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Les progrès de l’initiative « Aide au commerce » et du Cycle de Doha continuent

19 novembre 2007


Le 19 novembre 2007 – Le rythme du programme de l’initiative « Aide au commerce » s’accélère tandis que la communauté internationale s’efforce d’aider les pays à faible revenu à développer leur infrastructure de commerce, leurs institutions et leurs politiques pour qu’ils puissent se lancer sur les marchés mondiaux.
 
Plusieurs ministres, directeurs de banques de développement régionales et d’organisations importantes, dont Robert B. Zoellick, président du Groupe de la Banque mondiale, se réuniront à Genève, les 20 et 21 novembre pour la première évaluation annuelle de l’initiative « Aide au commerce » de l’Organisation mondiale du commerce.
 
« Aucun pays n’a jamais connu de croissance viable sans participer à l’économie mondiale », a souligné M. Zoellick. « La mondialisation offre des opportunités extraordinaires. Toutefois, pour qu’elle soit durable, les profits et les opportunités doivent être partagés. L’aide au commerce fait partie intégrante de cette résolution. »
 
Les participants à la conférence de Genève feront le point sur les progrès de l’initiative « Aide au commerce » dans le monde et définiront des moyens d’offrir une aide supplémentaire aux pays à faible revenu afin que ceux-ci puissent être en mesure de se lancer sur les marchés mondiaux et d’en bénéficier.
 
M. Zoellick présentera la stratégie de développement commercial de la Banque mondiale, notamment les efforts déployés pour résoudre des problèmes tels que l’infrastructure non conforme aux normes, les cadres réglementaires non adaptés et l’accès inadéquat au commerce international.
 
M. Zoellick soulignera que le Groupe de la Banque mondiale se tient prêt à soutenir les pays dont la compétitivité constitue un pilier de leur stratégie de croissance.
 
En raison de leur manque d’équipement de base, les pays les moins développés n’ont pas pu bénéficier de l’expansion énorme du commerce mondial au cours des 10 dernières années. Par exemple, selon les estimations de la Banque mondiale, la part des marchandises hors pétrole du marché mondial de l’Afrique subsaharienne a chuté de 3,4 % il y environ 25 ans à près de 1 % aujourd’hui.
 
« Ces pays ne font pas nécessairement marche arrière, mais ils risquent d’être laissés pour compte par les pays les plus compétitifs. Par ailleurs, leur part du marché mondial pourrait diminuer alors que leurs besoins en termes de croissance augmenteront », a déclaré Uri Dadush, directeur du service du Commerce international du Groupe de la Banque.
 
Cet automne, trois forums financés par l’OMC ont permis aux participants d’exprimer ces préoccupations parmi d’autres. Ces événements ont réuni des ministres des finances et du commerce d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique, qui ont parlé de l’aide dont bénéficient leurs pays par rapport aux problèmes et priorités en matière de commerce.
 
L’un des objectifs majeurs de la conférence de Genève est d’élaborer une stratégie de mise en œuvre de l’aide au commerce et de discuter des moyens de mieux gérer et évaluer les progrès des pays partenaires et donateurs.
 
La nécessité de reconstituer les ressources de l’IDA
 
Selon la définition élargie maintenant utilisée dans les estimations de l’OMC/Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au cours des années 2002-2005, les pays en voie de développement ont reçu jusqu’à 21 milliards de dollars par an pour l’aide au commerce. Ces chiffres incluent tous les investissements effectués dans les domaines du transport, de l’énergie et des télécommunications. La Banque collabore avec l’OMC et l’OCDE pour mieux définir l’évaluation de l’aide au commerce.
 
Sur cette somme, environ 3,1 milliards de dollars proviennent de l’Association d’aide au développement (IDA), l’institution du Groupe de la Banque mondiale qui accorde des subventions et des prêts sans intérêt aux pays les plus pauvres du monde.
 
« Le Groupe de la Banque mondiale est le donateur multilatéral le plus important de l’initiative "Aide au commerce" en faveur des pays à faible revenu, a déclaré M. Zoellick au cours de son allocution enregistrée le 1er  octobre à l’intention du forum d’Aide au commerce de l’Afrique, organisé à Dar-Es-Salaam, en Tanzanie.
 
Cependant, la capacité d’aide de la Banque "dépend cruellement" du réapprovisionnement des ressources financières de l’IDA »
, a souligné M. Zoellick. À cette fin, le Groupe de la Banque mondiale versera 3,5 milliards de ses propres ressources à l’IDA. Il a également demandé aux donateurs d’augmenter leurs contributions.
 
Les portes s’ouvrent !
 
Selon Bernard Hoekman, conseiller en chef du service de recherche du Groupe de la Banque mondiale, « Tandis que les négociations continues du Cycle de Doha suivent une voie parallèle, mais néanmoins distincte de l’initiative "Aide au commerce", un Cycle de Doha bien mené abaisserait les tarifs et aplanirait les autres obstacles au commerce tout en "ouvrant grand les portes aux produits fabriqués par les populations pauvres".
 
Si les négociations peuvent créer des possibilités de marché pour les pays en voie de développement, cela contribuera à améliorer leur niveau de vie, faire croître leur économie et réduire la pauvreté »,
a-t-il ajouté.
 
Les avantages incluent des marchés plus vastes, des économies d’échelle, des gains de productivité, des tarifs plus bas pour les marchandises nationales tandis que les importations augmentent, et l’accès à de nouvelles technologies, compétences et informations grâce au mouvement temporaire des travailleurs au-delà des frontières, a expliqué Richard Newfarmer, représentant spécial de la Banque auprès de l’OMC et des Nations Unies à Genève, et également auteur principal du rapport de la Banque intitulé Global Economic Prospects 2007: Managing the Next Wave of Globalization (Perspectives économiques mondiales 2007 : la gestion de la prochaine vague de mondialisation).
 
Au cours des 20 dernières années, les barrières commerciales et les tarifs ont été assouplis pour de nombreux produits, mais la protection des produits agricoles qui constituent les exportations principales de nombreuses nations en voie de développement reste importante.
 
Selon l’OCDE, les agriculteurs des pays riches reçoivent un soutien d’environ 268 milliards de dollars par an, qui pèse à la fois sur les contribuables sous la forme de subsides et les consommateurs par le biais de prix alimentaires plus élevés en raison des tarifs. Les tarifs élevés pratiqués au Japon, aux États-Unis, dans l’Union européenne, en Corée et dans d’autres pays réduisent le marché de certains produits agricoles tels que le riz et le bœuf. Des subsides importants font baisser le prix mondial du coton, et cette mesure réduit le revenu des producteurs pauvres d’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs.
 
Toutefois, la protection dont bénéficie l’agriculture reste importante dans de nombreux pays en voie de développement, au détriment de leurs propres exportateurs et consommateurs. Tandis que les tarifs élevés des produits manufacturés des pays riches sont pratiqués sur des marchandises produites par les pays pauvres, telles que les vêtements, la protection offerte dans les pays en voie de développement est environ quatre fois plus importante que celle des pays à revenu élevé.
 
Les tarifs élevés pratiqués par les pays en voie de développement nuisent à leurs propres consommateurs, à leurs exportateurs (dont la compétitivité sur les marchés mondiaux est entravée par des facteurs de production plus coûteux) et à leurs partenaires commerciaux, qui représentent environ un quart des exportations des pays en voie de développement.
 
« Bien que les négociations soient difficiles, il devrait être possible de parvenir à un accord pour autant que tous les pays acceptent d’y mettre du leur, a déclaré M. Dadush. L’échec du Cycle déboucherait probablement sur des disputes commerciales accrues et la montée du protectionnisme. Cela constituerait une opportunité manquée. Nous perdrions aussi l’impulsion de croissance que pourrait générer un Cycle de Doha réussi. »

Initiative « Aide au commerce » de l’OMC – les événements majeurs
1997

Six organisations internationales, dont la Banque mondiale, lancent un programme commun d’assistance technique aux pays les moins développés (PMD), appelé Cadre intégré (CI).
2005 L’Union européenne, les États-Unis et le Japon s’engagent à verser 15 milliards de dollars à titre d’aide au commerce lors de la Conférence ministérielle de Hongkong en Chine.
2007 Création du Cadre intégré renforcé le 1er mai 2007 et établissement d’un processus axé sur les pays pour aider les PMD à développer leurs activités commerciales et à s’intégrer aux marchés mondiaux.
2007 Engagement à verser 100 millions de dollars au fonds en faveur du Cadre intégré renforcé.
2007 Forums « Mobilisation de l’aide au commerce » organisés en septembre et octobre en Amérique latine, Asie et Afrique.
2007 La première évaluation annuelle mondiale de l’aide au commerce se tient à Genève, en novembre.


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