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Stéphane Hallegatte. Photo: William Ursenbach/World Bank.
Risques et opportunités : La gestion du risque à l’appui du développement
18 novembre 2013AfD Paris

La dernière édition du Rapport sur le développement dans le monde intitulée « Risques et opportunités : La gestion du risque à l’appui du développement » a été présentée à l'Agence française de Développement par Stéphane Hallegatte

La dernière édition du Rapport sur le développement dans le monde intitulée « Risques et opportunités : La gestion du risque à l’appui du développement » a été présentée à l'Agence française de Développement (AFD) par Stéphane Hallegatte, co-auteur du Rapport sur le Développement dans le Monde 2014 et économiste principal à la Banque mondiale. 

La présentation a été suivie par une discussion présidée par Catherine Garetta, Directrice des relations extérieures de l’AFD et les interventions de Franck Lecocq, Directeur du CIRED et Jean-Noël Roulleau, responsable de la division environnementale et sociale de l’AFD. 

Au cours des dernières années, le monde a été secoué par une multitude de crises qui ont perturbé l’économie mondiale, et également mis en danger les populations, les biens et la cohésion sociale dans de nombreux pays. Les 147 crises bancaires qui ont frappé 116 pays durant les 40 dernières années se sont traduites par une baisse considérable de la production et de l’emploi. Des catastrophes naturelles de forte intensité ont dévasté des communautés entières, d’Haïti au Japon en passant par le Bangladesh. Les préoccupations concernant le réchauffement climatique ont augmenté, tout comme les craintes au sujet de la propagation de maladies contagieuses et mortelles. 

Le Rapport sur le développement dans le monde 2014 analyse le risque à divers niveaux et met en exergue, à l’appui de nombreux exemples, les conséquences coûteuses d’une mauvaise gestion du risque, y compris la difficulté à atteindre l’objectif d’éradication de la pauvreté. 

Il fait valoir que la solution ne consiste pas à rejeter le changement pour éviter les risques qui lui sont associés, mais plutôt à se donner les moyens d’y faire face et d’exploiter les opportunités qui découlent du changement. Une gestion responsable et efficace du risque peut contribuer à sauver des vies, éviter des dommages économiques, prévenir des revers dans le domaine du développement et dégager des opportunités. Elle peut aussi contribuer à la sécurité et promouvoir le progrès.

La gestion du risque est le processus qui consiste à confronter les risques, à s’y préparer et à faire face à leurs effets. Elle a deux objectifs : la résilience, c’est-à-dire la capacité des individus, des sociétés et des pays à se relever de chocs défavorables ; et la prospérité, qui résulte d’une bonne gestion des chocs positifs porteurs d’opportunités de développement. La préparation aux risques s’articule autour de trois axes qui peuvent faire l’objet de mesures anticipées : l’acquisition de connaissances ou informations, la mise en place d’une protection et l’obtention d’une assurance.

Au cours des phases de discussion du rapport, le problème de l’aversion au risque a été clairement identifié tout en constatant que l’excès de prudence amène à être moins efficace. La prise de risque est une composante des prises de décisions dans tous les domaines. Il faut donc une gestion anticipée, proactive et systématique des risques. À cette fin, le rapport suggère aux pays de se doter d’un conseil national pour la gestion du risque, qui peut aider à intégrer cette gestion systématique dans le programme de développement. 

La gestion des risques est rentable car les bénéfices potentiels l’emportent sur les coûts. On se demande donc pourquoi les individus et les sociétés ne gèrent pas mieux les risques ? On constate que les obstacles à la mise en œuvre de cette gestion sont au nombre de trois : manque de ressources et d’informations, action collective insuffisante et comportements inadaptés.

Se pose aussi la question des incitations et on constate qu’il est plus facile de mobiliser des ressources post-crise et que, paradoxalement, le succès ou l’absence de crise est un problème en termes de gestion des risques car il renvoie ce sujet en fin des listes des priorités de tout le monde. De façon générale, il est parfois difficile de faire admettre la probabilité des risques et il est nécessaire de travailler sur des schémas inacceptables.

Le Rapport sur le développement dans le monde 2014 montre que l’action publique peut être utilement guidée par certains principes fondamentaux : 1) L’État doit s’efforcer d’atténuer les incertitudes et de réduire les risques ; 2) Offrir aux individus et aux institutions les incitations nécessaires pour qu’ils prennent eux-mêmes des mesures de planification et de préparation ; 3) Maintenir une vision de long terme pour la gestion du risque en mettant en place des mécanismes institutionnels indépendants des cycles politiques ; 4) Promouvoir la flexibilité dans un cadre institutionnel bien défini et prévisible ; 5) Protéger les populations vulnérables en encourageant l’autonomie et en préservant la viabilité des finances publiques.


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    Stéphane Hallegatte

    Co-auteur du Rapport sur le Développement dans le Monde 2014 et économiste principal à la Banque mondiale
  • Catherine Garetta

    Directrice des relations extérieures de l’AFD
  • Franck Lecocq

    Directeur du CIRED et Jean-Noël Roulleau, responsable de la division environnementale et sociale de l’AFD
Présentation du Rapport sur le développement dans le monde intitulée « Risques et opportunités : La gestion du risque à l’appui du développement


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