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Fiche d’information 22 juin 2020

Questions-réponses : Financement à l’appui des politiques de développement (DPF) en faveur de l’inclusion financière et numérique

  • Quels sont les principaux objectifs du financement à l’appui des politiques de développement (DPF) en faveur de l’inclusion financière et numérique ?

Ce programme a pour objectif fondamental de promouvoir l’inclusion financière et numérique au Maroc. Il vise principalement à renforcer la résilience des entrepreneurs et des ménages vulnérables, ainsi que leur accès aux infrastructures et services numériques.

Le programme soutiendra également les mesures prises par le Maroc pour faire face à la pandémie de COVID-19 et poser les bases de la reprise. Il appuiera les efforts déployés par les autorités en vue de i) améliorer l’accès aux services financiers dans le cadre de la stratégie nationale pour l’inclusion financière et ii) accélérer la mise en place sur l’ensemble du territoire marocain d’un service internet haut débit accessible, abordable et de bonne qualité.

  • Quelles mesures du DPF s’adressent spécifiquement aux catégories les plus pauvres de la population ?

Le programme appuie globalement les efforts entrepris par le Maroc pour améliorer l'inclusion financière des petites entreprises et des populations vulnérables, à savoir les femmes, les populations rurales et les jeunes. Les principales interventions destinées aux segments vulnérables de la population sont les suivantes :

Micro-assurance : De larges pans de la population marocaine (jeunes, femmes, populations rurales, microentreprises et PME, etc.) n’ont toujours pas accès à des produits d’assurance. Les produits de micro-assurance conçus pour combler ces lacunes restent limités : en 2018, 1,6 % seulement de la population avaient souscrit des contrats de micro-assurance au Maroc, contre 23 % en Inde. La loi Takaful, qui fait partie des actions soutenues dans le cadre du programme, permettra aux institutions financières d’offrir de nouveaux produits d’assurance conformes à la Charia. Le programme vise à porter le nombre de contrats de micro-assurance souscrits de 450 000 en 2019 à 550 000 en 2023. Il vise à protéger les particuliers, les ménages, les entreprises et les collectivités contre les chocs économiques en diversifiant l’offre de produits de micro-assurance.

Microfinance : Le secteur marocain de la microfinance ne couvre qu’environ 2,6 % de la population du pays (contre 14,5 % dans un pays comme le Pérou par exemple). Le programme appuie des politiques visant à aider les institutions de microfinance à diversifier leurs sources de financement et leur offre de services financiers, et à pouvoir, à terme, recevoir des dépôts. Cette évolution contribuera à élargir l’accès aux services financiers des segments non bancarisés de la population — en particulier les autoentrepreneurs, les femmes, les microentreprises et les PME —, en procurant, à terme, aux populations vulnérables des outils financiers qui les aideront à gérer les chocs économiques et les encourageront à investir. Cet aspect revêt une importance accrue dans le contexte de la pandémie de COVID-19, la microfinance étant appelée à contribuer à la résilience et au rétablissement des segments vulnérables de la population.

  • Comment les microentreprises et les PME peuvent-elles tirer parti des réformes appuyées par ce programme ?

Les microentreprises et les PME sont la colonne vertébrale de l’économie et constituent une source vitale de revenus et d’emplois. Le programme appuie des réformes transversales susceptibles de libérer leur potentiel, notamment :

La promotion de l’accès des start-up innovantes aux services numériques : Les mesures de confinement instaurées en riposte à la crise sanitaire ont ouvert de nouvelles perspectives sur le plan des services numériques. Or, les jeunes entreprises marocaines n’ont qu’un accès très limité aux services numériques et financiers qui les aideraient à se développer. Les formes de finance alternative telles que le crowdfunding (plateformes de financement participatif sous forme de dons, de prêts ou de prises de participation) n’en sont encore qu’à leurs balbutiements au Maroc : en 2018, les jeunes pousses marocaines n’ont réussi à mobiliser que 3 millions de dollars de cette façon, contre 348 millions pour celles du Kenya. Le programme soutient en outre la mise en place de règles de change plus souples pour permettre aux start-up d’importer les biens et services dont elles ont besoin pour poursuivre leurs activités. Ce qui devrait multiplier le nombre d’entreprises actives dans le domaine du commerce électronique, créer un environnement propice à la création de plateformes de crowdfunding et faciliter l’accès des jeunes entreprises aux sources de financement.

Passation électronique des marchés publics et PME : La dématérialisation de la commande publique reste limitée au Maroc : à la fin de 2016, ces procédures n’avaient été utilisées qu’à quatre reprises. Sans un système efficace de passation électronique des marchés publics, le Maroc limite sa capacité à répondre entièrement aux normes de transparence des marchés publics et à promouvoir ainsi une concurrence loyale entre les fournisseurs ainsi qu’une optimisation des ressources. Le programme appuie les réformes visant à renforcer la transparence du système de passation des marchés par voie électronique en rendant son utilisation obligatoire. Il s’agit de réduire les obstacles qui entravent la participation des petites entreprises à la passation des marchés publics, et d’aider les autorités marocaines à atteindre leur objectif de 30 % des contrats publics octroyés chaque année aux PME, aux autoentrepreneurs et aux coopératives.

  • Quelles sont les nouvelles priorités résultant de la pandémie de COVID-19 prises en compte par le programme ?

Bien que sa préparation ait débuté à la mi-2019, ce programme a pris une importance accrue dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Les réformes appuyées par cette série de DPF permettront de répondre aux trois nouvelles priorités suivantes : a) atténuer l'impact de la pandémie grâce à des transferts monétaires et à l’élargissement du régime de protection sociale notamment ; b) renforcer la résilience des ménages, des microentreprises et des PME ; c) soutenir la reprise en améliorant l’inclusion numérique et financière.

  • Le DPF, qui consiste en un soutien budgétaire, soutient des réformes propices à la transformation financière et numérique. Comment évaluera-t-on les résultats de ces réformes ?

L’organisme d’exécution du projet est le ministère de l’Économie, des Finances, et de la Réforme de l’administration (MEFRA). Il en coordonnera la mise en œuvre avec d’autres ministères et institutions engagés dans le programme de réforme, dont notamment la Banque centrale (Bank Al-Maghrib), l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et le ministère en charge de l’industrie, du commerce et de l’économie numérique. Il évaluera les progrès accomplis à l’aune d’un ensemble d’indicateurs de performance. La Banque mondiale continuera de fournir un soutien régulier à la mise en œuvre du projet sous forme de conseils stratégiques et d’assistance technique aux institutions concernées.

  • Ce DPF constitue la première d’une série de trois opérations. Quels seront les objectifs des deux autres tranches du programme et quel est le calendrier prévu ?

La mise en œuvre des réformes nécessite une approche-programme, d’où la planification de deux tranches supplémentaires. Les deux opérations à venir partagent les mêmes objectifs. Toutefois, vu les incertitudes entourant les répercussions de la crise, le programme prévoit une plus grande souplesse concernant ces prochaines opérations.