Depuis la forte contraction provoquée par la pandémie de COVID-19 en 2020 (-9 %), la croissance de la Tunisie est restée modérée. Après un rebond en 2021 (4,3 %) et en 2022 (2,7 %), l’activité économique est restée stagnante en 2023 (0 %) avant de progresser légèrement en 2024 (1,4 %). Cette reprise a été freinée par la sécheresse, l’incertitude entourant les financements extérieurs et une demande intérieure peu dynamique.
Sur le plan extérieur, la Tunisie a enregistré des évolutions positives en 2024. Les recettes touristiques ont augmenté de 8,3 % et les transferts de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger de 11,2 %, atténuant ainsi l’impact de la hausse de 7,5 % du déficit commercial des marchandises. Par conséquent, le déficit du compte courant s’est réduit, passant de 2,3 % à 1,7 % du produit intérieur brut (PIB).
Bien que le déficit budgétaire ait diminué à 6,3 % du PIB en 2024, il reste nettement supérieur à son niveau de 2019 (2,9 %). La dette publique a augmenté, passant de 67,8 % du PIB en 2019 à 81,2 % en 2024, tandis que les besoins bruts de financement ont doublé, atteignant 16 % du PIB, en grande partie à cause du remboursement de la dette.
Les investissements directs étrangers (IDE) ont progressé de 4,4 % en 2024, mais n’ont couvert qu’un cinquième des besoins cumulés liés au compte courant et à la dette extérieure publique. Pour combler cet écart, les autorités ont eu davantage recours à des financements intérieurs, notamment un prêt de 7 milliards de dinars (2,3 milliards de dollars) accordé par la Banque centrale de Tunisie (BCT) en 2024 et 2025, qui a permis de couvrir environ un quart des besoins de financement de l’année 2024.
L’inflation a ralenti, passant de 10,4 % en février 2023 à 5,9 % en mars 2025, portée par la baisse des prix mondiaux, la modération de la demande et un taux directeur élevé. Toutefois, elle reste légèrement au-dessus de sa moyenne d’avant la COVID (5,3 %), tandis que l’inflation alimentaire atteint 7,8 %, touchant de manière disproportionnée les ménages à faible revenu.
Le taux de chômage a légèrement augmenté pour atteindre 16 % au troisième trimestre 2024 (contre 15,8 % en 2023), tandis que le taux d’activité demeure inférieur d’environ 1,2 point de pourcentage à son niveau d’avant la pandémie.
Dernière mise à jour: 25 avr. 2025