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publication 19 octobre 2020

Algérie : rapport de suivi de la situation économique (Octobre 2020)

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La pandémie de COVID-19 et l’effondrement simultané des prix du pétrole ont frappé de plein fouet l’environnement macroéconomique vulnérable de l’Algérie, mettant les nouvelles autorités aux prises avec une crise multiforme. Si l’adoption rapide de mesures de confinement a contribué à ralentir la pandémie, celles-ci ont gravement entravé l’activité. La forte baisse des prix et de la demande d’hydrocarbures à l’échelle mondiale a ajouté aux difficultés du secteur, réduisant encore davantage la rente des hydrocarbures. De ce fait, une action rapide pour réduire le double déficit et l’adoption de réformes structurelles propices à une croissance tirée par le secteur privé sont plus que jamais nécessaires.

En 2019, une mobilisation sociale prolongée et une longue transition politique ont accru l’incertitude économique et découragé l’activité. La consommation a ralenti, tout comme l’investissement, quoique de façon plus marquée. Parallèlement, la croissance a été modérée dans les secteurs de la construction, de l’agriculture et des services commerciaux. Alors que la croissance du PIB hors hydrocarbures ralentissait à 2,4 %, le PIB provenant des hydrocarbures reculait de 4,9 %. Une nouvelle loi sur les hydrocarbures offrant de meilleures conditions aux investisseurs a été promulguée dans le but de relancer l’investissement. Pendant ce temps, les restrictions à l’investissement étranger ont été levées dans des secteurs non stratégiques. Le déficit du compte courant s’est stabilisé, les importations ayant suivi la diminution des dépenses intérieures et les politiques de restriction des importations, annulant ainsi l’effet de la baisse des prix des hydrocarbures.

Les mesures de confinement entraîneront une dégringolade des composantes de la demande globale, et l’effet de l’incertitude économique pourrait se prolonger. Les déficits extérieur et budgétaire augmenteront, la diminution des revenus des hydrocarbures n’étant contrebalancée que partiellement par le recul des importations et l’investissement public, respectivement, et par la dévaluation de la monnaie. L’inflation devrait rester modérée jusqu’à ce que la demande commence à se redresser. Une reprise partielle est possible en 2021 et 2022 en cas de remontée partielle de la demande, de la production et des exportations d’hydrocarbures, et si un ensemble de réformes structurelles propres à rétablir la confiance et à encourager les investissements privés sont mises en œuvre.