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Rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo : investir avec efficience dans les infrastructures du pays

Dernier numéro: 
  • September 2014


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Nouvelle route Dolisie Pointe-Noire

jbdodane / FlickR

LES POINTS MARQUANTS
  • La première édition du Rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo vient de paraître et s’intéresse aux infrastructures comme levier de croissance
  • Le rapport constate que l’économie du Congo ne croît pas à un rythme assez soutenu pour atteindre les objectifs de développement fixés par les autorités
  • Toutefois, le gouvernement pourrait inverser la tendance s’il investit de manière efficace dans les infrastructures

WASHINGTON, le 18 septembre 2014  ̶  Selon la toute première édition du Rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo, publiée par la Banque mondiale, investir de manière efficace dans les infrastructures pourrait permettre à l’économie congolaise de rattraper son retard dans la course au développement.

L’étude constate en effet qu’au cours des trois dernières années, la croissance économique du pays n’a pas été aussi soutenue (3,5% en moyenne au cours des trois dernières années) que celle enregistrée par des pays à l’économie comparable (5% en moyenne) et bien inférieure à la cible de 8,5% fixée par le Plan National de Développement pour la période 2012-2015. En cause ? La contre-performance du secteur extractif dans un pays où le pétrole continue d’être la principale ressource et constitue 60% du PIB. Si la République du Congo reste l’un des principaux pays producteurs de pétrole d’Afrique subsaharienne, le secteur a enregistré en effet un déclin de -8,2% au cours des trois dernières années, du fait notamment de perturbations accidentelles de la production offshore.


« Une gestion efficace des investissements publics permettra non seulement d’optimiser la gestion des ressources naturelles mais aussi d’améliorer la rentabilité des investissements  »

Fulbert Tchana Tchana

Économiste pour la République du Congo et principal auteur de cette étude

Le rapport table sur un taux de croissance d’environ 7,6% sur la période 2014-2016 pour l’économie congolaise, grâce notamment à la bonne performance des secteurs non-extractifs. Boostés par la hausse des investissements publics et la mise en œuvre de politiques de diversification économique, ces secteurs devraient croître de 8,6% en 2014, 7,2% en 2014 et 7,9% en 2016. Le secteur des services pourrait croître de 8,4% pendant cette période et les secteurs agricole et manufacturier de 7,7%, selon les prévisions. Plusieurs facteurs endogènes et exogènes pourraient néanmoins affecter la trajectoire de croissance, notamment une baisse importante du prix du pétrole ainsi qu’une chute des investissements en infrastructure.

L’étude de la Banque mondiale souligne que l’État a sécurisé un nouveau canal de financement avec la Chine et que les investissements publics pourraient croître à un taux annuel de 4,8% de 2014 à 2016. Entre 2003 et 2013, la Chine a  financé la construction de presque tous les gros projets d’infrastructure en République du Congo. « Toute interruption dans le flux de ces fonds, qu’elle qu’en soit la raison, pourrait considérablement réduire la perspective de croissance du secteur non pétrolier et par conséquent la croissance du PIB », note cependant le rapport.   

Les infrastructures comme levier de croissance ?

Depuis 2006, les autorités congolaises ont investi considérablement dans les  infrastructures en particulier dans les secteurs de l’électricité et du transport : construction et réhabilitions de routes et d’aéroports, barrages hydroélectriques, infrastructures pour la distribution d’électricité, etc. En 2014, le budget des investissements est fixé à 1991,8 milliards de Francs CFA (environ 4 milliards de dollars) ou 28,8% du PIB. 

«L’étude souligne que sur la période 2010-2025, les projets en cours ou prévus dans le domaine des infrastructures devraient avoir un impact significatif sur la croissance du pays puisqu’ils pourraient ajouter en moyenne jusqu’à 1,5 point de pourcentage à la croissance du PIB », souligne Fulbert Tchana Tchana, économiste pour la République du Congo et principal auteur de cette étude. « Une gestion efficace des investissements publics permettra non seulement d’optimiser la gestion des ressources naturelles mais aussi d’améliorer la rentabilité des investissements », ajoute-t-il.


« Ce rapport constitue un aspect important du programme de la Banque mondiale en République du Congo, un pays qui bénéficie amplement du boom des revenus pétroliers depuis près d’une décennie et est engagé dans un ambitieux programme de réhabilitation et de construction d’infrastructures économiques, mais dont les indicateurs sociaux tardent à s’améliorer »
Sylvie Dossou

Sylvie Dossou

Représentante résidente de la Banque mondiale pour la République du Congo

Le rapport suggère une série de recommandations visant à améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Parmi celles-ci :

  • Créer des comités d’investissement publics au sein des ministères (sur le modèle du Rwanda) afin d’améliorer la sélection et le suivi des projets d’infrastructure
  • Mieux préparer les projets d’investissements avant de les inclure dans le budget
  • Mettre en œuvre des mécanismes de contrôle en matière d’exécution du budget
  • Améliorer l’efficacité des dépenses en accélérant les procédures de passation des marchés
  • Rendre le système de décaissement plus transparent  

Consultez le rapport complet.





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