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COMMUNIQUÉS DE PRESSE11 juillet 2025

Exploitation de l’or : la Côte d’Ivoire s’engage dans la voie de la formalisation d’un vaste secteur informel

En partenariat avec la Banque mondiale et le World Gold Council, le pays entend renforcer la sécurité et les normes environnementales dans les activités aurifères et lutter contre le commerce illégal  

 

ABIDJAN, 11 juillet 2025 – Face aux pertes considérables engendrées par le commerce illicite de l’or et mue par la volonté de régulariser un secteur d’activité à la fois crucial et trop souvent dangereux, la Côte d’Ivoire s’engage dans un partenariat ambitieux avec la Banque mondiale et le World Gold Council afin de transformer sa filière d’exploitation minière artisanale. L’accord signé aujourd’hui a pour objectif de renforcer la sécurité et la transparence dans un secteur qui assure la subsistance d’un demi-million de personnes, mais qui est depuis longtemps aux prises avec l’absence de réglementation, les atteintes portées à l’environnement et une contrebande généralisée.

Le Partenariat multipartite pour une exploitation minière à petite échelle durable et responsable (ou « MSPI » selon son acronyme en anglais) réunit des acteurs clés du secteur comme les compagnies Endeavor Mining et Perseus Mining et la Chambre des mines de Côte d’Ivoire. Il s’agit d’un effort concerté visant à encadrer la production d’or artisanale et à petite échelle, en assurer la traçabilité et en faire un marché réglementé.

« La Côte d’Ivoire montre le chemin en s’efforçant de professionnaliser et réguler l’exploitation minière artisanale et à petite échelle », déclare le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly. Ce partenariat constitue selon lui une « avancée capitale » pour rendre le petit orpaillage « plus sûr [et] plus transparent » et pour en faire « un moteur de développement, de croissance et de création d’emplois ».

En Côte d’Ivoire, les orpailleurs artisanaux et les populations vivant à proximité des sites d’extraction pâtissent depuis de nombreuses années des dommages sociaux et environnementaux causés par une exploitation aurifère informelle et non réglementée. On estime qu’en 2022, environ 40 tonnes d’or — soit une valeur de plus de 2 milliards de dollars — sont sorties du pays illégalement sur fond d’instabilité régionale et de capacités de coercition limitées.

Ce nouveau partenariat vise à s’assurer que l’or produit par les petits exploitants emprunte des canaux de commercialisation légaux et qu’il soit traçable tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Il permettra de renforcer la coopération entre les partenaires concernés afin d’améliorer les sites miniers, les infrastructures de traitement et l’accès aux marchés. Il établit également un cadre permettant aux parties prenantes de renforcer la gouvernance et d’atténuer les risques d'insécurité associés au commerce clandestin. Un élément clé de cette approche est de favoriser la collaboration entre des compagnies minières industrielles comme Endeavor Mining et Perseus Mining et les petits orpailleurs légaux. Les premières s’attacheront ainsi à former les seconds, à les aider à se conformer aux normes environnementales et sociales internationales, et à faciliter leur accès aux marchés légaux.

« L’exploitation minière artisanale pourrait considérablement enrichir l'économie ivoirienne et faire sortir de la pauvreté un grand nombre de personnes, mais pour concrétiser son immense potentiel, il faut en faire une activité sûre, légale et durable, explique Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice de division à la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée et le Togo. Il s’agit d’un mécanisme véritablement novateur qui permettra de rapprocher grandes entreprises minières et petits mineurs artisanaux, avec à la clé la possibilité d’accroître les ressources intérieures au profit du développement et de la création d’emplois décents pour les jeunes et les femmes. »

La Banque mondiale accompagnera le gouvernement ivoirien dans la mise en œuvre des meilleures pratiques internationales en matière de production aurifère. Parallèlement, le World Gold Council prévoit de travailler avec les compagnies minières à la création de petites mines « modèles » et à l’amélioration des infrastructures de la chaîne d’approvisionnement ; il collaborera également avec des organismes de supervision tels que la London Bullion Market Association, afin de veiller à la traçabilité intégrale de l’or produit dans ces mines et à sa commercialisation sur le marché légal.

Pour Terry Heymann, directeur de la stratégie au World Gold Council, cet accord représente une « approche révolutionnaire » de l’exploitation minière responsable. « En favorisant la collaboration entre entreprises industrielles et mineurs artisanaux, nous pouvons relever les normes environnementales et sociales, isoler les orpailleurs illégaux et engranger des bénéfices qui profiteront en même temps aux pouvoirs publics, aux populations locales, aux mineurs et au marché mondial de l’or. »

Alors que les pays d’Afrique de l’Ouest doivent gérer les risques et les opportunités associés à l’extraction minière artisanale, les efforts de réforme de la Côte d’Ivoire pourraient servir d'exemple à d’autres pays soucieux de formaliser ce secteur tout en préservant les moyens de subsistance des populations qui en dépendent.

La Barrick Mining Corporation, qui possède la mine de Tongon, a joué un rôle déterminant dans la mise au point de cette initiative et soutient les efforts visant à renforcer la réglementation et les normes dans l’extraction aurifère artisanale et à petite échelle en Côte d’Ivoire. La compagnie ne prend pas part à l’initiative en raison des négociations en cours pour la vente de la mine de Tongon, mais elle encouragera son nouveau propriétaire à y participer.  

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2026/007/AFW

Contacts

Pour la Banque mondiale, à Washington :
Tehreem Saifey Ford,
Pour le World Gold Council, à New York :
Mary Sacchi,

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