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publication 02 avril 2021

Algérie : rapport de suivi de la situation économique (avril 2021)

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L’économie algérienne s’est fortement contractée en 2020 sous l’effet des mesures d’endiguement de la pandémie et de la forte baisse de la production d’hydrocarbures, qui ont contribué à une dégradation importante du double déficit. La prise rapide de mesures de confinement a permis de contenir la pandémie, tandis que la campagne de vaccination a été lancée en janvier. Pour soutenir la reprise, les autorités ont annoncé des réformes économiques à long terme visant à assurer la transition vers un modèle économique tiré par le secteur privé, à réduire les graves déséquilibres macroéconomiques et à protéger les moyens de subsistance des Algériens. 

Une contraction de 5,5 % du PIB réel est attendue en 2020, compte tenu des mesures de confinement liées à la COVID-19 et de la réduction de la production d’hydrocarbures. Parallèlement, un recul de 8,5 % du secteur des hydrocarbures est également prévu, en raison de la forte baisse de la production algérienne de pétrole brut, en dessous du quota de production fixé par l’OPEP. Bien que les données des comptes nationaux soient incomplètes au-delà du premier trimestre 2020, on prévoit une chute de 4,4 % du PIB hors hydrocarbures pour l’année 2020. Après des baisses modérées au premier trimestre, la contraction de la production, de la consommation et des investissements s’est aggravée au deuxième trimestre. Les secteurs des services ont été durement touchés, de même que les activités industrielles et de BTP, en raison de la baisse des investissements. La contraction économique devrait se poursuivre au second semestre, car les mesures de confinement sont restées en place. Malgré l’absence d’estimations récentes, en 2020 on s’attend à une augmentation de la pauvreté liée au recul de la croissance et de l’emploi, bien que les pressions inflationnistes aient été maîtrisées.

Une reprise économique lente est prévue pour 2021 et 2022, dans un climat de grande incertitude quant à la durée des crises sanitaire et économique. À ce jour, le rythme de la campagne de vaccination semble indiquer que des mesures de confinement partiel pourraient rester en place jusqu’en 2022. La chute de l’emploi et des revenus des sociétés, ainsi que la faible confiance des consommateurs et des entreprises, pourraient limiter la consommation et l’investissement privés. La hausse prévue des investissements publics soutiendra la croissance, même si les coûts des projets augmenteront avec les prix des importations. La production et les exportations d’hydrocarbures devraient se redresser, sous l’effet de la hausse de la demande mon-diale et des prix du pétrole, mais la reprise partielle des importations limitera la réduction du déficit des transactions courantes. Le déficit budgétaire global devrait rester élevé en 2021 et 2022 malgré le redressement des recettes d’hydrocarbures, en raison de l’augmentation des dépenses publiques et du passif éventuel réalisé des banques publiques exposées à des entreprises d’État en difficulté. La dépréciation du taux de change et le financement monétaire devraient se poursuivre, afin de répondre aux besoins de financement élevés. Les pressions inflationnistes importées s’intensifieront tandis que l’activité économique et l’emploi resteront en deçà du potentiel économique du pays, compromettant ainsi la réduction de la pauvreté.