah-Dwomoh qui a été l’un des artisans du réengagement de la Banque avec le Togo, s’est réjouit du bilan deux ans après la reprise.  Dans une interview accordée au journal « L’Union »  du 30 mars 2010,il a déclaré ceci :

« Lorsque je regarde d’où on était parti lorsque j’avais pris fonction en Juillet 2006 (…), je me dis que nous pouvons nous réjouir d’un bilan assez positif.  Le parcours a été assez fructueux. (…). Je suis très content qu’en moins de trois ans nous sommes arrivés à lever la suspension à travers l’apurement des arriérés et à commencer plusieurs activités dans les domaines de l’appui budgétaire, l’amélioration des infrastructures urbaines, du développement communautaire, de l’agriculture, et de l’assainissement des secteurs clés de l’économie (coton, phosphates, les banques, etc).  Je souhaite vivement que le programme de reforme, d’amélioration de la gouvernance économique, et de mobilisation de toute la population continue pour le bien-être et la prospérité du Togo ». 

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