Le 18 mars 2008 – La Colombie est devenue ce mois-ci le premier pays à se prévaloir d’une nouvelle politique de la Banque mondiale qui allonge de manière significative les échéances des prêts consentis. L’approbation d’un nouveau prêt de 300 millions de dollars visant à encourager l’éducation supérieure des étudiants les plus pauvres de Colombie s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de la Banque mondiale relative à l’échéance de ses prêts. Cette politique est conçue pour renforcer ses efforts en matière de lutte contre la pauvreté dans les pays à revenu intermédiaire et pour soutenir des initiatives clés pour la région. Elle fait suite à une importante réduction du taux d’intérêt des prêts octroyés annoncée en septembre ainsi qu’à l’adoption de mesures permettant d’accélérer le traitement des demandes de prêt.
Ce prêt est donc le premier à bénéficier de cette nouvelle politique qui fait passer l’échéance moyenne des prêts à 18 ans, contre une durée allant de 10 ans et trois mois à 14 ans et trois mois selon le revenu par habitant auparavant.
En vertu du nouvel échéancier de remboursement, le prêt sera utilisé par l’agence nationale de prêts étudiants du pays (Instituto Colombiano de Crédito Educativo y Estudios Técnicos en el Exterior ou ICETEX) pour financer l’accès à l’enseignement supérieur des étudiants à faibles revenus.
L’ICETEX a pour objectif d’offrir un financement à 100 000 nouveaux étudiants qui pourront s’inscrire dans un programme d’enseignement supérieur pour la première fois en 2008-2010 et de financer le renouvellement des prêts étudiants de 432 000 étudiants déjà inscrits dans des programmes d’enseignement supérieur. L’ICETEX accordera les prêts étudiants en fonction des besoins et du mérite académique, et ceux-ci cibleront les étudiants issus du bas de l’échelle socioéconomique.
« Sans des offres de prêts étudiants valables tant pour les institutions privées que publiques, bon nombre d’étudiants doués ne pourraient pas s’inscrire à un programme d’enseignement supérieur », dit Axel van Trotsenburg, directeur des opérations de la Banque mondiale au Mexique et en Colombie. « La nature renouvelable des prêts étudiants rend ce mécanisme basé sur la demande plus attrayant fiscalement tant pour le gouvernement que pour les étudiants. »
Les institutions d’enseignement supérieur doivent inscrire leurs programmes dans un système de registre national pour pouvoir accepter des étudiants bénéficiaires du financement de l’ICETEX. Cette mesure vise à assurer que les étudiants fréquentent des écoles répondant à des critères de qualité de base.
De plus, l’ICETEX accorde une attention particulière aux étudiants qui s’inscrivent dans des programmes techniques postsecondaires, étant donné l’importance des compétences que ces diplômés apportent sur le marché de l’emploi.
Les prêts étudiants sont conçus pour répondre efficacement aux besoins des étudiants à faibles revenus en :
- fixant de très petits paiements partiels des intérêts pendant la période de scolarisation et en offrant des niveaux de remboursement différents en fonction du profil de l’emprunteur ;
- offrant une période de grâce d’une année après l’obtention du diplôme avant que l’emprunteur ne soit tenu de rembourser le capital et les intérêts du prêt ;
- prévoyant une longue période de remboursement (mais flexible) allant jusqu’à 22 ans après l’obtention du diplôme ;
- subventionnant les taux d’intérêt pour les étudiants pauvres, leur octroyant des prêts à des taux bien inférieurs à ceux du marché ;
- permettant le remboursement anticipé du prêt sans pénalité ;
- incorporant de nouvelles caractéristiques de flexibilité qui peuvent être utiles en cas de chômage temporaire. Ces caractéristiques comprennent : l’option de reporter pendant une durée maximale de deux semestres tout paiement et/ou l’option de renégocier les modalités du prêt ou de le restructurer en convenant d’un nouvel échéancier de remboursement.
Dans son programme national de développement, la Colombie s’est donné pour objectif d’accroître de 1,5 million le nombre d’étudiants inscrits à l’enseignement supérieur d’ici 2019. Avec l’aide de ce projet et de l’ICETEX, le pays est sur la bonne voie pour atteindre son objectif.
